Au soir du vendredi Saint, le Crucifié a été descendu de la croix, Nicodème et Joseph d’Arimathie l’ont déposé à la hâte dans un sépulcre neuf. La pierre a été roulée sur lui, puis tout s’est tu dans le grand silence du Sabbat. Au matin du premier jour de la semaine, les femmes myrophores (portant la myrrhe) accourent. La pierre est ôtée, les linges pliés à part et le tombeau vide. Des anges apparaissent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » La grande nouvelle à laquelle on n’ose croire passe de bouche en bouche : «Le Seigneur est ressuscité.» Mais les cœurs abattus se refusent à l’espérance. Alors il apparaît lui-même au milieu d’eux : « La paix soit avec vous… » (Luc 23, 50-24, 36 et Jean 20, 18-23).
Le tombeau vide, la résurrection du Crucifié, voilà le fondement de l’Église, comme l’Église en est par sa seule existence le principal et perpétuel témoignage.
Sans doute, dès le moment où le Christ ferma les yeux sur la croix, il était victorieux. Mais de sa victoire, lui seul pouvait encore être sûr ; pour son âme seule elle était encore réelle. La résurrection l’a rendue réelle pour tout son être humain, dans tout ce qui le rattachait au nôtre. Elle a mis le Chef à même de la rendre réelle pour nous aussi, agrégés à lui. La victoire n’est plus une réalité cachée avec son âme au sein de Dieu, mais une réalité inscrite dans l’histoire de notre monde. Notre foi n’est plus celle de l’Ancienne Alliance, elle ne repose plus sur de simples promesses, mais sur un don parfait, effectif, entièrement achevé. Le Christ une fois descendu aux enfers, la descente de l’Agapè divine jusqu’au terme de notre égarement était complète. Notre remontée avec elle pouvait commencer. Le Christ une fois ressuscité, le retour de notre humanité à Dieu est opéré de fait en son Chef, et les membres suivront.
Louis Bouyer
Texte intégral de l’Homélie du Saint-Père en la VEILLÉE PASCALE 19 avril 2014
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