L’humilité de Marie

L’Annonciation cathédrale de Beauvais XIIIe siècle|DR
L’Annonciation cathédrale de Beauvais XIIIe siècle|DR

La Vierge Marie fut sûrement la femme la plus honorée par Dieu, et cependant personne ne s’est abaissé et humilié autant qu’elle. L’Ange la salue «pleine de grâce», et Marie «se trouble» (Luc 1, 28-29). L’Ange lui révèle la grande mission que le Très-Haut lui confie, et Marie se déclare «la servante du Seigneur» (Luc 1, 38).

Son regard ne s’arrête pas sur le grand honneur d’avoir été choisie entre toutes les femmes pour être la mère du Fils de Dieu, mais elle contemple, émerveillée, le mystère d’un Dieu qui veut se donner à elle comme Fils. Elle en comprend la grandeur, aussi face à cela elle s’humilie. L’attitude est identique, lorsque Élisabeth la salue : «Tu es bénie entre les femmes » (Luc 1, 42).

Ces mots ne l’étonnent pas, car elle est déjà Mère de Dieu et, cependant, elle demeure fixée dans son humilité profonde : elle attribue tout au Seigneur dont elle chante la miséricorde : «Il s’est penché sur son humble servante» (Luc 1, 48). Dieu a opéré en elle de grandes choses, elle le sait et le reconnaît, mais au lieu de s’en vanter, elle fait tout tourner à la gloire divine.

«S’il ne t’est pas possible d’égaler Marie en candeur, dit saint Bernard, imite au moins son humilité. Marie plut à Dieu, certes, par sa virginité, mais elle devint mère par son humilité.»

Les qualités et les dons les plus précieux sont stériles s’ils ne sont pas unis à une humilité sincère. Plus est importante la mission que Dieu nous confie, et plus aussi nous avons besoin d’humilité. Si la maternité de Marie a été le fruit de son humilité, la fécondité de notre vie, de notre mission, dépendra de l’humilité et lui sera toujours proportionnée. Dieu peut accomplir en nous et par nous de grandes choses, mais seule l’humilité est le terrain propre à faire fructifier les dons du Seigneur.

« Sainte Vierge, qui dites à tout le monde dans votre cantique que c’est l’humilité qui est cause de votre bonheur, priez donc votre Fils, par les entrailles de votre ventre, où il a logé neuf mois, qu’il nous donne cette grâce.» (saint Vincent de Paul) ■

Jean-Daniel Planchot

Soyez parfaits

La Parole de Dieu nous éclaire

Chers amis, les lectures de ce dimanche nous orientent vers la joie de la réconciliation. Le Seigneur nous invite à poser résolument des actes concrets de pardon : cet amour effectif du prochain est capable de changer l’ordre du monde en refusant sa fausse sagesse et les idoles qu’il nous propose.

Que l’Esprit Saint qui habite en nous soit source de discernement, de force et de générosité pour témoigner de la vérité de l’Évangile dans notre vie quotidienne !

Le 22 février, nous célèbrerons la fête de la Chaire de Saint-Pierre. A lui, le premier des apôtres, le Christ a confié la tâche de Maître et de Pasteur pour guider spirituellement le Peuple de Dieu, afin qu’il puisse s’élever jusqu’au Ciel.

Invoquons la Vierge Marie, Mère de Dieu et de l’Église, afin qu’elle nous enseigne à nous aimer les uns les autres et à nous accueillir comme des frères, enfants du même Père céleste.

Extraits des paroles de Benoît XVI lors de  l’Angélus,
dimanche 20 février 2011, place Saint Pierre à Rome
© Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice Vaticana

Quelques citations du jour :

« Soyez saints, car moi, le Seigneur, votre Dieu, je suis saint. » – (Lévitique 19, 1)

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lévitique 19, 18)

« Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5, 48)

« A la paternité de Dieu doit correspondre un comportement d’enfants de Dieu, afin que Dieu soit glorifié et loué pour la bonne conduite de l’homme. » (Saint Cyprien – De la jalousie et de l’envie, 15: CCL 3a, 83)

« Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 5, 44-45)

L’apôtre Paul ajoute : « N’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous. » (cf. 1 Corinthiens 3, 16).

« Lorsque tout l’être humain s’est pour ainsi dire uni à l’amour de Dieu, alors la splendeur de son âme se reflète aussi dans son aspect extérieur » (Jean Climaque, L’échelle sainte, XXX: PG 88, 1157 B)

« L’amour est une grande chose ; c’est un bien qui rend léger tout ce qu’il y a de pesant, et supporte tranquillement toute difficulté. L’amour aspire à monter haut, sans être retenu par rien de terrestre. Il naît de Dieu et c’est seulement en Dieu qu’il peut trouver son repos. » (Imitation de Jésus-Christ III, V, 3) .

L’Octave de la Chandeleur

mgr Pontier Georges Marseille
mgr Pontier Georges Marseille

Voilà huit jours, nous célébrions la Chandeleur, la présentation de Jésus au Temple par Marie et Joseph. Dans Église à Marseille, le mensuel du diocèse de Marseille n° 2 de  Février 2010, Mgr Georges Pontier vient de publier un éditorial qui nous a touchés et que nous reproduisons sur notre site.

***

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Ancienne et belle tradition de notre Église diocésaine !

Son déroulement commence le 2 février
à 5 heures du matin, au Vieux-Port,
par l’accueil du livre de la Parole de Dieu porté
par les jeunes de l’aumônerie de la Mission de la mer.
Nous commémorons l’arrivée de l’Évangile en
Provence, à Marseille. Nous ne le faisons pas
à la lumière nécessaire des historiens, mais
comme des croyants qui savent que l’Évangile
n’est pas de la plume de Jésus mais de celle
des hommes qui se sont laissés saisir par sa
personne, son message, sa vie, sa mort et sa
résurrection.

L’Évangile n’arrive pas comme un livre
contraignant, mais comme la source à laquelle
des hommes et des femmes ont étanché leur
soif de vivre et d’être heureux et veulent en
témoigner.

De là, nous montons à Saint-Victor pour
célébrer l’Eucharistie de ce jour de la fête de
la Présentation de Jésus au Temple. Nous voilà
profondément unis à ces premiers témoins,
proches d’eux par le dynamisme que donnent
la foi, l’espérance chrétienne et la charité
vécue. Nous venons à notre tour présenter
nos vies au Maître de la vie, les soumettre
à la lumière de son amour et nous lier à Lui
de manière si forte que toute notre existence
en soit éclairée. Nous portons fortement en
nous la conscience d’être très proches de
ces premiers témoins. Certes, les conditions
matérielles de la vie du monde n’ont rien à voir
avec celles qu’ils ont connues. Mais le même
message nous comble : l’univers et chaque être
humain sont aimés de Dieu. Nous sommes fils
de ce Dieu qui aime tout homme comme un
Père et qui nous invite à une vie fraternelle.
Oui, l’Octave est un temps fort : on va se
succéder à Saint-Victor pour célébrer et prier.
Mais, en venant comme en partant, nous
contemplons le Lacydon, le Vieux-Port, le
Panier et ces quartiers qui se serrent les uns
contre les autres sans qu’on puisse en désigner
les frontières !

Et c’est là, aujourd’hui, que nous voulons
projeter à notre tour la lumière de l’Évangile,
celle du fils de Marie et celle du fils de Dieu
fait homme, celle des Béatitudes et celle du
Jugement dernier ; celle du pardon et celle de
la conversion ; celle de l’amour des ennemis et
celle du don de sa vie pour les autres ; celle de
la fraternité universelle et celle de l’accueil des
étrangers ; celle de la pauvreté choisie et celle
de la lutte en faveur des plus pauvres ; celle
du refus de la violence et celle du respect de la
vie ; celle de la rencontre du Dieu d’amour et
celle de l’espérance ; celle de la place première
faite à l’homme et celle de la fraternité vécue.

Cette lumière nous vient de Celui qui nous dit
et nous redit : « N’ayez pas peur, confiance, lève-toi
et marche, c’est Moi, Celui qui est toujours
prêt à saisir votre main, Celui qui un jour vous
dira :  » Lève-toi d’entre les morts, le jour brille
pour toi, entre dans la joie de ton Maître ! « 
».
C’est par la conversion et les engagements de
nos vies que nous en sommes témoins !

+ Georges Pontier
Archevêque de Marseille

site officiel en France