Medjugorje, le nihil obstat – rien ne s’oppose – du Pape François

Medjugorje, le nihil obstat – rien ne s’oppose – du Pape François

Le document du dicastère pour la Doctrine de la foi approuvé par le Pape François ne se prononce pas sur le caractère surnaturel mais reconnaît l’abondance des fruits spirituels liés au sanctuaire paroissial de la Reine de la Paix et formule un jugement globalement positif sur les messages, avec cependant quelques précisions.
Statue de Notre-Dame de Medjugorje
Statue de Notre-Dame de Medjugorje

«Le moment est venu de conclure une histoire longue et complexe relative aux phénomènes spirituels de Medjugorje. Histoire au cours de laquelle se sont succédées des opinions divergentes d’évêques, de théologiens, de commissions et d’analystes». «De nombreux fruits positifs se sont produits et qu’aucun effet négatif ou risqué ne s’est répandu dans le Peuple de Dieu». 

«Les conclusions de cette Note n’impliquent pas un jugement sur la vie morale des présumés voyants», les dons spirituels «ne requièrent pas nécessairement la perfection morale des personnes impliquées pour pouvoir agir».
«Les fruits positifs se révèlent avant tout dans la promotion d’une pratique saine de la vie de foi», Il y a «des conversions abondantes», «de nombreuses réconciliations entre époux et le renouveau de la vie conjugale et familiale».
«Ces expériences se produisent principalement dans le cadre de pèlerinages sur les lieux des événements originaux plutôt que lors de rencontres avec des “voyants“ pour assister aux apparitions présumées». «il semble que les gens viennent à Medjugorje avant tout pour renouveler leur foi plutôt que pour répondre à des demandes spécifiques».
Notre-Dame s’y est présentée comme Reine de la Paix. «Je me suis présentée ici comme Reine de la Paix pour dire à tous que la paix est nécessaire au salut du monde. Ce n’est qu’en Dieu que se trouve la vraie joie, d’où découle la vraie paix. C’est pourquoi je demande la conversion» (16.06.1983). Cela «implique aussi l’amour pour ceux qui ne sont pas catholiques».
«Nous pouvons reconnaître un noyau de messages dans lesquels la Vierge ne se place pas au centre, mais se montre pleinement orientée vers notre union avec Dieu». «L’intercession et l’œuvre de Marie apparaissent clairement subordonnées à Jésus-Christ en tant qu’auteur de la grâce et du salut en chaque personne».
C’est le Christ qui «nous donne la force. C’est pourquoi toute son œuvre maternelle consiste à nous motiver à aller vers le Christ» : «Lui vous donnera la force et la joie en ce temps. Je suis proche de vous par mon intercession» (25.11.1993). «Les gens se trompent lorsqu’ils s’adressent uniquement aux saints pour demander quelque chose. L’important est de prier le Saint-Esprit de descendre sur vous. Avec lui, on a tout» (21.10.1983).
«Appel constant à abandonner le mode de vie mondain et l’attachement excessif aux biens de ce monde». La conversion est aussi une «exhortation insistante à ne pas sous-estimer la gravité du mal et du péché et à prendre très au sérieux l’appel de Dieu à lutter contre le mal et l’influence de Satan».
«Pour éviter que ce trésor de Medjugorje ne soit compromis, il est nécessaire de clarifier quelques confusions possibles qui peuvent conduire des groupes minoritaires à déformer la précieuse proposition de cette expérience spirituelle».
Certains messages peuvent sembler «liés à des expériences humaines confuses, à des expressions théologiquement imprécises ou à des intérêts qui ne sont pas entièrement légitimes», même si certaines erreurs ne sont pas dues «à une mauvaise intention, mais à la perception subjective du phénomène».
Dans certains cas, «la Vierge semble manifester une certaine irritation parce que quelques-unes de ses instructions n’ont pas été suivies; elle met en garde contre des signes menaçants et la possibilité de ne plus apparaître».
Mais en réalité, d’autres messages offrent une interprétation correcte: «Ceux qui font des prédictions catastrophiques sont de faux prophètes. Ils disent : ‘En telle année, en tel jour, il y aura une catastrophe’. J’ai toujours dit que le châtiment viendra si le monde ne se convertit pas. C’est pourquoi j’invite tout le monde à la conversion. Tout dépend de votre conversion» (15.12.1983).
Il y a  les messages pour la paroisse, dans lesquels la Gospa semble vouloir contrôler les détails du cheminement spirituel et pastoral, «donnant ainsi l’impression de vouloir se substituer aux instances ordinairement impliquées».
D’autres fois, elle insiste sur l’écoute et l’acceptation des messages, insistance probablement issue «de l’amour et de la ferveur généreuse des voyants présumés qui dans leur bonne volonté craignaient que les appels de la Mère à la conversion et à la paix soient ignorés»
L’insistance devient plus problématique lorsque les messages «se réfèrent à des demandes d’origine surnaturelle improbable, comme lorsque la Vierge donne des ordres sur des dates, des lieux, des questions pratiques, et prend des décisions sur des sujets ordinaires».
«N’allez pas chercher des choses extraordinaires, mais prenez plutôt l’Évangile, lisez-le et tout sera clair pour vous» (12.11.1982). «Pourquoi posez-vous tant de questions? Toutes les réponses sont dans l’Évangile» (19.09.1981). «Ne croyez pas les voix mensongères qui vous parlent de choses fausses, d’une fausse lumière. Vous, mes enfants, revenez à l’Écriture!» (02.02.2018).
En réalité, tout ce que fait Marie est toujours au service du projet du Seigneur et de son plan divin de salut». Il ne faut pas, à tort, «attribuer à Marie une place qui est unique et réservée au Fils de Dieu fait homme».  «Je désire vous rapprocher toujours plus de Jésus et de son cœur blessé» (25.11.1991).

«Bien que cela n’implique pas une déclaration du caractère surnaturel» et rappelant que personne n’est obligé d’y croire, le nihil obstat -émis par l’évêque de Mostar-Duvno en accord avec le Saint-Siège- indique que les fidèles «peuvent recevoir une stimulation positive pour leur vie chrétienne à travers cette proposition spirituelle et autorise le culte public».

La Note précise également que «l’évaluation positive de la majorité des messages de Medjugorje en tant que textes édifiants n’implique pas de déclarer qu’ils ont une origine surnaturelle directe».

Et bien qu’il y ait des opinions différentes «sur l’authenticité de certains faits ou aspects de cette expérience spirituelle, les autorités ecclésiastiques des lieux où elle est présente sont invitées à “apprécier la valeur pastorale et à promouvoir la diffusion de cette proposition spirituelle“».

Ceci sans préjudice du pouvoir de chaque évêque diocésain de prendre des décisions prudentielles dans le cas où il y aurait des personnes ou des groupes qui, «en faisant un mauvais usage de ce phénomène spirituel, agissent d’une manière erronée».

Enfin, le dicastère invite les personnes qui se rendent à Medjugorje «à accepter que les pèlerinages ne sont pas faits pour rencontrer des voyants présumés, mais pour faire la rencontre de Marie, Reine de la Paix et, fidèles à l’amour qu’elle porte à son Fils, pour rencontrer le Christ».

Dans l’Église, «nous sommes encore trop euro-centriques»

Dans l’Église, «nous sommes encore trop euro-centriques»

Le récent voyage apostolique du Pape , effectué du 2 au 13 septembre dernier en Asie et en Océanie, a été au cœur de la catéchèse du Pape François lors de l’audience générale de ce mercredi 18 septembre. Le Saint-Père a raconté avoir fait l’expérience «d’une Église beaucoup plus grande et vivante».

PAPE FRANÇOIS


AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 18 septembre 2024

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père : 

Chers frères et sœurs,

Je souhaite vous parler du Voyage apostolique que je viens d’accomplir en Asie et en Océanie. J’ai pu visiter l’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor-Oriental et Singapour. J’aimerai vous dire ma joie d’avoir rencontré en Indonésie, où les catholiques ne sont que 3% de la population, une Église dynamique qui transmet l’Évangile.

En cherchant à harmoniser la diversité, en empruntant le chemin de la compassion pour rejoindre concrètement la vie du peuple. Cette fraternité est le remède à la haine et à la guerre. Je veux vous témoigner de la beauté de l’Église de Papouasie-Nouvelle-Guinée dans un archipel de plus de 800 langues.

Elle peut être un laboratoire de développement intégral, animé par le levain de l’Évangile, où l’on parle la langue de l’amour pour un avenir sans violences tribales ni colonialisme économique ou idéologique. Tout comme au Timor-Oriental, où l’Église a accompagné le processus d’indépendance en orientant toujours vers la paix et la réconciliation : la foi n’y est pas idéologisée mais inculturée.

Malgré la souffrance, ce peuple sait accueillir les enfants largement, c’est une garantie pour l’avenir. À Singapour, les chrétiens sont minoritaires mais vivants, engagés pour l’harmonie et la fraternité entre les différentes cultures et religions.

Je veux rendre grâce à Dieu pour ce voyage et renouveler ma gratitude aux Autorités et aux Églises locales qui m’ont accueilli avec tant d’enthousiasme. Que Dieu nous aide à cheminer sur les chemins de la paix et de la fraternité.

Catéchèse. Le voyage apostolique en Indonésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Timor oriental et Singapour

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, je vais parler du voyage apostolique que j’ai fait en Asie et en Océanie : on l’appelle voyage apostolique parce que ce n’est pas un voyage de tourisme, c’est un voyage pour apporter la Parole du Seigneur, pour faire connaître le Seigneur, et aussi pour connaître l’âme des peuples. Et cela est très beau.

C’est Paul VI, en 1970, qui a été le premier pape à s’envoler à la rencontre du soleil levant, en visitant longuement les Philippines et l’Australie, mais aussi en s’arrêtant dans divers pays d’Asie et à Samoa. Et ce fut un voyage mémorable, n’est-ce pas, car le premier à quitter le Vatican fut Saint Jean XXIII qui se rendit en train à Assise ; alors Saint Paul VI en fit autant : un voyage mémorable !

En cela, j’ai essayé de suivre son exemple, mais, avec quelques années en plus, je me suis limité à quatre pays : l’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor-Oriental et Singapour. Je remercie le Seigneur qui m’a permis de faire en tant que vieux Pape ce que j’aurais aimé faire en tant que jeune Jésuite, car je voulais y aller en mission !

Une première réflexion qui vient naturellement après ce voyage, c’est qu’en pensant à l’Église, nous sommes encore trop euro-centriques, ou, comme on dit, “occidentaux”. Mais en réalité, l’Église est beaucoup plus grande, beaucoup plus grande que Rome et l’Europe, beaucoup plus grande, et aussi – permettez-moi de le dire – beaucoup plus vivante, dans ces pays !

J’en ai fait l’expérience avec émotion en rencontrant ces Communautés, en écoutant les témoignages de prêtres, de religieuses, de laïcs, surtout de catéchistes – les catéchistes sont ceux qui font l’évangélisation. Des Églises qui ne font pas de prosélytisme, mais qui croissent par “attraction”, comme le disait sagement Benoît XVI.

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En Indonésie, les chrétiens sont environ 10 % et les catholiques 3 % – une minorité. Mais j’ai rencontré une Église vivante, dynamique, capable de vivre et de transmettre l’Évangile dans ce pays à la culture très noble, enclin à harmoniser les diversités, et qui compte en même temps le plus grand nombre de musulmans au monde.

Dans ce contexte, j’ai eu la confirmation que la compassion est le chemin sur lequel les chrétiens peuvent et doivent marcher pour témoigner du Christ Sauveur et en même temps rencontrer les grandes traditions religieuses et culturelles. À propos de la compassion, n’oublions pas les trois caractéristiques du Seigneur : proximité, miséricorde et compassion.

Dieu est proche, Dieu est miséricordieux et Dieu est compatissant. Si un chrétien n’a pas de compassion, il ne sert à rien. “Foi, fraternité, compassion” a été le thème de la visite en Indonésie : à travers ces mots, l’Évangile entre chaque jour, concrètement, dans la vie de ce peuple, en l’accueillant et en lui donnant la grâce de Jésus mort et ressuscité.

Ces mots sont comme un pont, comme le passage sous-terrain qui relie la Cathédrale de Jakarta à la plus grande Mosquée de l’Asie. Là-bas, j’ai vu que la fraternité, c’est l’avenir, c’est la réponse à l’anti-civilisation, aux projets diaboliques de haine et de guerre, voire de sectarisme. Le rempart c’est la fraternité.

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J’ai trouvé la beauté d’une Église missionnaire, en sortie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un archipel qui s’étend vers l’immensité de l’océan Pacifique. Là, les différentes ethnies parlent plus de huit cents langues – on y parle huit cents langues : un environnement idéal pour l’Esprit Saint, qui aime faire résonner le message d’Amour dans la symphonie des langages.

Ce n’est pas de l’uniformité, ce que fait l’Esprit Saint, c’est de la symphonie, c’est de l’harmonie, c’est le patron, c’est le chef de l’harmonie. Là, d’une manière particulière, les protagonistes ont été et sont encore les missionnaires et les catéchistes.

J’ai été heureux de pouvoir passer un peu de temps avec les missionnaires et les catéchistes d’aujourd’hui, et j’ai été ému d’écouter les chants et la musique des jeunes : en eux, j’ai vu un nouvel avenir, sans violence tribale, sans dépendance, sans colonialismes idéologiques et économiques ; un avenir de fraternité et d’attention à l’environnement naturel merveilleux.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée peut être un “laboratoire” de ce modèle de développement intégral, animé par le “levain” de l’Évangile. Car il n’y a pas d’humanité nouvelle sans hommes et femmes nouveaux, et ceux-là seul le Seigneur les fait. Je voudrais aussi mentionner ma visite à Vanimo, où les missionnaires sont entre la forêt et la mer. Ils vont dans la forêt pour chercher les tribus les plus cachées, là… un beau souvenir, celui-là.

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La force de promotion humaine et sociale du message chrétien se manifeste de manière particulière dans l’histoire du Timor Oriental. L’Église y a partagé le processus d’indépendance avec tout le peuple, en l’orientant toujours vers la paix et la réconciliation. Il ne s’agit pas d’une idéologisation de la foi, non, c’est la foi qui devient culture et en même temps l’éclaire, la purifie et l’élève.

C’est pourquoi j’ai relancé la relation féconde entre foi et culture, sur laquelle Saint Jean-Paul II avait déjà mis l’accent lors de sa visite. La foi doit être inculturée et les cultures évangélisées. Foi et culture. Mais j’ai surtout été frappé par la beauté de ce peuple : un peuple éprouvé mais joyeux, un peuple sage dans la souffrance. Un peuple qui non seulement génère beaucoup d’enfants – mais il y avait une marée d’enfants, beaucoup, eh ? – mais qui leur enseigne à sourire.

Je n’oublierai jamais le sourire des enfants de cette Patrie, de cette région. Ils sourient toujours, les enfants là-bas, et ils sont si nombreux. On leur enseigne à sourire, cette foi, et c’est une garantie pour l’avenir. Bref, au Timor oriental, j’ai vu la jeunesse de l’Église : des familles, des enfants, des jeunes, beaucoup de séminaristes et d’aspirants à la vie consacrée. Je dirais, sans exagérer, que j’y ai respiré “l’air du printemps” !

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La dernière étape de ce voyage a été Singapour. Un pays très différent des trois autres : une cité-état, très moderne, pôle économique et financier de l’Asie et bien au-delà. Les chrétiens y sont minoritaires, mais ils forment une Église vivante, engagée à créer l’harmonie et la fraternité entre les différentes ethnies, cultures et religions.

Même dans la riche Singapour, il y a des  »petits » qui suivent l’Évangile et deviennent sel et lumière, témoins d’une espérance plus grande que celle que les gains économiques peuvent garantir.

Je voudrais remercier ces peuples qui m’ont accueilli avec tant de chaleur, avec tant d’amour, remercier leurs gouvernants qui m’ont beaucoup aidé dans cette visite, pour qu’elle puisse se faire dans de bonnes conditions, sans problèmes. Je remercie tous ceux qui y ont également collaboré, et je rends grâce à Dieu pour le don de ce voyage ! Et je leur renouvelle ma reconnaissance à tous, à tout le monde.

Que Dieu bénisse les peuples que j’ai rencontrés et les guide sur le chemin de la paix et de la fraternité ! Salutations à tous !

* * *

Je salue cordialement les personnes et les divers groupes de langue française, en particulier la communauté tsigane et la Fédération Internationale des Universités Catholiques.

Que le Christ nous enseigne à emprunter quotidiennement le chemin de la compassion pour rejoindre nos frères de différentes cultures et religions et œuvrer à l’harmonie et à la fraternité en incarnant l’Évangile dans le concret de nos vies. Que Dieu vous bénisse.


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Angélus : connaître Jésus, c’est se laisser transformer par Lui

Angélus : connaître Jésus, c’est se laisser transformer par Lui

Au cours de la prière mariale de l’Angélus, en commentant l’Évangile de ce 24e dimanche du Temps ordinaire à des milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre, le Pape François a posé la question de savoir réellement «qui est Jésus pour nous». À cette question que Jésus pose aux disciples, la bonne réponse ne peut pas être une formule de doctrine. Connaître Jésus, c’est le rencontrer et entrer avec Lui dans une relation qui transforme nos vies.
LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 15 septembre 2024

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Chers frères et sœurs, bon dimanche !

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui nous dit que Jésus, après avoir demandé à ses disciples ce que les gens pensaient de lui, leur demande directement : « Mais selon vous, qui suis-je ? (Mc 8, 29). Pierre répond au nom de tout le groupe en disant : « Tu es le Christ » (v. 30), c’est-à-dire « tu es le Messie ».

Cependant, lorsque Jésus commence à parler des souffrances et de la mort qui l’attendent, Pierre lui-même s’y oppose et Jésus le réprimande durement : « Passe derrière moi, Satan ! – lui dit Satan – Parce que tu ne penses pas selon Dieu, mais selon les hommes» (v. 33).

En regardant l’attitude de l’apôtre Pierre, nous pouvons aussi nous demander ce que signifie réellement connaître Jésus.

En fait, d’un côté, Pierre répond parfaitement en disant à Jésus qu’Il ​​est le Christ. Cependant, derrière ces paroles justes, il y a encore une façon de penser « selon les hommes », une mentalité qui imagine un Messie fort, un Messie victorieux, qui ne peut ni souffrir ni mourir. Par conséquent, les mots avec lesquels Pierre répond sont « justes », mais sa façon de penser n’a pas changé. Il doit encore changer de mentalité, il doit encore se convertir.

Et c’est aussi un message important pour nous. En fait, nous aussi, nous avons appris quelque chose sur Dieu, nous connaissons la doctrine, nous récitons correctement les prières et, peut-être, lorsqu’on nous demande « qui est Jésus pour vous ? nous répondons bien, avec quelques formules que nous avons apprises au catéchisme.

Mais sommes-nous sûrs que cela signifie réellement connaître Jésus ? En réalité, pour connaître le Seigneur, il ne suffit pas de connaître quelque chose de Lui, mais il faut le suivre, se laisser toucher et changer par son Évangile. Autrement dit, il s’agit d’avoir une relation, une rencontre avec Lui. Je peux savoir beaucoup de choses sur Jésus, mais si je ne l’ai pas rencontré, je ne sais toujours pas qui est Jésus.

Cette rencontre qui change la vie est nécessaire : elle change la manière d’être, change la façon de penser, change la façon de vivre. les relations que vous entretenez avec vos frères, la volonté d’accueillir et de pardonner changent les choix que vous faites dans la vie. Tout change si vous avez vraiment connu Jésus ! Tout change.

Frères et sœurs, le théologien luthérien et pasteur Bonhoeffer, victime du nazisme, écrivait ainsi : « Le problème qui ne me laisse jamais en paix est celui de savoir ce que le christianisme signifie réellement pour nous aujourd’hui ou même qui est le Christ » (Résistance et capitulation. Lettres et écrits de prison, Cinisello Balsamo 1996, 348).

Malheureusement, beaucoup ne se posent plus cette question et restent « calmes », endormis, même loin de Dieu. Il est important plutôt de se demander : est-ce que je me laisse déranger, je me demande qui est Jésus pour moi et quelle place a-t-il. occuper dans ma vie ? Sur cette question notre mère Marie, qui a bien connu Jésus.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

J’exprime ma proximité aux peuples du Vietnam et du Myanmar, qui souffrent des inondations provoquées par un violent typhon. Je prie pour les défunts, pour les blessés et les déplacés. Que Dieu soutienne ceux qui ont perdu leurs proches et leur maison, et bénisse ceux qui les aident.

Hier, à Mexico, a été béatifié Moisés Lira Serafín, prêtre, fondateur de la Congrégation des Missionnaires de la Charité de Marie Immaculée, décédé en 1950, après une vie passée à faire progresser les gens dans la foi et l’amour du Seigneur. Son zèle apostolique encourage les prêtres à se donner sans réserve pour le bien spirituel du saint peuple de Dieu. Applaudissements pour le nouveau Bienheureux ! Je vois les drapeaux mexicains là-bas…

Aujourd’hui, en Italie, nous célébrons la Journée des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Je vous assure de mon souvenir dans la prière pour eux et pour leurs familles ; J’encourage les travaux de recherche sur cette pathologie et les associations associatives.

Et n’oublions pas les guerres qui ont ensanglanté le monde. Je pense à l’Ukraine tourmentée, au Myanmar, je pense au Moyen-Orient. Combien de victimes innocentes ! Je pense aux mères qui ont perdu leurs enfants à la guerre. Combien de jeunes vies ont été écourtées ! Je pense à Hersh Goldberg-Polin, retrouvé mort en septembre, avec cinq autres otages, à Gaza.

En novembre de l’année dernière, j’ai rencontré la mère, Rachel, qui m’a frappé par son humanité. Je l’accompagne en ce moment. Je prie pour les victimes et continue d’être proche de toutes les familles des otages. Mettez fin au conflit en Palestine et en Israël ! Que la violence cesse, que la haine cesse ! Que les otages soient libérés, que les négociations se poursuivent et que des solutions de paix soient trouvées.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreux pays. En particulier, les fidèles de la paroisse Santa Edwige Regina de Radom (Pologne) ; le groupe de prêtres jésuites venus à Rome pour étudier ; les étudiants du Stade (Allemagne) ; et les participants au relais à pied de Rome à Assise. Et je salue les enfants de l’Immaculée Conception, qui ont eu trois ordinations ces derniers jours.

Je souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


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