La célébration du dimanche des Rameaux

La célébration du dimanche des Rameaux

Le Pape a présidé la célébration de ce dimanche des Rameaux sur la place Saint-Pierre, la dernière avant Pâques. La commémoration de l’entrée festive du Seigneur à Jérusalem précède la messe dont le passage évangélique présente le récit de la Passion du Christ. A la fin de la liturgie le Pape François a prié l’Angélus.

Le Pape a béni et aspergé d’eau bénite les rameaux d’olivier, symbole d’aujourd’hui, que les personnes présentes tenaient dans leurs mains. Puis la procession des « porteurs de palmes » s’est dirigé vers le cimetière depuis le centre de la place.

Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Royaume à venir de notre père David ! Hosanna au plus haut des cieux !

Le changement de décor est radical : la liturgie de la Parole de la célébration eucharistique comprend la lecture chantée à plusieurs voix de la Passion de Jésus reprise de l’Évangile selon Marc. À travers les paroles de l’évangéliste, nous revivons les passages de la souffrance du Christ dans toute sa crudité.

Le récit de la Passion, à l’invitation du Pape, est suivie d’un moment de silence et de méditation. C’est une souffrance, celle du Christ, qui contient les douleurs de tous les temps et de toute l’humanité et l’humanité, avec ses fragilités, est présentée au Seigneur dans la prière universelle où le Pape préside la célébration de ce dimanche sur la place Saint-Pierre, la dernière avant Pâques.

Nous prions pour l’Église, afin qu’elle «cherche toujours l’unité, la réconciliation et la communion» ; pour les gouvernants «appelés à cultiver la paix et le bien des peuples» ; pour tous les hommes et femmes qui souffrent ; pour les chrétiens persécutés ; pour chaque communauté chrétienne afin qu’elle « soit témoin de sa propre foi, dans la prière et la charité». Le Pape a prié pour les victimes du «lâche attentat terroriste» à Moscou.

A la fin de la célébration, directement depuis le parvis de la basilique, le Pape François a prononcé l’Angélus, avant de donner sa bénédiction et de faire un large tour pour saluer les fidèles et les pèlerins qui l’acclament sur la place.

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LE PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche des Rameaux, 24 mars 2024

Chers frères et sœurs,

J’exprime ma proximité avec la communauté de San José de Apartado, en Colombie, où une jeune femme et un garçon ont été assassinés il y a quelques jours. Cette communauté a été récompensée en 2018 comme exemple d’engagement en faveur de l’économie solidaire, de la paix et des droits de l’homme.

Et je vous assure de mes prières pour les victimes du lâche attentat terroriste perpétré l’autre soir à Moscou. Que le Seigneur les accueille dans sa paix et réconforte leurs familles. Qu’il convertisse le cœur de ceux qui projettent, organisent et mettent en œuvre ces actions inhumaines, qui offensent Dieu, qui a ordonné : « Tu ne tueras pas » (Ex 20, 13).

Je vous salue tous, fidèles de Rome et pèlerins de divers pays. Je salue en particulier la délégation de la ville de Sanremo, qui cette année aussi, fidèle à une tradition vieille de quatre siècles, a offert pour cette célébration des feuilles de palmier tressées. Merci San Remo ! Que le Seigneur vous bénisse.

Chers frères et sœurs, Jésus est entré à Jérusalem en Roi humble et paisible : ouvrons-Lui notre cœur ! Lui seul peut nous libérer de l’inimitié, de la haine, de la violence, car Il est miséricorde et pardon des péchés. Nous prions pour tous les frères et sœurs qui souffrent à cause de la guerre.

Je pense particulièrement à l’Ukraine tourmentée, où de nombreuses personnes se retrouvent sans électricité en raison d’intenses attaques contre les infrastructures qui, en plus de causer des morts et des souffrances, entraînent le risque d’une catastrophe humanitaire encore plus grande. S’il vous plaît, n’oublions pas l’Ukraine tourmentée ! Et pensons à Gaza, qui souffre tant, et à bien d’autres lieux de guerre.

Et maintenant nous nous tournons dans la prière vers la Vierge Marie : apprenons d’elle à rester proches de Jésus pendant les jours de la Semaine Sainte, pour arriver à la joie de la Résurrection. »

Angelus Domini nuntiavit Mariae – L’ange du Seigneur porta l’annonce à Marie…

Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

MOIS DE SAINT JOSEPH – XXIVe JOUR

MOIS DE SAINT JOSEPH – XXIVe JOUR

Quelle perfection saint Joseph acquit
dans la conversation de la sainte Vierge.

I

Joseph et Marie - église Saint-Médard - Lizy-sur-Ourcq - 77
Joseph et Marie – église Saint-Médard – Lizy-sur-Ourcq – 77

SAINT FRANÇOIS DE SALES

« O quelle divine union entre Notre Dame et le glorieux saint Joseph? union qui faisait que ce bien des biens éternels, qui est notre Seigneur, fut et appartint à saint Joseph, ainsi qu’il appartenait à Notre Dame (non selon la nature qu’il avait pris dans les entrailles de notre glorieuse maîtresse, nature qui avait été formée par le Saint-Esprit, du très-pur sang de Notre Dame ;
ainsi selon la grâce laquelle le rendait participant de tous les biens de sa chère épouse, et laquelle faisait qu’il allait merveilleusement croissant en perfection ; et c’est par la communication continuelle qu’il avait avec Notre Dame, qui possédait toutes les vertus en un si haut degré, que nulle autre pure créature n’y saurait parvenir : néanmoins le glorieux saint Joseph était celui qui en approchait davantage ;
et tout ainsi comme l’on voit un miroir opposé aux rayons du soleil recevoir ses rayons très-parfaitement, et un autre miroir étant mis vis-à-vis de celui qui les reçoit; bien que le dernier miroir ne prenne ou reçoive les rayons du soleil que par réverbération, les représente pourtant si naïvement que l’on ne pourrait presque pas juger lequel c’est qui les reçoit immédiatement du soleil, ou celui qui est opposé au soleil, ou celui qui ne les reçoit que par réverbération;
de même en était-il de Notre Dame, laquelle, comme un très-pur miroir opposé aux rayons du soleil de justice, rayons qui apportaient en son âme toutes les vertus en leur perfection, perfections et vertus, qui faisaient une réverbération si parfaite en saint Joseph, qu’il semblait presque qu’il fut aussi parfait, ou qu’il eut les vertus en un si haut degré, comme les avait la glorieuse Vierge notre maîtresse.

« Saint Joseph, dit saint Alphonse de Liguori, était déjà saint avant son mariage; mais il le devint bien plus dans la société de sa sainte épouse. » Et Gerson ajoute : « Pendant les nombreuses années qu’ils vécurent ensemble, les entretiens de Marie, ses actions, le son de sa voix et l’angélique beauté de son visage, tout en elle était imprégné d’une grâce divine qui se communiquait à saint Joseph. » (Sermon sur la Nativité.)

«Mais, en particulier (pour nous tenir en notre propos commencé), en quel degré pensons-nous qu’il eut la virginité, qui est une vertu qui nous rend semblables aux anges, si la très sainte Vierge ne fut pas seulement vierge toute pure et toute blanche, ainsi (comme chante la sainte Église aux répons des leçons des matines : Sainte et immaculée virginité, etc.) elle était la virginité même.

Combien pensons-nous que celui qui fut commis, de la part du Père éternel, pour gardien de sa virginité , ou, pour mieux dire, pour compagnon, puisqu’elle n’avait pas besoin d’être gardée d’autre que d’elle-même, combien, dis-je, devait-il être grand en cette vertu. » (S. François de Sales, Des Vertus de saint Joseph)

II

SAINT BERNARDIN DE SIENNE

« Comment un esprit sage pourrait-il supposer que l’Esprit-Saint unit une âme à l’âme de la sainte Vierge, si elle ne lui était pas très semblable par l’exercice des mêmes vertus? D’où je conclus que le saint homme Joseph dut être non seulement intact en virginité, mais très profond en humilité, très ardent en amour de Dieu et en charité, très élevé en contemplation, très désireux de tout ce qui pouvait assurer son salut et augmenter sa ressemblance avec la Vierge son épouse.

(« Joseph était un époux digne de Marie, inébranlable dans sa foi, homme juste par excellence, chaste et tempérant, d’une prudence consommée, d’une discrétion à toute épreuve, aussi remarquable par son zèle dans l’action que par la fermeté de son âme. On trouve dans ce même homme la réunion et la perfection des quatre vertus cardinales. Albert le Grand, quest. 42 sur le Messie)

Et comme Marie comprenait la perfection de l’union matrimoniale dans l’amour spirituel, comme elle savait que cet époux lui était donné par le Saint-Esprit pour être le gardien fidèle de sa virginité, pour l’associer à sa vie dans un amour de charité, et partager sa sollicitude pour le Fils de Dieu, je suis assuré qu’elle aimait saint Joseph très-sincèrement, de toute l’affection de son cœur.

En outre, puisqu’elle priait tant et si souvent pour les scélérats ennemis de son fils, quelle ardeur concevez-vous qu’elle mettait à appeler la grâce sur celui qui était avec tant d’amour et de sollicitude le nourricier de son fils et l’époux de son chaste amour ! Bien plus, comme tout ce qui appartient à l’épouse appartient aussi à l’époux, je crois que la bienheureuse Vierge communiquait libéralement à saint Joseph tout ce qu’il pouvait recevoir des trésors de son cœur.

(« Or plût à Dieu, mon âme, que tu connusses bien les hauts, les dignes, les secrets mystères desquels cette Vierge et saint Joseph parlaient et se délectaient sobrement et chastement, en enflammant toutes leurs pensées et les élevant en la dilection de Dieu, et en l’enfantant spirituellement par nouvelle connaissance de sa vérité. » Gerson.)

« 1° Joseph conversait avec elle d’une manière humble et pleine de respect, et sa perfection s’accroissait ainsi; car si nous, misérables, nous profitons souvent de notre cohabitation avec des hommes saints qui ne sont en rien comparables à la sainte Vierge, quelle grâce faut-il penser que saint Joseph recueillait auprès de Marie, puisque le prophète a dit : « Tu « deviendras saint avec celui qui est saint. »

« 2° Joseph exerça une protection fidèle sur Marie, et ce fut encore pour lui une grande source de perfection. Si la bienheureuse Vierge ne laisse pas sans récompense un seul Ave Maria, que dire de sa cordiale reconnaissance envers celui qui travaillait avec tant de fidélité et de zèle pour la nourrir, elle et son bien-aimé fils!

Elle voyait que, pour conserver la vie de Jésus, Joseph s’exposait à beaucoup de fatigues et de périls, en le conduisant en Égypte, à Jérusalem, et en habitant avec lui plusieurs autres lieux qui nous sont restés inconnus. De là toutes ces compensations qu’un esprit éclairé et dévot peut supposer que la Vierge fit trouver à Joseph dans son amour.

Je ne dirai pas seulement que la Vierge aima saint Joseph autant que toute autre créature; j’oserai plus, je dirai qu’elle l’aima préférablement à toute autre créature, et immédiatement après le bienheureux fruit de ses entrailles. Je parle ici de l’amour conjugal; quant à l’amour de charité, la sainte Vierge le ressentit toujours pour ceux qui étaient les meilleurs aux yeux de Dieu. » (S. Bernardin de Sienne, op. cit.)

Tu vis, ô mon Église, d’une exigence et d’une promesse

Tu vis, ô mon Église, d’une exigence et d’une promesse

SAMEDI (5° semaine de Carême) Ez 37,21-28  – Jn 11,45-56

Jésus devait mourir non seulement pour la nation, mais encore pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés (Jn 11,52)

cathédrale de Reims-vitraux Imi-Knoebel
cathédrale de Reims-vitraux Imi-Knoebel

Ainsi tu es là, mon épouse, vraiment un signe que l’on se montre du doigt parmi les peuples : très connue, mais très peu aimée. Ton échec retombe sur moi-même, car, à cause de toi, mon nom aussi est blasphémé parmi les païens. Beaucoup qui m’ont cherché d’un cœur sincère se sont arrêtés sur le chemin, saisis d’effroi, lorsqu’ils t’ont aperçue soudain — et ils sont revenus sur leurs pas.

Et beaucoup qui virent combien tes fidèles ont une vie mé­diocre, combien ils ont peu l’air rachetés, avec quelle piteuse facilité l’ardeur de leurs cœurs a été étouffée sous la cendre, avec quelle sévérité ils portent des jugements sur le monde, eux qui sont secrètement pleins du monde, sont retournés résolument à l’innocence païenne.

Ce qui constitue un scandale à leurs yeux, ce n’est pas ton amour vainqueur du monde — pareil scandale tu aurais dû le donner — mais ta tiédeur et ton irréparable manque d’amour. Tu aurais dû être pour les hommes le symbole de l’unité entre moi et le Père, c’est pour cela que je t’ai envoyé notre Saint-Esprit, le lien de l’amour unifiant, et que je t’ai fondée sur l’unité qui enveloppe tout…

Ta nature même est l’unité, et chacune des marques aux­quelles on te reconnaît et grâce auxquelles tu peux faire la preuve de ta vérité est toujours encore l’unité. Et comme j’ai moi-même déposé en toi cette unité et t’ai marquée de ce sceau ineffaçable, comme je suis entré en toi avec mon esprit et que je te meus du dedans vers l’unité, moi, ton unique cœur, tu ne réussiras pas à t’évader de cette unité…

Vous êtes tous des membres, et comme membres vous deviez vous compléter mutuellement en servant chacun à votre place, reconnaissants à la pensée que vos frères pos­sèdent ce que vous-mêmes n’avez pas. Dans l’amour qui ne cherche pas à garder ce qui lui appartient, vous posséde­riez alors le tout. Car c’est moi qui suis le Tout, moi qui suis la tête du corps et l’âme qui unifie.

Mais, vous dispu­tant à travers tous les siècles pour les meilleures places, vous déchirez et vous déchiquetez en tout temps mon corps… Chacun tient son programme limité pour le meil­leur, le seul vrai, et ainsi les membres se détachent les uns des autres, et mon sang porteur d’une vie sacrée ne coule plus à travers tout l’organisme…

Fais ce que tu veux, (mon épouse,) tu resteras prise dans l’amour… Je veux te mettre dans le cœur un tel souci du monde et de mes brebis perdues que le troupeau assoupi flairera le berger et accourra vers toi presque malgré lui…

Tu vis, ô mon Église, d’une exigence et d’une promesse. Ne vis pas de toi-même, vis uniquement en moi et de moi, oublie celle que tu étais, ne connais plus ton cœur, mais accepte que te suffise mon cœur seul (que je t’ai enfoncé au milieu du corps), ainsi tu seras pour moi mon épouse et mon corps, et c’est en toi, exclusivement en toi, que je veux racheter le monde entier.

Sois pour le monde mon obéissance incarnée, présentée visiblement à travers tous les temps, si obéissante que, parler d’Église soit parler d’obéissance ; car, dans l’obéissance est la rédemption, et qui m’exprime doit reproduire en lui mon obéissance jus­qu’à la mort de la croix : ainsi je veux t’élever comme reine du monde, et tous les peuples, tous les siècles, devront se courber devant toi.

Hans Urs von Balthasar Le cœur du monde, DDB, 1956, p. 208 à 215.

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