L’homme ne vit pas seulement de pain

Christ, Parole de Dieu, cathédrale de Cefalù Sicile
Christ, Parole de Dieu, cathédrale de Cefalù Sicile

Nous sommes face à une parole du Seigneur qui rectifie et incorpore le programme fondamental de l’activité humaine, admettant qu’un tel programme a pour but de rassasier la faim dont l’homme souffre. L’homme, que nous sommes tous, est un être déficient. Il est incomplet.

Pour vivre il a, sans cesse, besoin d’air pour ses poumons, de pain, de nourriture pour son estomac, pour son organisme complexe. Nous le savons; et toute l’économie humaine, le travail, le commerce, l’hygiène, la santé, le bien-être sont coordonnés pour donner à l’organisme, à la vie humaine ce complément substantiel, matériel, c’est-à-dire appartenant à l’ordre terrestre, que symboliquement nous pouvons appeler faim.

Et tout le cycle des besoins humains semble complet, semble satisfait. Si nécessaire, si riche et si satisfaisant qu’il soit, nous devons appeler ce dessein vital matériel ou plutôt matérialiste, s’il renferme en lui-même le champ des aspirations de l’esprit, et dresse autour de l’homme une barrière que les choses limitent, que le temps mesure, que la mort dévore.

C’est ce matérialisme, qui aujourd’hui séduit les hommes et leur donne l’impression du palpable, de la certitude et — malheureusement — du satisfaisant. Ce système de pensée et d’action est-il vraiment complet et suffisant?

Eh bien non! crions sur les toits ce que le Christ nous a enseigné dans le secret de la foi. L’homme est un être tel qu’il a des nécessités supérieures, dépassant celles qu’il ressent, dont il souffre et qu’il apaise avec le pain de l’ordre économique, social et politique.

Il a une faim spirituelle que seule la parole de Dieu, la foi, plus encore le Christ lui-même peuvent combler et rassasier. Une parole de l’Évangile nous le rappelle; et c’est cette parole que nous redisons et laissons déposer sur vous tous, membres de l’humanité: « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4).

Quelle autre nouvelle reconnaît, autant que celle-ci, la capacité humaine, l’ampleur des aspirations vitales, la possibilité de trouver le complément infini pour lequel l’homme est créé? La parole de Dieu, la vérité religieuse, le Verbe divin fait chair, aliment sacrificiel pour nous, c’est tout ceci qui peut combler l’inexorable « déficit » de la balance humaine.

Ce Jésus qui a multiplié les pains pour apaiser la faim naturelle de l’homme et en confie aujourd’hui la satisfaction à l’exercice de la charité, c’est Lui qui nous invite à stimuler notre faim notre espérance, vers le pain transcendant, au-delà de toute autre aspiration, la Parole vivante, immortelle de Dieu.

Pensons-y sérieusement… Marie est proche de nous et nous enseigne.

SAINT PAUL VI, ANGÉLUS, dimanche 12 février 1978


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Bienheureux Jourdain de Saxe, dominicain marial

Bienheureux Jourdain de Saxe,
successeur de saint Dominique
à la tête de l’ordre des frères prêcheurs

Bienheureux Jourdain de Saxe, Fra Angelico
Bienheureux Jourdain de Saxe, Fra Angelico

«Je t’ai recommandé la pauvreté, la charité, l’humilité afin qu’au moyen de ces trois vertus, tu parviennes aux vraies richesses, aux délices et aux honneurs avec l’aide de Celui qui est ton grand soutien, le Seigneur Jésus-Christ» ( Lettre à la Bienheureuse Diane des Andalo)

«Vivre honnêtement, aimer, enseigner»: c’est ainsi que synthétisait frère Jourdain sa règle de vie qui deviendra celle des Dominicains, dans la ligne tracée par le Fondateur, qui voulait que ses frères «soient adonnés à la prière, à l’enseignement et à la prédication».

L’appel à la prédication

On sait peu de chose sur la vie du bienheureux Jourdain de Saxe avant 1219, année où il rencontre à Paris saint Dominique; il le choisit comme confesseur, et entreprend des études pour le diaconat. L’année suivante il prend l’habit dominicain et se fait aussitôt remarquer pour ses dons oratoires éclairés par l’amour pour le salut des âmes et pour le message évangélique; ces dons le mettent à l’aise aussi bien près des pauvres que des universitaires.

Né en Westphalie, Frère Jourdain voyage beaucoup même après sa nomination comme provincial de la Lombardie: il voyage pour participer aux Chapitres, mais surtout pour annoncer la Parole; il le fera pendant vingt ans , jusqu’au moment où il aura les forces nécessaires.

L’Ordre tant aimé

La solidité de la foi et la vie de sainteté de frère Jourdain attirent tant d’âmes dans son Ordre: en peu de temps le nombre des frères passe de trois cents à quatre mille et les maisons de trente à trois cents. Il s’emploie à publier les premières Constitutions dominicaines, pour donner l’impulsion aux missions, à l’administration des sacrements et pour la tutelle du droit de sépulture des frères dans les églises dominicaines.

Il ne manque pas de défendre le caractère universel de l’Ordre et son indépendance contre les ingérences du clergé local; en outre, c’est aussi grâce à lui que sont juridiquement incorporées dans l’Ordre les moniales dominicaines, selon la volonté du Fondateur lui-même.

Sur les pas de saint Dominique

C’était frère Hyacinthe la pupille de saint Dominique qui l’avait choisi comme son successeur. Mais le Bienheureux est encore considéré aujourd’hui comme l’interprète authentique de la spiritualité du Fondateur, spécialement pour le temps consacré à la prière et à la dévotion mariale.

Il est également reconnu pour sa douceur: il corrige les frères avec bonté de cœur plutôt qu’avec la rigueur et la discipline, il les écoute, les réconforte , les encourage aussi par lettre, quand il ne peut pas être présent à leurs côtés.

C’est une spiritualité très simple, la sienne, faite d’union avec Dieu et imitation du Christ, d’acceptation des épreuves comme instrument de purification et de méditation de la Passion de Jésus sans négliger la pratique des vertus chrétiennes et le don de soi à tous, spécialement aux pauvres, nos frères: «Il vaut mieux perdre la tunique que la piété», disait-il.

Vers la fin de sa vie, il réussit aussi à voir la translation de la dépouille de saint Dominique dans une sépulture convenable et, l’année suivante, sa canonisation par le pape Grégoire IX.

Le naufrage à Acre

Le bateau à bord duquel voyageait Frère Jourdain de Saxe après un pèlerinage en Terre Sainte fit naufrage près d’Acre, actuel Akkon; en apprenant la nouvelle les frères de la communauté locale accourent sur les lieux et trouvent immédiatement le corps noyé entouré d’une croix de lumière. Ils l’ensevelissent dans leur église, mais ses restes mortels furent dispersés à la suite de l’invasion des Turcs.

Le jour de sa mort la future sainte Lutgarde eut une vision de Jourdain au ciel, entre les Apôtres et les Prophètes.


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Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 12 février 2020


Catéchèse sur les Béatitudes:
3. Heureux ceux qui sont en larmes, car ils seront réconfortés (Mt 5,4)

 

Chers frères et sœurs, bonjour!

Frères et sœurs, dans notre parcours avec les Béatitudes, nous méditons aujourd’hui sur la deuxième : Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Il s’agit d’une attitude centrale dans la spiritualité chrétienne que les Pères du désert appelaient la douleur intérieure qui ouvre à une relation vraie avec le Seigneur et avec le prochain.

Dans les Saintes Écritures, les pleurs peuvent avoir deux significations. D’une part, les pleurs peuvent être dus à la mort ou à la souffrance de quelqu’un. En effet, le deuil est un chemin d’amertume, mais utile pour ouvrir les yeux sur la vie et sur la valeur sacrée et irremplaçable de toute personne. D’autre part, les pleurs sont le signe du mal commis, du bien non fait et de la trahison de la relation avec Dieu.

C’est le thème difficile, mais vital des erreurs personnelles à affronter. Nous pensons aux pleurs de saint Pierre qui le conduisent à un amour nouveau et authentique. Comprendre donc le péché est un don de Dieu, c’est une œuvre de l’Esprit Saint. Ainsi, la vie chrétienne trouve sa meilleure expression dans la miséricorde.

***

Sage et bienheureux est celui qui accueille la douleur liée à l’amour car il recevra le Consolateur, c’est-à-dire l’Esprit Saint, tendresse de Dieu qui pardonne et corrige. Que le Seigneur fasse de nous des hommes et des femmes de miséricorde et de compassion ouverts à un amour généreux. Que Dieu vous bénisse !

Nous soutenons ceux qui sont en deuil avec le message réconfortant de la foi. Nous demandons également la connaissance douloureuse mais saine de nos péchés, la consolation et la joie du pardon.

Demandons au Seigneur de nous accorder le don des larmes pour notre manque d’amour pour Dieu et le prochain, et pour sa compassion et sa miséricorde pour nous permettre d’aimer nos frères et de les laisser entrer dans nos cœurs. Que Dieu vous bénisse.

Que la Sainte Vierge vous accompagne et vous soutienne toujours dans la croissance chrétienne sur le chemin de la vie, vous protégeant, vous et tous ceux qui vous sont chers, dans l’éternelle amitié de Dieu. Que la bénédiction du Seigneur descende sur vous et vos familles. Merci!

Celui qui croit en Dieu ne se laisse pas étouffer par ses larmes, quelle qu’en soit la raison.>Mais, il gagne avec la puissance du Saint-Esprit et transforme cela en une nouvelle vie, pour lui et pour les autres. Que le Seigneur vous bénisse et vous protège toujours du malin !

Chers frères et sœurs, hier, nous avons vécu la Journée mondiale des malades. À cause de la maladie, de nombreuses personnes souffrent dans notre société, dans le monde et dans nos familles. Le Seigneur lui donne force, patience et grâce curative.Et nous nous souvenons toujours d’eux et les accompagnons dans la prière,  la proximité et les gestes concrets d’un amour compatissant et tendre. Que le Seigneur vous bénisse! Loué soit Jésus-Christ !

Que le Seigneur vous soutienne toujours par sa grâce, afin que vous soyez constants dans l’espérance, vous confiant quotidiennement à la providence de Dieu.


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