la petite prière qui émeut Dieu

la petite prière qui émeut Dieu

«Le Seigneur nous est proche, sa compassion prendra sur lui nos problèmes, nos péchés, nos maladies intérieures.» Le Pape l’a dit dans l’homélie de la messe à la Maison Sainte-Marthe, en commentant l’Évangile d’aujourd’hui qui raconte la guérison du lépreux.

 

guérison du lépreux Mc 1, 40-45 - enluminure d'Egbert (Codex Egberti, Trier ms 24)
guérison du lépreux Mc 1, 40-45 – enluminure d’Egbert (Codex Egberti, Trier ms 24)

«Seigneur si tu veux, tu peux.» En disant cela à Jésus, le lépreux dont il est question dans l’épisode évangélique du jour lui adresse une prière simple, «un acte de confiance» et en même temps «un vrai défi».

Cette supplication vient des profondeurs de son cœur et raconte en même temps, la façon d’agir du Seigneur, à l’enseigne de sa compassion, c’est-à-dire de sa façon de «pâtir avec nous et pour nous», de «prendre la souffrance de l’autre sur Lui-même» pour l’apaiser et la guérir au nom de l’amour du Père. Cet épisode montre la compassion pour les pécheurs que nous sommes tous, en attente de guérison.

Un vrai défi

Le Pape a mis l’accent sur «l’histoire simple» du lépreux qui demande la guérison à Jésus. Dans ce «si tu veux», il y a la prière qui «attire l’attention de Dieu» et il y a la solution. «C’est un défi, mais c’est aussi un acte de confiance. Moi je sais que Lui, Il peut, et donc je me confie à Lui». «Mais pourquoi cet homme a-t-il ressenti le besoin de faire cette prière ? Parce qu’il voyait comment agissait Jésus. Cet homme avait vu la compassion de Jésus.»

«La compassion vient du cœur, elle implique, elle t’amène à faire quelque chose. La compassion, c’est “souffrir avec”, prendre la souffrance de l’autre sur soi pour la résoudre, pour la guérir. Cela a été la mission de Jésus. Jésus n’est pas venu prêcher la loi et s’en aller ensuite. Jésus est venu avec compassion, c’est-à-dire pour “souffrir avec et pour nous”, et pour donner sa propre vie. L’amour de Jésus est tellement grand que la compassion, justement, l’a amené jusqu’à la croix, à donner la vie.»

Jésus ne se lave pas les mains, mais reste auprès de nous

L’invitation du Pape est de répéter «cette petite phrase» : «Il en eut compassion». Jésus «est capable de s’impliquer dans les douleurs, dans les problèmes des autres parce qu’il est venu pour cela, non pas pour s’en laver les mains et faire trois ou quatre prédications et s’en aller».

«“Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir ; si tu veux, tu peux me pardonner ; si tu veux, tu peux m’aider.” Ou si voulez une version plus longue : “Seigneur, je suis pécheur, aie pitié de moi, aie compassion de moi”. Un simple prière, que l’on peut dire de nombreuses fois chaque jour. “Seigneur, moi, pécheur, je te demande : “aie pitié de moi”. Tant de fois, chaque jour, intérieurement, du cœur, sans le dire à haute voix : “Seigneur, si tu veux, tu peux. Aie compassion de moi.” Répéter cela.»

Une prière miraculeuse

Le lépreux, avec sa prière simple et miraculeuse, a réussi à obtenir la guérison grâce à la compassion de Jésus, qui nous aime aussi dans le péché.

«Lui, Il n’a pas honte de nous. “Ô, père, moi je suis un pécheur, comment j’irais dire cela…” Mais Lui, il est venu justement pour nous, les pécheurs, et plus tu es un grand pécheur, plus le Seigneur t’est proche, parce qu’il est venu pour toi, le plus grand pécheur, pour moi, le plus grand pécheur, pour nous tous. Prenons l’habitude de répéter cette prière, toujours : “Seigneur, si tu veux, tu peux. Si tu veux, tu peux.”, avec la confiance que le Seigneur nous est proche et qu’avec sa compassion, Il prendra sur Lui nos problèmes, nos péchés, nos maladies intérieures, tout.»

saint Paul a semé la Parole avec abondance

saint Paul a semé la Parole avec abondance

Catéchèse sur les Actes des Apôtres: 20. « Paul a accueilli tous ceux qui sont venus à lui, annonçant le royaume de Dieu … en toute franchise et sans entrave » (Actes 28,30-31). L’emprisonnement de Paul à Rome et la fécondité de l’annonce. Le Pape a conclu son cycle de catéchèses sur les Actes des Apôtres, focalisant sa méditation sur la dernière étape missionnaire de saint Paul, à Rome.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 15 janvier 2020

Frères et sœurs, nous arrivons aujourd’hui à la conclusion de notre catéchèse consacrée aux Actes des Apôtres avec la dernière étape missionnaire de saint Paul qui arrive enfin à Rome après un voyage marqué par les menaces et les dangers.

Ce voyage de l’Apôtre des nations est la preuve que la vie de l’homme vécue dans la foi peut devenir un canal du salut de Dieu. La vie de Paul, dans sa fragilité et ses péripéties, a mis en lumière la puissance de Dieu et la force de l’Esprit Saint qui féconde l’action missionnaire de l’Église.

L’arrivée de Paul au cœur de l’empire met fin au récit des Actes des Apôtres qui se conclut par une annonce féconde de la Parole de Dieu. En effet, le dynamisme de celle-ci imprègne la fin du récit de Luc ; cette Parole est irrésistible et se déploie pour annoncer le salut à tous.

A Rome, Paul va à la rencontre de ses frères en Christ. Son état de prisonnier ne l’empêche pas de leur parler du règne de Dieu. Dans la conclusion de son œuvre, au lieu de montrer la mort de Paul, Luc nous montre plutôt le dynamisme d’une Bonne Nouvelle qui n’est pas enchaînée, mais qui est prête à être semée à pleines mains.

***

Avec Paul, nous sommes invités à imprégner nos maisons de l’Évangile et à les transformer en cénacles de fraternité. Que l’esprit Saint ravive en chacun de nous l’appel à être des évangélisateurs courageux et joyeux. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse!

Le voyage de la Parole de Dieu continue, même de nos jours. Le Seigneur nous appelle comme témoins, malgré nos limites. Que le Saint-Esprit vous accompagne .

Demandons au Saint-Esprit de stimuler en chacun de nous l’appel à être des évangélisateurs courageux et déterminés afin que, comme saint Paul, nous vivions la joie de l’Évangile et transformions nos maisons en cénacles fraternels ouverts à tous les frères. Que Dieu vous bénisse.
Rien ne vous empêche de vivre et de grandir dans l’amitié du Seigneur Jésus et de témoigner de toute sa grande bonté et miséricorde! Puisse sa bénédiction descendre généreusement sur vous et vos familles.
C’est lorsque nous rencontrons le Seigneur que nous sommes inondés de cet amour dont lui seul est capable, et c’est là que réside la source de l’action évangélisatrice. N’ayons donc pas peur de faire des erreurs et de ne pas prendre de nouvelles voies, car notre pauvreté n’est pas un obstacle, mais un outil précieux, car la grâce de Dieu aime se manifester dans la faiblesse. Que le Seigneur vous bénisse!
Chers frères et sœurs, l’Esprit ravive en chacun de vous l’appel à être des évangélisateurs courageux et joyeux. Rendez-vous capable d’imprégner vos foyers de l’Évangile et de faire d’eux des cénacles de fraternité, où vous pourrez accueillir le Christ vivant, qui vient à notre rencontre en chaque homme et à chaque âge. Je vous bénis de tout cœur!
Enfin, je salue les jeunes, les personnes âgées, les malades et les jeunes mariés. Ouvrez votre cœur aux besoins de l’Église et, à l’exemple de Jésus, restez proche des frères, construisez un monde plus juste.

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L’autorité n’est pas le commandement, mais la cohérence et le témoignage

L’autorité n’est pas le commandement, mais la cohérence et le témoignage

À quel point les chrétiens « incohérents » et les pasteurs « schizophrènes » ne témoignent pas, mais s’éloignent du style du Seigneur, de son « autorité » authentique! L’homélie du Pape, à la messe de ce matin mardi 14 janvier 2020, s’articule autour de ces mots-clés, adressés au peuple de Dieu qui tolère, mais sait distinguer au-delà de l’hypocrisie.

«Jésus a enseigné comme quelqu’un qui a de l’autorité». L’Évangile de Marc (Mc 1,21b-28) nous parle aujourd’hui de l’enseignement de Jésus dans le temple et de la réaction du peuple à sa façon d’agir avec «autorité», à la différence des scribes.

C’est à partir de cette comparaison que le Pape s’inspire immédiatement pour expliquer la différence qui existe entre «avoir l’autorité» , «l’autorité intérieure» comme Jésus lui-même, et «exercer l’autorité sans l’avoir, comme les scribes» qui, bien qu’ils soient spécialistes de l’enseignement de la loi et écoutés par le peuple, n’ont pas été crus.

Le style de Jésus est majestueux

«Quelle est l’autorité qu’a Jésus? C’est ce style du Seigneur, cette «seigneurie» – disons – avec laquelle le Seigneur a bougé, enseigné, guéri, écouté. Ce style noble – qui vient de l’intérieur – vous fait voir … Que montre-t-il? La cohérence. Jésus avait de l’autorité parce qu’il était cohérent entre ce qu’il enseignait et ce qu’il faisait, [c’est] ainsi qu’il vivait. Cette cohérence est ce qui donne l’expression d’une personne qui a de l’autorité: « Cela a de l’autorité, cela a de l’autorité, parce qu’elle est cohérente », c’est-à-dire qu’elle témoigne. L’autorité apparaît en cela: cohérence et témoignage.»

Les scribes, des pasteurs schizophrènes qui disent sans faire  

Au contraire, les scribes n’ont pas été cohérents et Jésus, d’une part, exhorte les gens à «faire ce qu’ils disent mais pas ce qu’ils font», d’autre part, il ne manque pas une occasion de leur faire des reproches.

«Et le mot que Jésus utilise pour qualifier cette incohérence, cette schizophrénie, est «hypocrisie. C’est un chapelet de qualifications! Prenez le vingt-troisième chapitre de Matthieu; plusieurs fois il dit « hypocrites pour cela, hypocrites pour cela, hypocrites … ». Jésus les décrit comme des « hypocrites ». L’hypocrisie est la façon d’agir de ceux qui ont la responsabilité du peuple – en l’occurrence la responsabilité pastorale – mais qui ne sont pas cohérents, ils ne sont pas respectables, ils n’ont aucune autorité. Et le peuple de Dieu est doux et tolère; il tolère de nombreux pasteurs hypocrites, tant de pasteurs schizophrènes qui disent et ne font pas, sans cohérence.»

Le peuple de Dieu fait bien la distinction entre l’autorité d’une personne et la grâce de l’onction. « Mais vous allez vous confesser de cela, qui est ceci, et ceci et cela …? » – « Mais pour moi c’est Dieu. Point. C’est Jésus. « Et c’est la sagesse de notre peuple qui tolère plusieurs fois, de nombreux pasteurs inconsistants, des pasteurs comme les scribes, et même des chrétiens? – qui vont à la messe tous les dimanches et vivent ensuite comme des païens. Et les gens disent: « C’est un scandale, une incohérence. » Que sont mauvais les chrétiens incohérents qui ne rendent pas témoignage et les pasteurs incohérents et schizophrènes qui ne rendent pas témoignage!»

L’occasion offerte par cette réflexion est la prière que le Pape élève au Seigneur, à la fin de l’homélie, pour que tous les baptisés aient une «autorité», «qui ne consiste pas à commander et à se faire entendre, mais à être cohérents, à être témoins et, pour cette raison, à être compagnons sur le chemin du Seigneur.»

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