unir contemplation et action pour vivre avec joie

Unir contemplation et action pour vivre avec joie

Ce dimanche 21 juillet, 16e dimanche du temps ordinaire, le Pape François, lors de l’Angélus, a médité sur l’épisode évangélique du jour, tiré du chapitre 10 de saint Luc : la visite de Jésus à Marthe et Marie. Cette page montre que le Seigneur n’attend pas de nous un zèle volontariste, mais plutôt une sereine disponibilité à Sa Parole.

Être un peu à part avec le Seigneur pour faire les choses avec plus de sérénité

Le Christ dans la maison de Marthe et Marie, Jan Vermeer.
Le Christ dans la maison de Marthe et Marie, Jan Vermeer.

«Le Seigneur nous surprend toujours : quand nous l’écoutons vraiment, les nuages disparaissent, les doutes cèdent la place à la vérité, les peurs à la sérénité, les différentes situations de la vie trouvent leur juste place.»

«Dans cette scène de Marie de Béthanie aux pieds de Jésus, Saint Luc montre l’attitude priante du croyant, qui sait être en présence du Maître pour l’écouter et pour entrer en communion avec lui. Il s’agit de faire une pause dans la journée, de se rassembler en silence pour faire place au Seigneur qui « passe » et de trouver le courage de rester un peu « à l’écart » avec Lui, pour ensuite revenir, avec plus de sérénité et d’efficacité, aux choses du quotidien.»

«Ne te laisse pas submerger par les choses à faire, mais écoute d’abord la voix du Seigneur, pour bien accomplir les tâches que la vie te donne.»

À Marthe Jésus dit : «Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses». «Par ces paroles, il n’entend certainement pas condamner l’attitude de service, mais plutôt l’anxiété avec laquelle elle est parfois vécue.»

Le sens de l’hospitalité à vivre dans nos communautés

« Nous partageons nous aussi les préoccupations de Sainte Marthe et, à son exemple, nous proposons de veiller à ce que, dans nos familles et nos communautés, nous vivions le sens de l’acceptation, de la fraternité, afin que tous puissent se sentir « chez eux », en particulier les petits et les pauvres quand ils frappent à la porte. »

Marthe et Marie, à travers ce récit, nous invitent à trouver un équilibre entre la contemplation et l’action. Nous devons «d’une part, « nous tenir aux pieds » de Jésus, l’écouter alors qu’il nous révèle le secret de tout; et d’autre part, être attentif et prêt dans l’hospitalité, quand il passe et frappe à notre porte, avec le visage d’un ami qui a besoin de se restaurer et besoin de fraternité.»

« Que Marie Très Sainte, Mère de l’Église, accorde la grâce d’aimer et de servir Dieu et nos frères avec les mains de Marthe et leu cœur de Marie, de manière à pouvoir toujours être à l’écoute du Christ en tant qu’artisans de paix et d’espérance. Et cela est intéressant : avec ces deux attitudes, nous serons des artisans de paix et d’espoir. »

Après l’angélus

« Il y a cinquante ans, l’homme a posé le pied sur la lune et a réalisé un rêve extraordinaire. Puisse le souvenir de ce grand pas pour l’humanité enflammer le désir de progresser ensemble vers des objectifs encore plus grands  :
plus de dignité pour les faibles,
plus de justice entre les peuples,
plus d’avenir pour notre maison commune. »

la miséricorde est le vrai visage de l’amour

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 14 juillet 2019


Le bon Samaritain Jean Restout 1692-1768 Angers musée des beaux-arts
Le bon Samaritain Jean Restout 1692-1768 Angers musée des beaux-arts

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, l’Évangile présente la célèbre parabole du « bon Samaritain » (voir Lc 10, 25-37). Interrogé par un docteur de la Loi sur ce qui est nécessaire pour hériter de la vie éternelle, Jésus l’invite à trouver la réponse dans les Écritures et lui dit: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même » (v. 27).

Qui est mon prochain ?

Cependant, il y avait différentes interprétations de qui devrait être compris comme « prochain« . En fait, cet homme demande encore : « Et qui est mon prochain? » (V. 29). À ce stade, Jésus répond par la parabole, cette belle parabole : je vous invite tous à prendre l’Évangile d’aujourd’hui, Évangile de Luc, chapitre dix, verset 25.

C’est l’une des plus belles paraboles de l’Évangile. Et cette parabole est devenue paradigmatique de la vie chrétienne. C’est devenu le modèle de la manière dont un chrétien doit agir : grâce à l’évangéliste Luc, nous avons ce trésor.

Le protagoniste de la nouvelle est un Samaritain, qui rencontre un homme volé et battu par des brigands en cours de route et qui prend soin de lui. Nous savons que les Juifs ont traité les Samaritains avec mépris, en les considérant comme des étrangers au peuple élu.

Ce n’est donc pas un hasard si Jésus a choisi un Samaritain comme personnage positif de la parabole. Il veut ainsi vaincre les préjugés, montrant ainsi que même un étranger, même ne connaissant pas le vrai Dieu et ne fréquentant pas son temple, peut se comporter selon sa volonté, ressentir de la compassion pour son frère dans le besoin et l’aider par tous les moyens à sa disposition.

Sur cette même route, avant le Samaritain, un prêtre et un lévite étaient déjà passés, c’est-à-dire des personnes vouées au culte de Dieu, mais, voyant le pauvre homme à terre, ils étaient allés plus loin sans s’arrêter, probablement pour ne pas être contaminés par son sang. Ils avaient mis devant eux une règle humaine – ne pas se contaminer  par le sang – liée au grand commandement de Dieu, qui exige avant tout la miséricorde.

Vrai religiosité et pleine humanité

Jésus propose donc le Samaritain comme modèle, précisément celui qui n’a pas la foi ! Nous pensons également à tant de personnes connues, peut-être agnostiques, qui font du bien. Jésus a choisi comme modèle celui qui n’était pas un homme de foi. Et cet homme, aimant son frère comme lui-même, montre qu’il aime Dieu de tout son cœur et de toute sa force – le Dieu qu’il n’a pas connu ! -, et exprime à la fois la vraie religiosité et la pleine humanité.

Après avoir raconté cette belle parabole, Jésus se tourne vers le docteur de la Loi qui lui avait demandé : « Qui est mon prochain? » Et il lui dit: « Laquelle de ces personnes est selon toi proche de celui qui est tombé entre les mains des brigands? « (v. 36). De cette façon, il renverse la question de son interlocuteur, ainsi que la logique de chacun d’entre nous.

Avoir de la compassion

Cela nous fait comprendre que ce n’est pas nous qui, selon nos critères, définissons qui est le prochain et qui ne l’est pas, mais la personne dans le besoin qui doit être capable de reconnaître qui est son prochain, c’est «qui a eu de la compassion envers lui « (v. 37). Pouvoir avoir de la compassion: c’est la clé. Ceci est notre clé.

Si vous ne ressentez pas de pitié devant une personne dans le besoin, si votre cœur ne bouge pas, alors quelque chose ne va pas. Soyez prudent, soyez prudent. Nous ne nous laissons pas emporter par l’insensibilité égoïste. La capacité de compassion est devenue la pierre de touche du chrétien, voire même de l’enseignement de Jésus, qui est lui-même compassion du Père envers nous.

La miséricorde, vrai visage de l’amour

Si vous allez dans la rue et que vous voyez un sans-abri couché là et passez sans le regarder, ne pensez pas : « Mais, effet du vin. C’est un homme ivre « , demandez-vous si cet homme est ivre, demandez-vous si votre cœur ne s’est pas raidi, si votre cœur n’est pas devenu glacé. Cette conclusion indique que la miséricorde envers une vie humaine dans le besoin est le véritable visage de l’amour.

C’est ainsi que l’on devient un véritable disciple de Jésus et que se manifeste le visage du Père: « Sois miséricordieux comme ton père est miséricordieux » (Lc 6, 36). Et Dieu, notre Père, est miséricordieux, parce qu’il a compassion; il est capable d’avoir cette compassion, d’approcher notre douleur, notre péché, nos vices, nos misères.

Prions la Vierge Marie

Que la Vierge Marie nous aide à comprendre et surtout à vivre de plus en plus le lien indissoluble qui existe entre l’amour pour Dieu notre Père et l’amour concret et généreux pour nos frères, et nous donne la grâce d’avoir compassion et de grandir dans la compassion.

Après l’angélus

Chers frères et sœurs,

Une fois de plus, je souhaite exprimer ma proximité avec le peuple vénézuélien bien-aimé, qui a tout particulièrement prouvé sa persistance dans la crise. Nous prions le Seigneur d’inspirer et d’éclairer les parties en cause, afin qu’elles puissent parvenir le plus rapidement possible à un accord mettant fin aux souffrances de la population pour le bien du pays et de la région tout entière.

Messe pour les migrants

Offrir la miséricorde à ceux qui «crient vers le Seigneur»

Le Pape François a célébré ce matin 8 juillet une messe pour les migrants à la basilique Saint-Pierre, à l’occasion du 6e anniversaire de sa visite à Lampedusa. Cette liturgie en petit comité s’est tenue comme l’an dernier à l’autel de la Chaire de Saint-Pierre, en présence de migrants et réfugiés, mais aussi des sauveteurs et des  invités par la Section “Migrants et Réfugiés” du Dicastère pour le service du développement humain intégral.

Sur les paroles «de salut et de libération» proposées aujourd’hui par la liturgie, le Pape a tout d’abord expliqué le sens symbolique de l’échelle de Jacob, évoquée dans l’extrait du livre de la Genèse.

«L’échelle est une allégorie de l’initiative divine qui précède tout mouvement humain. Elle est l’antithèse de la tour de Babel, construite par les hommes qui, de leurs propres forces, voulaient atteindre le ciel pour devenir des dieux. Ici, au contraire, c’est Dieu qui descend, c’est le Seigneur qui se révèle, c’est Dieu qui sauve.»

«Face à cette révélation, Jacob demande au Seigneur de le protéger dans le difficile voyage qu’il devra faire et il dit : “Le Seigneur sera mon Dieu”». Le Psaume du jour nous invite à garder l’espérance en proclamant «Mon Dieu, en toi je me confie». Dans nos plus grandes épreuves, «notre prière devient plus pure, lorsque nous nous apercevons que les sécurités que nous donne le monde ne valent pas grand-chose et qu’il ne nous reste que Dieu.»

Jésus met les derniers en premiers

Le chef de la Synagogue, bouleversé par la mort de sa fille, et la femme malade de l’Évangile partagent cette confiance totale et ultime. «Tous les deux s’approchent de Jésus pour obtenir de lui ce que personne d’autre ne peut leur donner : la libération de la maladie et de la mort. Jésus ne fait pas de différences : la libération est donnée généreusement dans les deux cas.»

Jésus révèle à ses disciples la nécessité d’une option préférentielle pour les derniers qui doivent être mis à la première place dans l’exercice de la charité. «Les ‘pauvres’, dans les multiples dimensions de la pauvreté, ce sont les opprimés, les marginaux, les personnes âgées, les malades, les petits, tous ceux qui sont considérés et traités comme les “derniers” dans la société», écrivait saint Jean-Paul II dans son exhortation apostolique Vita consecrata.

Écouter le cri des pauvres

En ce sixième anniversaire de sa visite à Lampedusa, le Pape a donc orienté sa pensée «vers les ‘derniers’ qui, chaque jour, crient vers le Seigneur, demandant d’être libérés des maux qui les affligent. Ce sont les derniers abusées et abandonnés qui meurent dans le désert ; ce sont les derniers torturés, maltraités et violentés dans les camps de détention ; ce sont les derniers qui défient les flots d’une mer impétueuse ; ce sont les derniers abandonnés dans des camps pour un accueil trop long pour être appelé provisoire.»

«Les périphéries existentielles de nos villes sont peuplées de personnes exclues, marginalisées, opprimées, discriminées, abusées, exploitées, abandonnées, pauvres et souffrantes. Dans l’esprit des Béatitudes nous sommes appelés à les consoler de leurs maux et à leur offrir la miséricorde ; à assouvir leur faim et leur soif de justice ; à leur faire sentir la prévenante paternité de Dieu ; à leur montrer le chemin du Règne des Cieux.»

Comme les anges, prendre en charge les plus petits

«Monter les échelons de cette échelle [de Jacob] demande engagement, fatigue et grâce. Les plus faibles et les plus vulnérables doivent être aidés. J’aime alors penser que nous pourrions être ces anges qui montent et descendent, en prenant sous le bras les petits, les boiteux, les malades, les exclus : les derniers qui, autrement, resteraient en arrière et verraient seulement les misères de la terre, sans percevoir dès maintenant quelque lueur du Ciel.»

«Il s’agit d’une grande responsabilité dont personne ne peut s’exonérer si nous voulons achever la mission de salut à laquelle le Seigneur lui-même nous a appelés à collaborer.» Le Pape a remercié les migrants qui eux-mêmes prêtent assistance à leurs frères et sœurs en difficultés.

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