Évêques et prêtres ont à être proches du peuple de Dieu

Évêques et prêtres doivent être proches du peuple de Dieu
pour ne pas tomber dans les idéologies

Le Pape François a demandé de prier pour les prêtres et les évêques, lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe, en les exhortant à quatre formes de proximité. Le Pape a poursuivi son commentaire de la lettre de saint Paul au jeune évêque Timothée, en montrant que l’apôtre exhorte à vivre le ministère épiscopal comme un don. Voici d’abord un extrait de Saint Paul :

« Il y a un grand profit dans la religion
si l’on se contente de ce que l’on a.
De même que nous n’avons rien apporté dans ce monde,
nous n’en pourrons rien emporter.
Si nous avons de quoi manger et nous habiller,
sachons nous en contenter.
Ceux qui veulent s’enrichir tombent dans le piège de la tentation,
dans une foule de convoitises absurdes et dangereuses,
qui plongent les gens dans la ruine et la perdition.
Car la racine de tous les maux,
c’est l’amour de l’argent.
Pour s’y être attachés, certains se sont égarés loin de la foi
et se sont infligé à eux-mêmes des tourments sans nombre.
Mais toi, homme de Dieu, fuis tout cela ;
recherche la justice, la piété, la foi, la charité,
la persévérance et la douceur.
Mène le bon combat, celui de la foi,
empare-toi de la vie éternelle !
C’est à elle que tu as été appelé,
c’est pour elle que tu as prononcé ta belle profession de foi
devant de nombreux témoins. » (1 Tm 6, 6-12)

Le diable entre par les poches’

L’attrait de l’argent, les bavardages, les médisances, les «discussions stupides» affaiblissent la vie ministérielle. «Quand un ministre, qu’il soit prêtre, diacre, évêque, commence à s’attacher à l’argent, il se lie à la racine de tous les maux. ‘Le diable entre par les poches’, ont dit les vieilles dames de mon temps.» Saint Paul explique que l’avidité de l’argent est la racine de tous les maux.

Centrer l attention sur quatre «proximités»

Tout d’abord, l’évêque doit être «un homme de proximité à Dieu». Quand les apôtres ont «inventé» les diacres, Pierre avait justifié la création de ce service spécifique en disant que la responsabilité de «la prière» et de «l’annonce de la Parole» incombait aux apôtres eux-mêmes.

Le premier devoir d’un évêque est donc de prier: «il donne la force», et il réveille «la conscience de ce don, que nous ne devons pas négliger, qui est le ministère».

La seconde proximité à laquelle est ensuite appelé l’évêque concerne ses prêtres et diacres, qui sont ses plus proches collaborateurs. «Il doit aimer d’abord les plus proches, qui sont tes prêtres et tes diacres. C’est triste quand un évêque oublie ses prêtres.»

Le troisième niveau de proximité concerne les prêtres entre eux, qui doivent eux aussi vivre «la proximité entre eux, et non les divisions. Le diable entre par-là pour diviser le presbyterium.» 

Enfin, le quatrième niveau de proximité concerne la relation au peuple de Dieu. «Dans sa deuxième Lettre, Paul commence en disant à Timothée de ne pas oublier sa maman et sa grand-mère.»

Rappelez-vous d’où le Seigneur vous a pris

«N’oublie pas ton peuple, n’oublie pas tes racines ! Et maintenant, comme évêque et comme prêtre, il faut toujours être proche du peuple de Dieu. Quand un évêque se détache du peuple de Dieu, il finit dans une atmosphère d’idéologies qui n’ont rien à voir avec le ministère: ce n’est pas un ministre, ce n’est pas un serviteur. Il a oublié le don gratuit qui lui a été donné.»

Prier pour les ministres ordonnés

En conclusion, le Pape a renouvelé son invitation à ne pas oublier ces «quatre proximités»:
– la proximité à Dieu, la prière ;
– la proximité aux prêtres de la part de l’évêque et des prêtres avec leur évêque ;
– la proximité des prêtres entre eux et des évêques entre eux ;
– et enfin, la proximité au peuple de Dieu.
Et tous les fidèles sont appelés à prier pour ceux qui ont la responsabilité de les conduire «sur la voie du salut».

«Priez-vous pour vos prêtres, pour le curé de la paroisse, pour le vicaire de la paroisse, ou les critiquez-vous uniquement ? Nous devons prier pour les prêtres et les évêques, pour que nous tous – le pape est un évêque – nous sachions prendre soin de ce don – ne négligeons pas ce don qui nous a été donné – avec cette proximité.»

 

Le ministère est un don, pas une fonction ou un pacte de travail

Le ministère est un don, pas une fonction ou un pacte de travail

Lorsque nous nous approprions le don de Dieu, en le centrant sur nous-mêmes, nous le transformons en fonction, en perdant le cœur du ministère sacerdotal ou épiscopal. Du manque de contemplation du don, naissent «toutes les déviations que nous connaissons».

 

Avant même d’être un service, le ministère ordonné est un don du Seigneur«qui nous a regardés et nous a dit “suis-moi”» ; il n’est certainement pas une «fonction» ou un «pacte de travail». C’est le cœur de l’homélie du Pape François ce jeudi matin, prononcée lors de la messe qu’il a célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe en présence de nombreux prêtres et évêques.

Il a invité à réfléchir sur la Première Lettre de saint Paul à Timothée proposée par la liturgie, sur le ministère comme don à contempler, en suivant le conseil que Paul donne au jeune disciple : «ne néglige pas le don de la grâce en toi».

«Ce n’est pas un pacte de travail (…); je dois recevoir le don et le garder comme tel, et c’est de là que tout jaillit, dans la contemplation. Quand nous oublions cela, nous nous approprions le don et le transformons en fonction, on perd le cœur du ministère, on perd le regard de Jésus, (…) on perd la gratuité».

Le risque de centrer le ministère sur nous-mêmes

«De ce manque de contemplation du ministère comme don, naissent toutes les déviations que nous connaissons, des plus mauvaises, qui sont terribles, à celles plus quotidiennes ; elles nous font concentrer le ministère sur nous-mêmes et non sur la gratitude du don et sur l’amour envers Celui qui nous a fait ce don de ce ministère».

Contempler et garder

Ce cadeau, rappelle le Pape François en citant l’apôtre Paul, «qui t’a été donné au moyen d’une parole prophétique, quand le collège des Anciens a imposé les mains sur toi», vaut pour les évêques mais aussi pour tous les prêtres. Le Saint-Père exhorte donc à «faire ce que nous pouvons, avec bonne volonté, intelligence.»

Le pharisien qui oublie le don de la courtoisie

Oublier la centralité du don est une chose humaine. Ainsi, l’exemple du pharisien qui, dans l’Évangile de saint Luc, reçoit Jésus dans sa maison, en négligeant les «nombreuses lois de l’accueil» et du don. Jésus le lui fait remarquer, en montrant la femme qui offre tout ce que l’hôte n’a pas donné : l’eau pour les pieds, le baiser d’accueil, et l’onction d’huile sur la tête.

«Le pharisien était un homme bon, mais il avait oublié le don de la courtoisie (…). On oublie toujours les dons quand il y a un intérêt derrière, quand on veut faire ceci, et puis cela… Oui, nous les prêtres, nous devons faire des choses et le premier devoir est d’annoncer l’Évangile, mais il faut le garder, garder le centre et la source, là d’où jaillit cette mission, qui est le don que nous avons reçu gratuitement du Seigneur».

Dans sa prière finale au Seigneur, le Pape lui demande de «nous aider à voir notre ministère comme un don avant tout, puis un service», pour ne pas l’abîmer et ne pas devenir «des ministres entrepreneurs, magouilleurs» et tant d’autres choses qui éloignent de la contemplation.

seul ce qui porte la signature de Dieu dure dans le temps

Seul ce qui porte la signature de Dieu dure dans le temps

Le courage des apôtres vient du Saint-Esprit et c’est le même courage qui soutient également les martyrs d’aujourd’hui. Le pape François poursuit la série de catéchèses consacrée au commentaire des Actes des apôtres. Au centre de la réflexion d’aujourd’hui, le don de discernement est la capacité d’écouter le Saint-Esprit pour pouvoir voir le passage de Dieu dans l’histoire.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 18 septembre 2019


Frères et sœurs, poursuivant l’étude des Actes des Apôtres, nous rencontrons Pierre et les Apôtres affirmer avec courage qu’ils ne peuvent pas obéir à ceux qui voudraient arrêter la diffusion de l’Évangile.

Héraults de l’Esprit-Saint et martyrs modernes

Leur obéissance de la foi provient du don de l’Esprit répandu le jour de la Pentecôte. Ils ne sont plus seuls : remplis de force, ils sont prêts au martyre et la Parole de Dieu ne peut plus être enchaînée. Devant la proposition qui est faite de les mettre à morts, Gamaliel propose un discernement pour juger de cette nouveauté de l’Évangile qui fait trembler le système religieux en place.

Tout projet qui porte la signature de Dieu, est appelé à durer dans le temps. Gamaliel perçoit que les disciples du Christ sont bien différents d’une secte, et il propose de ne pas se précipiter, mais de savoir attendre, sans porter de jugements hâtifs, car Dieu parle aussi dans la durée.

L’art du discernement

Il invite à reconnaître l’arbre à ses fruits qui se manifestent seulement en leur temps. Nous aussi, sachons faire preuve de discernement en portant un regard contemplatif sur les événements pour y découvrir les traces de la présence du Père dans l’histoire.

Le test du temps

Frères et sœurs, demandons à Dieu la grâce du discernement sur les évènements, parfois obscurs, de nos vies et du monde. La volonté de Dieu s’exprime dans la durée. Sachons, avant de juger ou de nous décourager, attendre avec patience que l’Esprit Saint fasse porter du fruit à nos projets, dans la mesure où ils viennent de lui. Que Dieu vous bénisse !


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