Comment vivre concrètement le Carême ?

Photo prise dans la Chapelle ce mardi 5 mars à la fin de la messe de 15h30 pour les associés de la Médaille Miraculeuse, juste la veille du Carême.
Photo prise dans la Chapelle ce mardi 5 mars à la fin de la messe de 15h30 pour les associés de la Médaille Miraculeuse, juste la veille du Carême.

Pour nous préparer à la fête de Pâques durant le temps du Carême, nous sommes invités nous aussi, comme Associés de la Médaille Miraculeuse, à entrer dans le combat spirituel à la suite de Jésus : prier avec lui, jeûner avec lui, partager avec nos frères avec lui.

Comme Jésus au désert a résisté par trois fois à Satan, nous aussi nous pouvons être vainqueurs des trois tentations de la parole, du pouvoir et de nier nos limites humaines, en écoutant et méditant la Parole de Dieu de chaque jour, qui est très riche en ce temps liturgique du Carême.

Jeûner, prier, partager
Jeûner, prier, partager

La prière

Nous devons prendre le temps, dans une vie agitée, de nous recueillir. Prier à l’image de Jésus qui savait prendre du temps, échappant à la foule pour la mieux retrouver après son dialogue avec le Père.

En méditant la Parole dans le silence, en éteignant la télévision ou la radio, en évitant d’être trop dépendant des smartphones, nous acceptons chaque jour de nous mettre quelques minutes devant le Seigneur pour nous laisser saisir par Lui. Essayons donc de faire silence en nos vies, de sortir de la superficialité de certains emplois du temps pour donner priorité à l’Essentiel.

Le jeûne

L’ascèse est une réalité qui nous fait peur. Nous n’avons pas l’habitude de nous priver même si, aujourd’hui chez nous, beaucoup de nos concitoyens vivent dans des conditions précaires et connaissent l’inquiétude du lendemain. Certes, l’Église nous rappelle certains actes pénitentiels significatifs : manger moins chaque vendredi ; jeûner  le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint ; maîtriser nos instincts.

Mais surtout, elle attire notre attention sur l’importance de notre style de vie. S’inspire-t-il du Christ et des encouragements de l’Église ou bien, sous prétexte de modernité, s’inspire-t-il des complicités subtiles avec la mode, les mondanités et le péché ?

Avec tous nos frères chrétiens, mais aussi avec tous ceux qui souffrent de la faim, d’un manque de liberté ou de dignité, avec tous ceux pour qui la vie quotidienne est une ascèse imposée, entrons dans ce jeûne du Carême comme dans le bain d’une nouvelle naissance.

Le partage

Le but du jeûne n’est pas seulement la privation, mais le partage, l’aumône : ce que nous avons économisé, nous sommes invités à le donner à ceux qui jeûnent tous les jours, car ils n’ont pas de quoi s’acheter à manger. Ils sont des millions dans le monde et des milliers en France !

Arrachons de nos vies l’individualisme et l’inertie pour nous engager au service des plus déshérités que soi. Développons la solidarité à l’intérieur de nos communautés ou à travers des associations ou des mouvements qui s’emploient à rejoindre et à servir les personnes diversement fragilisées.

N’oublions pas tous ceux et celles qui, dans le Tiers-monde, vivent dans des situations encore plus tragiques que chez nous, marqués par la malnutrition, le manque de soins médicaux, l’extrême pauvreté, quand ce n’est pas la violence aveugle ou le regroupement dans des camps de réfugiés où règnent misère et promiscuité.

La pénitence et la réconciliation

Ce temps du Carême ne sera véritablement conversion que si nous allons jusqu’à l’accueil du pardon du Seigneur dans le Sacrement de réconciliation. Ce sacrement reçu personnellement témoigne, pour la communauté chrétienne et pour tous les hommes marqués par l’échec et le péché, que le Dieu de Jésus-Christ ouvre largement Son pardon à tout homme de bonne volonté, qu’il n’y a pas d’échec définitif et que Dieu est plus grand que notre cœur.

Engageons-nous sur la longue route du Carême, résolument et avec foi. Après avoir accompagné Jésus dans son entrée à Jérusalem aux Rameaux, participé à la Cène le Jeudi Saint, monté avec Lui au Golgotha le Vendredi Saint, dans la nuit de Pâques, avec tous les nouveaux baptisés, nous renouvellerons les engagements de notre baptême et nous chanterons l’Alleluia Pascal, en tenant nos cierges allumés par lesquels Jésus ressuscité illuminera nos visages.

Source : © Copyright CEF

Que ton règne vienne

Catéchèse sur « Notre Père »: 9. Que ton règne vienne

Ce matin place Saint-Pierre, le Saint-Père a poursuivi son cycle de catéchèse sur le «Notre Père», en particulier sur la seconde invocation de cette prière : «Que ton règne vienne» (Mt 6, 10).

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 6 mars 2019

Chers frères et sœurs, lorsque nous prions le « Notre Père », la seconde invocation nous fait dire : « Que ton règne vienne » (Mt 6, 10). Les signes de la venue du Règne de Dieu sont multiples, et tous sont positifs. Avec la venue de Jésus le Règne de Dieu est proche.

Ainsi, Jésus lui-même commence son ministère en prenant soin des malades, de ceux qui vivent une exclusion sociale, des pécheurs qui sont regardés par tous avec mépris. Jésus est venu, mais le monde est encore marqué par le péché, peuplé de tant de gens qui souffrent, de personnes qui ne pardonnent pas, qui ne se réconcilient pas, par des guerres, par de nombreuses formes d’exploitation.

Tous ces faits sont la preuve que la victoire du Christ n’est pas encore complètement mise en œuvre : tant d’hommes et de femmes vivent encore avec le cœur fermé ! C’est dans ces situations qu’apparaît sur les lèvres du chrétien l’invocation « Que ton Règne vienne ! »

Parfois nous nous demandons pourquoi ce Règne se réalise si lentement. Dieu n’est pas comme nous, il est patient ! Ce n’est pas par la violence que s’instaure le Règne de Dieu dans le monde, mais par la douceur. Une graine qui germe est plus l’œuvre de Dieu que de l’homme qui l’a semée.

Dieu nous précède toujours. Dieu nous surprend toujours. Grâce à lui après la nuit du Vendredi saint il y a une aube de résurrection capable d’illuminer d’espérance le monde entier.

Au cours de ce temps du Carême, qui commence aujourd’hui, je vous invite à prier et à œuvrer pour que le Règne de Dieu s’établisse dans notre monde et pour que nous sachions en discerner les signes. Bon carême à tous et que Dieu vous bénisse.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Carême 2019: coopérer à la rédemption de la Création

se convertir pour œuvrer à la rédemption de la Création

Le message du Saint-Père pour le Carême 2019 explique en quoi l’homme peut et doit coopérer à la rédemption de la Création, en rompant avec le péché par le jeûne, la prière et l’aumône.

Chaque année, la célébration du Triduum pascal, «sommet de l’année liturgique», nous offre de contempler l’un des mystères essentiels du christianisme: la rédemption, l’acte par lequel Jésus rachète les hommes de leur péché en le payant de sa vie. Son sacrifice sur la Croix, par amour, a permis au monde d’être sauvé, de ne pas être définitivement vaincu par le mal.

Le mystère pascal, « mystère de salut, déjà à l’œuvre en nous en cette vie terrestre, se présente comme un processus dynamique qui embrasse également l’Histoire et la création tout entière. Saint Paul le dit : “La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu”. (Rm 8,19)»

Le Carême est une manière de prendre part à ce processus, en s’engageant sur un «chemin de conversion» par lequel nous pouvons nous révéler comme filles et fils de Dieu.

La rédemption de la Création

Mais quel est le lien entre la condition de filles, de fils de Dieu et la Création? Si «l’homme vit comme fils de Dieu, s’il vit comme une personne sauvée qui se laisse guider par l’Esprit Saint, alors il fait également du bien à la Création, en coopérant à sa rédemption».

Saint Paul dit : la Création «a comme un désir ardent que les fils de Dieu se manifestent, à savoir que ceux qui jouissent de la grâce du mystère pascal de Jésus vivent pleinement de ses fruits, lesquels sont destinés à atteindre leur pleine maturation dans la rédemption du corps humain».

L’exemple est donné par les saints. «Quand la charité du Christ transfigure la vie des saints – esprit, âme et corps –, ceux-ci deviennent une louange à Dieu et, par la prière, la contemplation et l’art, ils intègrent aussi toutes les autres créatures, comme le confesse admirablement le “Cantique des créatures” de saint François d’Assise.» Mais l’harmonie que produit la rédemption «est encore et toujours menacée par la force négative du péché et de la mort.»

Le péché destructeur

Quand l’homme privilégie son «bon plaisir» et se comporte avec «intempérance», son style de vie «viole les limites que notre condition humaine et la nature nous demandent de respecter».

«Si nous ne tendons pas continuellement vers la Pâque, vers l’horizon de la Résurrection, il devient clair que la logique du “tout et tout de suite”, du “posséder toujours davantage” finit par s’imposer.»

Le péché, rompant la communion avec Dieu, «a également détérioré les rapports harmonieux entre les êtres humains et l’environnement où ils sont appelés à vivre, de sorte que le jardin s’est transformé en un désert (cf. Gn 3,17-18). Il s’agit là du péché qui pousse l’homme à se tenir pour le dieu de la création, à s’en considérer le chef absolu et à en user non pas pour la finalité voulue par le Créateur mais pour son propre intérêt, au détriment des créatures et des autres.»

«Quand on abandonne la loi de Dieu, la loi de l’amour, c’est la loi du plus fort sur le plus faible qui finit par s’imposer.» Une logique qui «conduit à l’exploitation de la création, des personnes et de l’environnement, sous la motion de cette cupidité insatiable qui considère tout désir comme un droit, et qui tôt ou tard, finira par détruire même celui qui se laisse dominer par elle.»

Un Carême, plusieurs manières de se convertir

Pour mettre fin à cette exploitation mortifère et restaurer une communion harmonieuse et féconde, «la création a un urgent besoin que se révèlent les fils de Dieu. Le chemin vers Pâques nous appelle justement à renouveler notre visage et notre cœur de chrétiens à travers le repentir, la conversion et le pardon afin de pouvoir vivre toute la richesse de la grâce du mystère pascal.»

Le carême est donc «un signe sacramentel de cette conversion», qui «appelle les chrétiens à incarner de façon plus intense et concrète le mystère pascal dans leur vie personnelle, familiale et sociale en particulier en pratiquant le jeûne, la prière et l’aumône».

explications sur ces trois pratiques.

Le jeûne consiste à «changer d’attitude à l’égard des autres et des créatures : de la tentation de tout “dévorer” pour assouvir notre cupidité, à la capacité de souffrir par amour, laquelle est capable de combler le vide de notre cœur».

La prière permet «de savoir renoncer à l’idolâtrie et à  l’autosuffisance de notre moi, et reconnaître qu’on a besoin du Seigneur et de sa miséricorde».

L’aumône est un moyen de «se libérer de la sottise de vivre en accumulant toute chose pour soi dans l’illusion de s’assurer un avenir qui ne nous appartient pas. Il s’agit ainsi de retrouver la joie du dessein de Dieu sur la création et sur notre cœur, celui de L’aimer, d’aimer nos frères et le monde entier, et de trouver dans cet amour le vrai bonheur».

Ne laissonspas «passer en vain  ce temps favorable.» «Abandonnons l’égoïsme, le regard centré sur nous-mêmes et tournons-nous vers la Pâque de Jésus: faisons-nous proches de nos frères et sœurs en difficulté en partageant avec eux nos biens spirituels et matériels.»

«En accueillant dans le concret de notre vie la victoire du Christ sur le péché et sur la mort, nous attirerons également sur la création sa force transformante.»

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