10-02-2016 source : Radio Vatican
Le Pape François a tenu sa traditionnelle audience générale Place Saint-Pierre, en ce mercredi matin 10 février 2016 qui marque le début du Carême, avec ce soir à 17h la messe du Mercredi des Cendres. Dans cette double perspective du Carême et du Jubilé, le Pape a consacré son enseignement à la justice et au partage.
Le Pape a rappelé que le livre du Lévitique, dans l’Ancien Testament, les Années saintes, tous les 50 ans, étaient des occasions d’amnistie générale et d’annulation des dettes. Pour ce «peuple saint», les prescriptions comme celle du Jubilé servaient à combattre la pauvreté et l’inégalité, en garantissant une vie digne pour tous et une redistribution équitable de la terre sur laquelle habiter et en tirer subsistance.
«L’idée centrale est que la terre appartient originellement à Dieu et a été confiée aux hommes, et pour cela personne ne peut s’arroger la possession exclusive en créant des situations d’inégalité» (80% des richesses de l’humanité sont dans les mains de moins de 20% de la population.)
Le Pape a rappelé, en faisant référence à «l’histoire du Salut», que le Jubilé est une occasion de «se convertir, pour que notre cœur devienne plus grand, plus généreux, plus enfant de Dieu, avec plus d’amour». Le Jubilé doit arriver aussi «dans les poches», que les chrétiens doivent donc remettre une partie de leurs richesses pour vivre ce temps dans «une recherche sincère du frère dans le besoin».
Le Pape en a profité pour remercier tous ceux qui font des dons à l’Aumônerie apostolique, tous ceux qui «aident les autres, les institutions de bienfaisance, les hôpitaux, les maisons de retraite… et qui donnent aussi aux étrangers, aux gens de passage». «Jésus a été de passage en Égypte.»
Contre l’engrenage de l’endettement
La Bible appelle à répondre généreusement aux demandes de prêts, «sans faire des calculs mesquins et sans prétendre à des intérêts impossibles». «De nombreuses familles sont dans la rue, victimes de l’usure,… tant d’hommes finissent dans le suicide parce qu’ils n’ont pas l’espérance, ils n’ont pas la main tendue qui les aide, seulement la main qui vient leur faire payer les intérêts.»
Mettre en œuvre la miséricorde, c’est donc aussi «construire une société sans discriminations, basée sur la solidarité qui porte à partager ce que l’on possède, dans une répartition des ressources fondée sur la fraternité et sur la justice».
Le Pape a ensuite rappelé la 24e Journée mondiale du malade, en ce 11 février qui marque la mémoire de Notre Dame de Lourdes. Il a invité à «prier pour les malades et à leur faire sentir notre amour».
Il a aussi évoqué son prochaine voyage en Amérique latine : «Après-demain, je commencerai le voyage apostolique au Mexique, mais d’abord je me rendrai à La Havane pour rencontrer mon cher frère Cyrille. Je confie aux prières de vous tous autant la rencontre avec le Patriarche Cyrille que le voyage au Mexique.»