penser à notre finitude relève de la sagesse

Le Pape François a évoqué la finitude de chacun, ainsi que la fin du monde, lors de son homélie à Sainte-Marthe, ce mardi 27 novembre 2018.
Christ Roi - baptistère de la cathédrale de Florence
Christ Roi – baptistère de la cathédrale de Florence

«À quoi ressemblera ma propre fin ? Comment voudrais-je que le Seigneur me trouve quand il m’appellera ?» Se livrer à ce type de pensées est un exercice sage, car cela nous aide à aller de l’avant, au-devant de notre rencontre avec Dieu qui sera autant un moment où l’on devra rendre des comptes, qu’un moment de joie.

Dans la première lecture du livre de l’Apocalypse, Saint Jean parle de la fin du monde à travers la figure de «la moisson», avec le Christ et un ange armé d’une faux. Quand viendra notre heure, nous devrons «montrer la qualité de notre blé, la qualité de notre vie». Chacun rencontrera le Seigneur et dira à la manière d’un examen de conscience: «Ceci est mon grain. C’est ma qualité de vie. Est-ce que je me trompe?».

Nous ne connaissons ni le jour ni l’heure

Nous ne connaissons ni le jour ni l’heure de notre propre fin. Insouciants sont certains jeunes devant leurs parents : «Mais papa, ne me parle pas comme ça, je suis jeune», «Mais regarde combien de jeunes gens partent, combien de jeunes sont appelés au Seigneur». Personne n’a sa propre vie assurée. Au contraire, nous avons tous au moins une certitude: celle de notre propre fin. Ensuite, «Dieu seul» sait quand le moment viendra.

Penser à notre fin relève de la sagesse

Cette fin sera aussi «une rencontre de miséricorde, de joie, de bonheur.» Ainsi, Penser à la fin, à la fin de la création, à la fin de la vie, «c’est de la sagesse». Ainsi l’Église nous invite à nous demander «comment sera ma fin?». Je dois faire «un examen de conscience» et évaluer «quelles sont les choses à corriger, pourquoi ne vont-elles pas bien? Quelles choses devrais-je soutenir et continuer parce qu’elles sont bonnes?»

«Demandons au Saint-Esprit la sagesse du temps, la sagesse de la fin, la sagesse de la résurrection et la sagesse de la rencontre éternelle avec Jésus.» Prions pour nous préparer à notre fin. «Nous ne resterons pas éternellement. Comment finirons-nous?»

attention au consumérisme

le grand don de la pauvre veuve
le grand don de la pauvre veuve

« Le consumérisme est l’ennemi de la générosité », c’est ce qu’a développé le Pape François, lors de la messe à Sainte-Marthe.

 

Comment être plus généreux envers les pauvres, même au travers des «petites choses» ? La générosité élargit le cœur et amène à la magnanimité. Dans les Évangiles, Jésus compare souvent les riches aux pauvres pour mieux montrer combien il est difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux.

On peut coller l’étique de «communiste» à Jésus, «mais le Seigneur, quand il dit ces choses, savait que derrière les richesses, se cachait toujours le mauvais esprit». «On ne peut pas servir deux maîtres : servir Dieu et servir les richesses.»

La générosité nait de la confiance en Dieu

Dans l’Évangile du jour (Lc 21, 1-4), il s’agit «d’une invitation à la générosité». Les riches font leurs offrandes au trésor du Temple. Or, Jésus affirme que la veuve a donné bien plus qu’eux. «La veuve, l’orphelin et le migrant, l’étranger, étaient les plus pauvres dans la vie d’Israël, à tel point que quand on voulait parler des plus pauvres on se référait à eux.» Cette femme, veuve, «a donné le peu qu’elle avait pour vivre» parce qu’elle avait confiance en Dieu. «Elle donne tout parce que le Seigneur est plus que tout.»

Cette générosité, on peut la pratiquer chaque jour. Même les petits gestes sont nécessaires et utiles, malgré nos petits moyens, autant que les «deux petites pièces de monnaie de la veuve». «Combien de paires de chaussures ai-je ? Une, deux, trois, quatre, quinze, vingt… Tout le monde peut le dire. Un peu trop… Moi j’ai connu un monsignore qui en avait quarante. Mais si tu as tant de chaussures, donnes-en la moitié !» raconte le Pape.

Gare au consumérisme

«On peut faire des miracles avec la générosité. La générosité des petites choses» insiste le Pape qui relate l’histoire de cette femme qui, quand elle faisait ses courses au supermarché consacrait toujours dix pour cent de ce qu’elle dépensait pour les pauvres. Mais il y a «une maladie contre la générosité»  : celle du «consumérisme», le fait d’acheter plus que ce que l’on a besoin. C’est un manque d’austérité dans la vie. Or la générosité élargit le cœur.

Il s’agit donc d’avoir un cœur magnanime où tous peuvent entrer. Que faut-il pour cela ? Parcourir le chemin de la générosité, en commençant par «une inspection chez soi», trouver ce qui ne nous sert pas mais qui pourra être utile à un autre, il faut aussi prier le Seigneur pour qu’il «nous libère» du dangereux mal qu’est «la maladie» du consumérisme.

le royaume de Dieu est fondé sur l’amour, non sur la violence

Christ roi
Christ roi

Le royaume de Dieu est fondé sur l’amour, non sur la violence et la force des armes: c’est ce qu’a affirmé le Pape François peu avant la prière de l’Angélus, en ce dimanche où l’Église célèbre le Christ Roi de l’Univers, une solennité qui clôt l’année liturgique.

L’Évangile de ce dimanche, en Saint Jean, nous fait vivre une scène «humiliante» : Jésus, après avoir été arrêté, ligoté, abreuvé d’insultes, traduit devant les autorités du Sanhédrin, est présenté devant Ponce Pilate. S’ensuit un «dramatique interrogatoire» où le procurateur romain lui pose par deux fois cette question : «es-tu roi ?»

Jésus n’a pas d’ambition politique

«Mon royaume n’est pas de ce monde», répond d’abord Jésus avant d’affirmer, «tu l’as dit, je suis roi ». Pour le Pape François, il est évident que le Christ n’a aucune ambition politique ; il suffit de voir ce qu’il se passe après la multiplication des pains lorsque la foule se met à la recherche de Jésus pour le proclamer roi, espérant qu’il rétablisse la royauté juive en Israël, et renverse la puissance romaine.

Mais le Seigneur se retire dans la montagne, à l’écart pour prier, car pour Lui, la royauté «ne se réalise pas avec la révolte, la violence et la force des armes». Et Il le fait remarquer à Pilate: si son royaume était de ce monde, des gardes auraient combattu pour Le défendre.

Ne pas oublier que le royaume de Jésus n’est pas de ce monde

Jésus «veut faire comprendre qu’au-dessus du pouvoir politique, se trouve un autre beaucoup plus grand» qui ne se conquiert pas par des moyens humains. Lui, Jésus est venu sur terre «pour exercer ce pouvoir» en rendant témoignage à la vérité ; une vérité divine, suprême et immuable, qui est le message essentiel de l’Évangile : «Dieu est Amour».

Jésus est le roi d’un royaume éternel affermi sur l’amour, à l’inverse des «règnes fondés sur le pouvoir des armes et la prévarication» et donc voués à s’effondrer. La solennité que l’Église célèbre aujourd’hui nous rappelle que la création toute entière tend vers la «manifestation définitive de Jésus», Roi de l’univers et Seigneur de l’Histoire.

Aujourd’hui, Jésus «nous demande de le laisser devenir notre roi» ; un roi qui «nous a sauvés de la mort» par son sacrifice sur la croix, qui éclaire notre existence de sa lumière. «Mais nous ne devons jamais oublier que le royaume de Jésus n’est pas de ce monde. Il pourra donner un sens nouveau à notre vie (…) seulement à condition que nous suivions pas les logiques du monde et de ses rois.»

Rappel du 85e anniversaire de l’Holomodor

Juste après la prière de l’Angélus, le Souverain Pontife a rappelé la commémoration, hier samedi, par l’Ukraine, du 85e anniversaire de l’Holomodor, une terrible famine provoquée par les autorités soviétiques et qui causa la mort de millions de personnes, «une image douloureuse». «Que cette immense blessure du passé soit un appel pour que de telles tragédies ne se répètent plus jamais. Prions pour ce cher pays et pour la paix tant désirée.»

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