Le thème du Message du Pape pour la Journée mondiale de la paix, qui sera célébrée le 1er janvier 2019, a été rendu public.
«La responsabilité politique appartient à chaque citoyen, et en particulier à ceux qui ont reçu le mandat de protéger et de gouverner.» C’est sur ce principe que se fonde le thème choisi par le Pape François pour la prochaine Journée mondiale de la Paix, qui ouvrira la nouvelle année : «La bonne politique est au service de la paix».
«Cette mission consiste dans la sauvegarde du droit et dans l’encouragement au dialogue entre les acteurs de la société, entre les générations et entre les cultures. Il n’ y a pas de paix sans confiance réciproque. Et la confiance a comme première condition le respect de la parole donnée. L’engagement politique, qui est l’une des plus hautes expressions de la charité, porte la préoccupation pour le futur de la vie et de la planète, des plus jeunes et des plus petits, dans leur soif d’accomplissement.»
Un Pharisien et un collecteur d’impôts – faut-il se vanter ?
Dans la vie il ne faut pas «être sélectifs» mais élargir son horizon vers la gratuité universelle, a rappelé le Pape, dans son homélie lors de la célébration ce lundi matin de la messe à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.
«La rivalité et la vaine gloire» détruisent les fondements des communautés, en semant des divisions et des conflits. En partant de l’Évangile selon saint Luc, le Pape a condamné «l’égoïsme des intérêts». En face, la «gratuité» prêchée par Jésus «n’est pas sélective».
La gratuité est universelle et non pas sélective
Jésus est clair : «ne pas faire les choses par intérêt, ne pas choisir ses propres amitiés sur la base de la convenance». Raisonner seulement sur la base de son propre «profit», en effet, c’est «une forme d’égoïsme, de ségrégation et d’intérêt», alors que «le message de Jésus», c’est exactement le contraire : la «gratuité» qui «élargit la vie», qui «élargit l’horizon, parce qu’il est universel».
Ceux qui sont sélectifs «sont des facteurs de division» et ne favorisent pas «l’unanimité» dont parle saint Paul aux Philippiens, dans la première Lecture. «Il y a deux choses qui vont contre l’unité : la rivalité et la vaine gloire.»
«Et aussi le bavardage naît de la rivalité, parce que beaucoup de gens sentent que l’on ne peut pas croître, mais que pour devenir plus grand que l’autre, on diminue l’autre avec le bavardage, la médisance. Une façon de détruire les personnes. La rivalité. Et Paul dit: ‘Non. Dans la communauté il ne doit pas y avoir de rivalité’.»
«La rivalité est une lutte pour chasser l’autre. Elle est mauvaise, la rivalité: on peut le faire d’une façon ouverte, directe, ou on peut le faire avec des gants blancs, mais toujours pour détruire l’autre et s’élever soi-même. Et puisque moi je ne peux pas être si vertueux, si bon, je diminue l’autre, et ainsi je reste toujours haut. La rivalité est une voie afin d’agir pour intérêt.»
La vaine gloire détruit les communautés
Celui qui se vante d’être supérieur aux autres provoque aussi beaucoup de dommages. «Ceci détruit une communauté, détruit même une famille… Pensez à la rivalité entre les frères pour l’héritage du père, par exemple : ceci est une chose de tous les jours. Pensez à la vaine gloire, à ceux qui se vantent d’être meilleurs que les autres.»
La vie chrétienne naît de la gratuité de Jésus
Le chrétien doit suivre l’exemple du Fils de Dieu, en cultivant «la gratuité» : faire le bien sans se préoccuper si les autres le font aussi, semer de «l’unanimité» en abandonnant «la rivalité ou la vaine gloire».
«Quand nous lisons les nouvelles des guerres, pensons aux nouvelles sur la faim des enfants au Yémen, fruit de la guerre : c’est loin, pauvres enfants… mais pourquoi n’ont-ils pas à manger ? Mais la même guerre se fait dans notre maison, dans nos institutions avec cette rivalité : la guerre, elle commence là !»
«Et la paix doit se faire là : dans la famille, dans la paroisse, dans les institutions, sur le poste de travail, en cherchant toujours l’unanimité et la concorde, et non pas l’intérêt propre.»
Lors de la prière de l’Angélus ce dimanche, le Pape François s’est arrêté sur l’Évangile selon Saint Marc qui revient sur le premier commandement: celui de l’amour.
Au centre de l’Évangile de ce dimanche il y a le commandement de l’amour: amour de Dieu et amour du prochain, selon les paroles de Jésus au scribe. Jésus répond en revenant sur le premier commandement des Juifs de l’époque : «Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur», pour souligner qu’un pacte indissoluble nous lie à ce Seigneur, qui nous aime et nous aimera pour toujours.
C’est de cette loi juive que dérive pour nous ce double commandement : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force, (…) Tu aimeras ton prochain comme toi-même.»
Les deux faces d’une même médaille
En choisissant ces deux paroles, Jésus a enseigné une fois pour toutes que l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont inséparables, et même ils se soutiennent l’un l’autre. Ils sont les deux faces d’une même médaille: vécus ensemble, ils sont la force du croyant.
Notre Dieu est don sans réserve, pardon sans limite, et relation qui promeut et fait grandir. Aimer Dieu signifie investir chaque jour les propres énergies pour être ses collaborateurs dans le service sans réserve du prochain, dans la recherche du pardon sans limite et en cultivant des relations de communion et de fraternité.
Des yeux et un cœur pour voir notre prochain
Dans l’Évangile, Marc ne se préoccupe pas de savoir qui est le prochain: il est la personne que je rencontre chaque jour. Il ne s’agit pas de «sélectionner» notre prochain, mais d’avoir des yeux pour le voir et un cœur pour vouloir son bien. Si nous nous exerçons à voir avec le regard de Jésus, nous nous mettrons toujours à l’écoute et aux côtés de celui qui a besoin.
Les besoins du prochains nécessitent certes des réponses efficaces, mais demandent avant tout le partage. Celui qui a faim n’a pas seulement besoin d’un plat de soupe mais aussi d’un sourire, d’être écouté et aussi d’une prière, faite parfois ensemble.
«Dieu, qui est amour, nous a créés par amour et parce que nous pouvons aimer les autres en restant unis à lui. Ce serait une illusion de prétendre aimer notre prochain sans aimer Dieu;et il serait tout aussi illusoire de prétendre aimer Dieu sans aimer notre prochain.
«Que la Vierge Marie nous aide à accueillir et à témoigner de cet enseignement lumineux dans la vie quotidienne.»
Après l’angélus, attentat contre coptes
«Chers frères et sœurs, j‘exprime ma peine pour l’attaque terroriste qui a frappé l’église copte orthodoxe en Égypte il y a deux jours. Je prie pour les victimes, les pèlerins tués juste parce qu’ils sont chrétiens, et je demande à Marie Très Sainte de consoler les familles et la communauté tout entière. Prions ensemble Notre Dame: Ave Maria …»