EUCHARISTIE MÉDITÉE 8

EUCHARISTIE MÉDITÉE 8

Guide de voyage

Je suis la voie, la vérité, la vie. (Jean, XIV, 6.)

Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres. (Jean, VIII, 12.)

Eucharistie- Motif sculpté sur porte d'église - Bruxelles
Eucharistie- Motif sculpté sur porte d’église – Bruxelles

8e Action de grâces – nouvelles figures de Jésus.

Je vous adore, ô mystère profond de l’amour de mon Dieu ! Eucharistie, chef-d’œuvre de sa sagesse et de sa puissance, soleil divin qui rayonnez sur l’horizon de ma vie, je vous adore, et mon âme s’abîme et se perd dans la contemplation de vos infinies grandeurs.

J’errais sans guide et sans lumière sur le chemin de la vie ; aveugle, j’étendais les mains sans trouver de soutien ; faible, j’étais épuisé, et je manquais de nourriture ; consumé par l’ardeur brûlante de la soif, je ne savais où trouver la source qui pouvait me désaltérer.

Soyez béni, ô Jésus, vous qui avez eu pitié de tant de misères, qui avez voulu être à la fois mon guide et ma lumière, mon aliment et mon breuvage ; soyez béni, et que mon cœur, embrasé des saintes ardeurs de la charité, chante sans cesse de nouvelles hymnes à votre gloire.

Votre amour, ô mon Sauveur, n’a connu ni bornes ni mesure ; seul il pouvait inventer le mystère de l’Eucharistie, et votre cœur nous le gardait comme sa dernière, comme sa plus grande œuvre d’amour, comme le complément, le sceau, l’épuisement de ce divin amour. Ô prodige ! ô bonté ! ô amour que l’homme ne pourra jamais assez admirer ! avant de vous donner à lui dans l’éternité, vous vous donnez à lui dans le temps.

Non seulement vous voulez être le guide de notre voyage, parcourir avec chacun de nous le rude sentier de la vie, rester toujours à nos côtés pour nous diriger dans notre route, pour nous soutenir dans nos faiblesses, essuyer nos larmes et ranimer notre courage, mais vous voulez encore être le bien, la propriété de chacun de nous, être le Sauveur de tous et de chacun en particulier.

Vous voulez, ô Jésus, descendre jusqu’au fond de nos cœurs pour y découvrir leurs blessures secrètes, pour partager nos peines les plus intimes et les plus cachées, les adoucir et y verser ce baume divin des célestes consolations qu’il n’appartient pas aux créatures de donner.

Oh ! oui, c’est auprès de vous, ô mon bien-aimé, c’est dans le sacrement de votre amour que je trouve ma force dans les faiblesses, ma joie dans la tristesse, mon bonheur dans les larmes, mon plaisir dans la douleur. C’est là que mon cœur se repose sur le vôtre, que vous le réchauffez, ce pauvre cœur si souvent glacé par le souffle du monde, à la chaleur de vos divins embrassements.

C’est là enfin, seulement là, près de vous, qu’il fait bon, ô mon aimable Sauveur, parce que seul vous méritez tout l’amour de nos cœurs, amour unique, amour sans réserve, sans partage et sans fin. Non, non, il ne fait plus bon sur la terre, il ne fait bon qu’auprès de vous, ô Jésus, mon amour et ma vie !

Près de vous tout est vie, joie, lumière, vérité, réalité ; ailleurs tout est mort, douleurs, ténèbres, mensonges, déceptions, néant. Oh ! qu’elles sont vaines toutes ces affections de la terre dont nos pauvres cœurs sont toujours avides, dont ils veulent se nourrir, et qu’ils poursuivent avec une ardeur si pleine d’opiniâtreté et d’aveuglement !

Non, je le répète encore, aucune, quelle qu’elle soit, ne pourra jamais ni les remplir, ni les satisfaire. C’est Dieu, Dieu seul qu’il me faut ; c’est Jésus qu’il faut à mon âme, Jésus qu’il faut à mon cœur, Jésus qu’il faut à mon esprit, à ma pensée, à ma mémoire, à tout mon être ; car toutes les fibres de cet être, tout ce qui est en moi le réclame et crie sans cesse : Jésus ! Jésus ! amour à Jésus !…

Partout, avec vous, il fait bon, ô bien-aimé ! Il fait bon non seulement au pied du tabernacle, alors que l’âme se réchauffe aux doux rayons du soleil de l’Eucharistie, mais il fait bon avec vous, même sur le Calvaire, sur la croix, et l’âme qui vous aime préfère le diadème sanglant de votre couronne d’épines à la couronne de gloire que vous lui préparez dans le ciel.

Près de vous, ô mon Sauveur, on apprend la grande science du dévouement, du sacrifice et de l’immolation ! on apprend de vous non seulement à vivre, mais aussi à mourir pour celui qu’on aime ! car vous êtes le grand maître de l’amour, et le premier vous nous avez appris qu’aimer c’est s’immoler, se sacrifier pour l’objet de son amour.

Ô croix, humiliations, pauvreté, larmes de Jésus, noble et précieuse part de mon héritage, soyez à jamais mes délices et ma gloire, soyez l’unique objet de mon ambition, soyez enfin mon repos, ma joie, mon bonheur.

O Marie, étoile brillante de Jacob, astre lumineux qui projette votre douce lumière sur le désert que nous traversons, douce étoile du matin qui avez réjoui les premiers instants du jour de ma vie, brillez pour moi pendant tout le cours du pèlerinage; ne vous cachez pas au déclin du jour, mais reparaissez plus brillante et plus belle ; répandez vos bénignes Influences sur le matin, sur le midi et sur le soir !

Soyez toujours mon astre tutélaire, ma lumière et mon guide, car votre lumière vous la recevez du Soleil de justice, il vous la donne pour que vous nous la transmettiez.

An ! qu’elle vienne encore, cette douce et bienfaisante lumière, réjouir mes regards mourants, et qu’uni au nom de Jésus, votre divin Fils, votre nom, ô Marie, soit le dernier que murmurent mes lèvres défaillantes, afin que mon dernier soupir soit encore un hommage de ma vénération, de mon amour peur vous. Ainsi soit-il.

Léonie Guillebaut