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L’évêque doit être proche de son troupeau

Proximité et implication dans la vie de son troupeau, vigilance pour le défendre contre les loups: Le Pape François a décrit ainsi la mission de l’évêque, à qui il incombe de garder et confirmer les fidèles dans la foi.

Dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe, lors de sa messe matinale, le Pape a centré son homélie sur la première lecture, tirée du Livre des Actes des apôtres décrivant un moment difficile vécu au sein de la communauté chrétienne d’Antioche.

Désorientation du Peuple de Dieu

Saint Pierre avec les clefs du salut des âmes et du Paradis, par Pierre-Étienne Monnot, archibasilique Saint-Jean-de-Latran de Rome
Saint Pierre avec les clefs du salut des âmes et du Paradis, par Pierre-Étienne Monnot, archibasilique Saint-Jean-de-Latran de Rome

«Certains des nôtres, comme nous l’avons appris, sont allés, sans aucun mandat de notre part, tenir des propos qui ont jeté chez vous le trouble et le désarroi», écrivent Pierre, les apôtres et les Anciens de Jérusalem aux chrétiens d’Antioche, qui décident, sous l’action de l’Esprit-Saint de réagir afin de ramener la paix à l’intérieur d’une communauté troublée.

Ils envoient donc à Antioche Paul, Barnabé et plusieurs hommes de confiance. En lisant l’épître des apôtres, «tous se réjouirent du réconfort qu’elle apportait», rapporte le livre des Actes. «Ceux qui s’étaient présentés comme gardiens de l’orthodoxie de la doctrine, croyant être les vrais théologiens du christianisme, avaient désorienté le Peuple de Dieu : les apôtres, les évêques d’aujourd’hui le confirment dans la foi».

L’évêque monte la garde

«L’évêque est celui qui veille», la sentinelle «qui sait regarder pour défendre son troupeau des loups»; sa vie est «associée à celle du troupeau.» Mais l’évêque fait quelque chose de plus, à l’instar du pasteur qui monte la garde.

«Monter la garde signifie s’impliquer dans la vie du troupeau. Jésus distingue bien le vrai pasteur de l’employé, celui qui est payé, mais qui ne se préoccupe pas si le loup vient et en mange un. Cela ne l’intéresse pas». Au contraire, «le vrai pasteur qui monte la garde, qui est impliqué dans la vie de son troupeau, défend non seulement toutes les brebis, mais chacune d’elle, et si l’une ou l’autre se perd, il va à sa recherche et la ramène».

L’évêque doit se montrer proche

Le véritable évêque connait donc le nom de chaque brebis, et cela «nous fait comprendre de quelle manière Jésus a conçu l’évêque : proche». Et l’Esprit Saint lui-même qui a donné au Peuple de Dieu la capacité de comprendre ce qu’est un bon évêque:

« combien de fois avons-nous entendu, ‘Oh cet évêque ! Oui, il est bien, mais il ne prend pas beaucoup soin de nous, il est toujours occupé’, ou encore ‘cet évêque est un peu affairiste’, ou ‘cet évêque-ci s’occupe de choses qui ne sont pas du ressort de sa mission’, ou ‘celui-là est toujours avec une valise à la main, par monts et par vaux’…Le peuple de Dieu sait quand le pasteur est pasteur, quand il monte la garde et donne sa vie pour eux. La proximité».

Le Pape a cité en exemple Saint Turibe de Mongrovejo, archevêque de Lima au XVIe siècle, grand défenseur des Indiens du Pérou, qui mourut dans un village indigène, entouré de chrétiens qui, au moment de son agonie, jouaient du chirimia (instrument de musique), afin qu’il s’endorme dans la paix.

«Prions le Seigneur afin qu’Il nous donne de bons pasteurs, que la garde des pasteurs ne manque jamais à l’Église : elle ne peut avancer sans cela. Qu’ils soient des hommes de prières, proches du peuple de Dieu (…) qu’ils sachent monter la garde».

la foi se transmet par l’amour et le témoignage

Dans son homélie à la Maison Sainte-Marthe du 3 mai, le Pape s’est arrêté sur les différents moyens de transmettre la foi.

«Transmettre la foi» ne signifie pas «faire du prosélytisme», ni «chercher des gens qui soutiennent telle équipe de football» ou «tel centre culturel». Au contraire, cela signifie de «témoigner avec amour», a dit le Saint-Père dans son homélie jeudi 3 mai. S’appuyant sur un passage de la Lettre de Saint Paul aux Corinthiens, il a dit que «la foi ne consistait pas seulement en la récitation du Credo», mais plutôt «qu’elle s’exprimait en lui».

La foi ne se donne pas, elle donne naissance

Transmettre la foi ne signifie pas «donner des informations», mais «fonder un cœur» en la foi de Jésus-Christ. Loin d’apprendre mécaniquement un livret ou diverses notions, être chrétien, c’est être «fécond dans la transmission de la foi», à l’instar de l’Église, qui «est mère», et «donne naissance aux enfants dans la foi».

Transmettre la foi par la tendresse

Le Pape François insiste sur la transmission de la foi de générations en générations, des grand-mères aux mères, dans une atmosphère emplie d’amour.

Les croyances voyagent non seulement par des mots, mais aussi  par la «tendresse». Le Pape a aussi fait allusion à ces «aide-soignants», semblables à des secondes mères. Étrangers ou non, les cas de ces soignants qui transmettent la foi avec soin sont de plus en plus fréquents, contribuant à grandir en elle.

L’Église grandit par attraction

Par conséquent, une première attitude dans la transmission de la foi est sûrement l’amour; la seconde est le témoignage.

Benoît XVI affirmait que «l’Église ne se développait pas par prosélytisme mais par attraction». La foi se transmet donc par attraction grâce au témoignage jusqu’au martyre.

Le témoignage génère de la curiosité

Témoigner dans la vie de tous les jours de ce que nous croyons, nous rend justes «aux yeux de Dieu», et permet d’éveiller la curiosité de ceux qui nous entourent.

Quand nous voyons cette cohérence de la vie avec ce que nous disons, la curiosité se pointe toujours: «Mais pourquoi vit-il ainsi? Pourquoi mène-t-il une vie de service?» Et cette curiosité est la semence du Saint-Esprit qui élève. La transmission de la foi nous rend justes, la foi nous justifie et dans sa transmission nous donnons la vraie justice aux autres.

Le baptême : eau, renonciation au mal et profession de foi

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 2 mai 2018

Frères et sœurs, parmi les rites centraux qui se déroulent près des fonts baptismaux, considérons d’abord l’eau. Matrice de vie et de bien-être, même si elle peut aussi être cause de mort, l’eau a la capacité de laver, de nettoyer, de purifier. A partir de ce symbole universellement reconnu, la Bible décrit les interventions et les promesses de Dieu.

Toutefois, le pouvoir de remettre les péchés ne se trouve pas dans l’eau elle-même. C’est pourquoi l’Église invoque l’action de l’Esprit Saint sur l’eau, à travers la prière de bénédiction, afin que « ceux qui recevront en elle le Baptême soient ensevelis avec le Christ dans la mort et, avec lui, ressuscitent à la vie éternelle ».

Il faut ensuite préparer le cœur à recevoir le Baptême. C’est le but de la renonciation au mal et de la profession de foi, exprimées à la première personne du singulier : « Je renonce”, « Je crois ».

Ces deux actes, étroitement liés entre eux, manifestent que l’adhésion au Christ est un choix responsable qui exige d’être traduit en gestes concrets de confiance en Dieu. Ils ne sont pas limités à l’instant du Baptême : la renonciation au péché, à Satan et la profession de foi de l’Église sont deux attitudes qui accompagnent toute la croissance et la maturation de la vie chrétienne.

Quand nous faisons le signe de la croix en plongeant notre main dans l’eau bénite, puissions-nous penser avec reconnaissance au Baptême reçu et renouveler notre « Amen », pour vivre immergés dans l’amour de la Sainte Trinité. Que Dieu vous bénisse !


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