Pourquoi aller à la messe ? Le Pape François a répondu en détail à cette question lors de l’audience générale du 13 décembre, poursuivant sa série de catéchèses sur la messe, et s’arrêtant sur l’importance de s’y rendre chaque dimanche.
PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 13 décembre 2017
Frères et sœurs, la célébration dominicale de l’Eucharistie est le centre de la vie de l’Église. Dès l’origine, les premiers disciples se sont réunis le premier jour de la semaine, jour où Jésus est ressuscité des morts, pour vivre en communion avec lui. C’est pourquoi le dimanche est pour nous un jour sanctifié par la célébration eucharistique, présence vivante du Seigneur parmi nous qui vient à notre rencontre.
C’est la Messe qui fait le dimanche ! Que représenterait pour un chrétien un dimanche privé de cette rencontre avec le Seigneur ? Sans le Christ, nous sommes dominés par la fatigue du quotidien, par la peur du lendemain. La rencontre dominicale nous donne la force de vivre l’aujourd’hui avec confiance et courage, et de marcher dans l’espérance vers le dimanche sans couchant de la vie éternelle, lorsque nous vivrons pleinement et pour toujours avec le Seigneur.
La Messe nous parle aussi de ce repos bienheureux à venir. Il est vrai que la qualité de notre vie chrétienne se mesure d’abord à notre capacité d’aimer. Mais comment pourrons-nous pratiquer l’Évangile sans aller puiser, dimanche après dimanche, à la source de l’Eucharistie ?
Alors qu’en ce temps de l’Avent nous préparons nos cœurs à la venue du Seigneur, rappelons-nous qu’il vient à notre rencontre tous les dimanches dans la célébration de l’eucharistie, et que nous avons besoin d’y participer pour recevoir sa grâce et aller à sa suite. Que Dieu vous bénisse !
L’Avent est un temps pour «reconnaitre les vides à combler dans notre vie», et «aplanir les aspérités de l’orgueil», pour faire de la place à Jésus qui vient.
Un temps pour se préparer à la joie de Noël – 2e dimanche de l’Avent
« Le Sauveur que nous attendons est capable de transformer notre vie par la force de l’Esprit Saint, par la force de l’amour » Ainsi nous invite le Pape à la douceur et à l’humilité, en préparation à Noël, en commentant les lectures de la messe du jour, ce dimanche 10 décembre 2017, deuxième dimanche de l’Avent, avant l’angélus de midi, place Saint-Pierre.
« L’Esprit Saint répand en effet l’amour de Dieu dans les cœurs, source inépuisable de purification, de vie nouvelle et de liberté. » Pour la venue du Christ, prière plus intense, charité plus attentive aux besoins – matériels et spirituels – des plus nécessiteux, humilité et douceur, notamment dans la façon de parler, pour « préparer la venue du Sauveur qui est doux et humble de Cœur. »
Le pape François a salué le nouveau Prix Nobel, le sommet de Paris sur le climat, et il a dit sa proximité aux populations de l’Inde et de l’Albanie, frappées par des catastrophes naturelles.
Méditation du pape François avant l’Angélus
Chers frères et sœurs, bonjour!
Dimanche dernier, nous avons commencé l’Avent par l’invitation à veiller. Aujourd’hui, deuxième dimanche de ce temps de préparation à Noël, la liturgie nous indique des contenus spécifiques : c’est un temps pour reconnaître les vies à combler dans notre vie, pour aplanir les aspérités de l’orgueil et faire de la place à Jésus qui vient.
Le prophète Isaïe s’adresse au peuple en annonçant la fin de l’exil à Babylone et le retour à Jérusalem. Il prophétise : « Une voix crie : ‘Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur […]. Que toute vallée soit comblée’ » (40,3). Les vallées à combler représentent tous les vides de nos comportements devant Dieu, tous nos péchés d’omission.
Un vide de notre vie peut être le fait que nous ne prions pas ou prions peu. Alors, l’Avent est le moment favorable pour prier plus intensément, pour réserver à la vie spirituelle la place importante qui lui revient.
Un autre vide pourrait être le manque de charité envers le prochain, surtout envers les personnes qui ont le plus besoin d’aide, pas seulement matérielle, mais aussi spirituelle. Nous sommes appelés à être plus attentifs aux besoins des autres, plus proches.
Comme Jean-Baptiste, nous pouvons de cette façon ouvrir des routes d’espérance dans le désert des cœurs arides de tant de personnes.
« Que toute montagne et toute colline soient abaissées » (v. 4), exhorte encore Isaïe. Les montagnes et les collines qui doivent être abaissées sont l’orgueil, la superbe, la domination. Là où il y a l’orgueil, la domination, la superbe, le Seigneur ne peut pas entrer. Parce que ce cœur est plein d’orgueil, de domination, de superbe. Nous devons abaisser cet orgueil.
Nous devons assumer des attitudes de douceur et d’humilité, sans gronder : écouter, parler avec douceur, et ainsi préparer la venue du Sauveur, qui est doux et humble de coeur (cf. Mt 11,29).
Il nous est ensuite demandé d’éliminer tous les obstacles que nous mettons à notre union au Seigneur: «Que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée ! Alors se révélera la gloire du Seigneur, dit Isaïe, et tout les hommes ensemble la verront. » (Is 40,4-5).
Mais ces actions doivent être accomplies avec joie, parce qu’elles visent la préparation à l’arrivée de Jésus. Quand nous attendons à la maison la visite d’une personne chère, nous préparons tout avec soin et avec bonheur. De la même façon, nous voulons nous préparer à la venue du Seigneur : l’attendre chaque jour avec sollicitude, pour être comblés de sa grâce quand il viendra.
Le Sauveur que nous attendons est capable de transformer notre vie avec sa grâce, avec la puissance du Saint-Esprit, avec la puissance de l’amour. En effet, le Saint-Esprit diffuse dans nos cœurs l’amour de Dieu, source inépuisable de purification, de vie nouvelle et de liberté.
La Vierge Marie a pleinement vécu cette réalité, se laissant guider par le Saint-Esprit qui l’a inondé de sa puissance. Que celle qui a préparé la venue du Christ par la totalité de son existence, nous aide à suivre son exemple et guide nos pas pour rencontrer le Seigneur qui vient.
Angelus Domini nuntiavit Mariae…
Après l’Angélus
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, on va conférer le Prix Nobel de la Paix à la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires. Une telle reconnaissance advient avec la Journée des Nations unies pour les droits humains et cela souligne le lien fort entre les droits humains et le désarmement nucléaire.
En effet, s’engager pour la protection de la dignité de toutes les personnes, de façon particulière de celles qui sont les plus faibles te les plus désavantagées signifie aussi travailler avec détermination pour construire un monde sans armes nucléaires.
Dieu nous donne la capacité de collaborer pour construire notre maison commune : nous avons la liberté, l’intelligence et la capacité de guider la technologie, de limiter notre pouvoir, au service de la paix et du vrai progrès (cf. Lett. enc. Laudato si’, 78, 112, 202).
Le sommet “Our Planet Summit” se déroulera à Paris après-demain. A deux ans de l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat, cela entend renouveler l’engagement pour sa réalisation et consolider une stratégie partagée pour combattre le phénomène préoccupant du changement climatique.
Je souhaite vivement que ce Sommet, comme d’autres initiatives qui vont dans la même direction, favorise une claire prise de conscience sur la nécessité d’adopter des décisions réellement efficaces pour combattre les changements climatiques et, en même temps, lutter contre la pauvreté et promouvoir le développement humain intégral.
Dans ce contexte, je voudrais exprimer ma proximité aux populations indiennes frappées par le cyclone Okhi, spécialement aux familles des très nombreux pécheurs disparus. Et aussi à la population de l’Albanie durement éprouvées par de graves inondations.
Je vous salue tous, Romains et pèlerins. je vous encourage tous à être de joyeux témoins de l’Évangile. Je vous souhaite à tous un bon dimanche et un bon chemin d’Avent, en préparant la voie du Seigneur qui vient. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!
Pour la fête de l’Immaculée Conception, comme c’est la tradition chaque 8 décembre, le Pape François s’est rendu ce vendredi après-midi sur la Place d’Espagne, au centre de Rome, pour une prière à Marie au pied de la Colonne de l’Immaculée.
Le Saint-Père a prononcé une prière à Marie, lui demandant de présenter au Seigneur les intentions et préoccupations des habitants de la ville de Rome. Parmi les fidèles rassemblés figuraient de nombreuses personnes âgées ou handicapées en fauteuil roulant prises en charge par l’organisation italienne des pèlerinages. François a salué une à une toutes ces personnes en fauteuil, dans un climat de grande émotion.
Après cet acte de vénération, le Pape s’est déplacé à pieds vers l’église Sant’Andrea delle Fratte, lieu d’une apparition de la Vierge en 1842 à Alphonse Ratisbonne, semblable à celle de la Médaille Miraculeuse à la rue du Bac, d’où sa conversion.
Plus tôt dans l’après-midi, le Saint-Père s’est rendu à la basilique Sainte-Marie-Majeure, pour déposer un bouquet devant l’icône de Marie Salus Populi Romani.
Prière du Pape à Marie sur la place d’Espagne :
«Mère Immaculée,
Pour la cinquième fois je viens à tes pieds comme évêque de Rome, pour te rendre hommage au nom de tous les habitants de cette ville.
Nous voulons te remercier pour la constante attention avec laquelle tu accompagnes notre chemin, le chemin des familles, des paroisses, des communautés religieuses ; le chemin de tous ceux qui chaque jour, parfois avec fatigue, traversent Rome pour aller au travail ; des malades, des personnes âgées, de tous les pauvres, de tant de personnes immigrées ici, de leurs terres de guerre et de faim.
Merci parce que, dès que nous t’adressons une pensée ou un regard, ou un Ave Maria fugace, nous sentons toujours ta présence maternelle, tendre et forte.
Ô Mère, aide cette ville à développer les « anticorps » contre certains virus de nos temps : l’indifférence, qui dit « cela ne me regarde pas » ; le manque d’esprit civique qui méprise le bien commun ; la peur de celui qui est différent et étranger ; le conformisme travesti par la transgression ; l’hypocrisie d’accuser les autres, pendant qu’ils font les mêmes choses ; la résignation à la dégradation environnementale et éthique ; l’exploitation de tellement d’hommes et femmes.
Aide-nous à rejeter ces virus avec les anticorps qui viennent de l’Évangile. Fais que nous prenions la bonne habitude de lire chaque jour un passage de l’Évangile, et, sur ton exemple, de cultiver la Parole dans le cœur, afin que, comme une bonne semence, elle porte du fruit dans notre vie.
Vierge immaculée, il y a 175 ans, à peu de distance d’ici, dans l’église de Sant’Andrea delle Fratte, tu as touché le cœur d’Alphonse Ratisbonne, qui jusqu’alors athée et ennemi de l’Église, est devenu chrétienne. Tu t’es montrée à lui comme une Mère de grâce et de miséricorde. Accorde-nous aussi, spécialement dans l’épreuve et dans la tentation, de fixer le regard sur tes mains ouvertes, qui laissent descendre sur la terre les grâces du Seigneur, et de nous dépouiller de toute arrogance honteuse, pour nous reconnaître comme nous sommes vraiment : petits et pauvres pécheurs, mais toujours tes enfants.
Et ainsi de mettre la main dans la tienne pour nous laisser reconduire à Jésus, notre frère et sauveur, et au Père céleste, qui ne se fatigue jamais de nous attendre et de nous pardonner quand nous retournons à Lui.
Merci, ô Mère, parce que tu nous écoutes toujours ! Béni l’Église qui est à Rome, bénis cette ville et le monde entier. Amen.»