Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

l’Esprit Saint fait grandir en nous le Royaume de Dieu

Le Royaume de Dieu n’est pas un spectacle, ni un «carnaval», il «n’aime pas la publicité» ; il grandit sous l’action de l’Esprit Saint, non celle de quelconques  «plans pastoraux».

Jésus annonçant du Royaume de Dieu
Jésus annonçant du Royaume de Dieu

Le Pape François l’a rappelé ce jeudi matin, lors de sa messe quotidienne, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Il s’est appuyé sur l’Évangile du jour, (Lc 17, 20-25), notamment sur l’interrogation qui y est posée par les pharisiens : quand viendra le Royaume de Dieu ?

Cette question simple, qui nait dans un cœur bon, apparait à plusieurs reprises dans les Évangiles. St Jean-Baptiste, alors qu’il se trouve en prison, pris d’angoisse, invite ses disciples à demander à Jésus s’il est bien celui qui doit venir, ou s’il faut en attendre un autre.

Dans un autre passage, celui de la crucifixion de Jésus, cette question est posée de manière «éhontée», provocante : «si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix». L’avènement du Royaume de Dieu suscite «toujours le doute», «la curiosité».

«Le Royaume de Dieu est au milieu de vous», répond Jésus. Cette «bonne nouvelle» est proclamée dans la synagogue de Nazareth, quand Jésus, après avoir lu des versets du Livre d’Isaïe, affirme que ce passage de l’Écriture  «s’accomplit aujourd’hui».

Comme le grain semé germe dans la terre, ainsi le Royaume de Dieu grandit dans le secret, «au milieu de nous», caché comme un bourgeon ou un trésor, mais «toujours dans l’humilité».

«Mais qui fait croître la semence et la fait germer ? C’est Dieu, l’Esprit Saint qui est en nous. L’Esprit Saint  est esprit de douceur, d’humilité, d’obéissance, de simplicité. C’est Lui qui fait grandir de l’intérieur le Royaume de Dieu, il n’y a pas de plans pastoraux, de grandes choses (…) Il fait grandir et arrive ensuite le moment où le fruit apparait».

Dans le cas du bon larron, qui a pu semer la graine du Royaume de Dieu dans son cœur ? «Peut-être sa mère ou un rabbin qui lui a expliqué la Loi». Ensuite, peut-être l’a-t-il oubliée, mais de manière cachée, l’Esprit-saint l’a fait grandir. «Le Royaume de Dieu est toujours une surprise, parce qu’il est un don du Seigneur».

Jésus explique également que le «Royaume de Dieu ne vient de façon à attirer les regards, et personne ne dira ‘voilà il est là-bas’ ou ‘voici, il est ici’». «Ce n’est pas spectacle, ou pire, un carnaval», assène le Pape. «Le Royaume de Dieu ne se fait pas voir avec orgueil, il n’aime pas la publicité : il est humble, caché, et croît de cette manière.»

«Nous sommes tous appelés à faire ce chemin du Royaume de Dieu : c’est une vocation, un don, il est gratuit, ne s’achète pas, c’est une grâce que Dieu nous donne. Et nous tous, baptisés, nous avons en nous l’Esprit Saint. Quel est mon rapport à l’Esprit Saint ? (…)  C’est une belle question que nous pourrions nous poser aujourd’hui : est-ce que je crois vraiment que le Royaume de Dieu est au milieu de nous, qu’il est caché, ou bien est-ce le spectacle qui me plait ? »

Le Pape François pour conclure exhorte à demander à l’Esprit Saint la grâce de faire germer «en nous et dans l’Église, avec force, la graine du Royaume de Dieu, afin qu’elle grandisse, donne refuge à tous et donne des fruits de sainteté».

La Messe est la prière par excellence

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint Pierre – Rome

Mercredi 15 novembre 2017


Frères et sœurs, la Messe est une prière, elle est la prière par excellence. Celle-ci est avant tout dialogue, relation personnelle avec Dieu. Le livre de la Genèse nous dit en effet que l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, lequel est Père, Fils et Saint Esprit, relation parfaite d’amour qui est unité.

Et nous ne pouvons trouver la plénitude de notre être que si nous entrons dans cette relation. Ainsi la plus grande grâce est de faire l’expérience que l’Eucharistie est le moment privilégié pour demeurer avec Jésus et, à travers lui, avec Dieu et avec les frères.

A la suite des disciples qui lui demandent de leur apprendre à prier, Jésus nous montre que pour « demeurer» avec le Père, il nous faut être humbles, nous reconnaître fils, nous reposer dans le Père et nous confier à lui. A cette première attitude de confiance et d’intimité, s’en ajoute une autre, celle de l’émerveillement et de l’étonnement.

Ces deux attitudes, propres aux enfants, sont la condition pour « renaître d’en haut ». En avons-nous le désir ? Si nous pouvons facilement perdre de vue ce désir, le Seigneur vient, dans l’Eucharistie, à la rencontre de notre fragilité pour nous ramener à notre premier appel, celui d’être à l’image et à la ressemblance de Dieu. C’est cela l’Eucharistie, c’est cela la prière.

Que le Seigneur nous aide, au moyen de la prière et de l’Eucharistie, à pouvoir trouver la plénitude de notre être dans la rencontre avec lui. Que Dieu vous bénisse !


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Soyez attentifs à ne pas scandaliser

Jésus - tradition indienne
Jésus – tradition indienne

Les scandales blessent les cœurs et tuent les espérances et les illusions. «Il est inévitable que les scandales arrivent», selon les paroles de Jésus dans l’Évangile du jour, mais «gare à Celui à cause duquel elles arrivent».

Jésus lance cet avertissement à ses disciples : «’Soyez attentifs à vous-mêmes’, c’est-à-dire le scandale est mauvais parce que le scandale blesse, il blesse la vulnérabilité du peuple de Dieu, et il blesse la faiblesse du peuple de Dieu, et souvent ces blessures sont portées pour toute la vie. Et non seulement le scandale blesse, mais il est capable de tuer : tuer les espérances, tuer les illusions, tuer les familles, tuer tellement de cœurs… »

«’Soyez attentifs à vous-mêmes’» est donc un conseil adressé à tous, surtout pour celui qui se dit chrétien mais vit comme un païen. C’est cela, «le scandale du peuple de Dieu». «Combien de chrétiens éloignent les gens avec leur propre incohérence : l’incohérence des chrétiens est l’une des armes les plus faciles que le diable a pour affaiblir le peuple de Dieu, et pour éloigner le peuple de Dieu du Seigneur. Dire une chose et en faire une autre.»

Ceci est «l’incohérence» qui provoque du scandale, et qui soit aujourd’hui nous faire nous demander «comment est ma cohérence de vie ? Ma cohérence avec l’Évangile, avec le Seigneur ?» Exemple d’entrepreneurs chrétiens qui ne paient pas avec un juste salaire et se servent des gens pour s’enrichir, et aussi scandale des pasteurs dans l’Église qui ne prennent pas soin des brebis et s’en éloignent.

«Jésus nous dit que l’on ne peut pas servir deux maîtres, à la fois Dieu et l’argent, et que quand le pasteur est attaché à l’argent, il scandalise. Chaque pasteur doit se demander : comment est mon amitié avec l’argent ? Ou le pasteur qui cherche à se promouvoir, la vanité le pousse à grimper, au lieu d’être doux, humble, parce que la douceur et l’humilité favorisent la proximité à l’égard du peuple. Ou le pasteur qui se sent seigneur et commande tout le monde avec orgueil, et non pas le pasteur serviteur du peuple de Dieu.»

«Aujourd’hui, ce peut être une belle journée pour faire un examen de conscience sur ce thème : est-ce que je scandalise, ou non, et comment ? Et ainsi nous pouvons répondre au Seigneur et nous rapprocher un peu plus de Lui.»

Le Pape François – homélie de ce lundi matin, 13 novembre 2017