Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Dans un monde d’autosuffisance, nos fragilités sont un pont vers le ciel.

Dans un monde d’autosuffisance, nos fragilités sont un pont vers le ciel.

«J’ai soif»: c’est sur ces derniers mots de Jésus sur la croix que Léon XIV s’est attardé dans sa catéchèse lors de l’audience générale place Saint-Pierre ce mercredi 3 septembre. Le Pape a expliqué que l’amour véritable apprend à demander et pas seulement à donner. Demander est ainsi libérateur.

Léon XIV

Place Saint-Pierre

Mercredi 3 septembre 2025

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Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance. III. La Pâque de Jésus. 5. La crucifixion.   « J’ai soif » (Jn 19,28)

Chers frères et sœurs,

au cœur du récit de la Passion, au moment le plus lumineux et en même temps le plus sombre de la vie de Jésus, l’Évangile de Jean nous livre deux mots qui renferment un immense mystère : « J’ai soif » (19,28), et aussitôt après : « Tout est accompli. » (19,30).

Ultimes paroles, mais chargées d’une vie entière, qui révèlent le sens de toute l’existence du Fils de Dieu. Sur la croix, Jésus n’apparaît pas comme un héros victorieux, mais comme un mendiant d’amour. Il ne proclame pas, ne condamne pas, ne se défend pas. Il demande humblement ce qu’il ne peut en aucun cas se donner à lui-même.

La soif du Crucifié n’est pas seulement le besoin physiologique d’un corps meurtri. Elle est même, et surtout, l’expression d’un désir profond : celui d’amour, de relation, de communion. C’est le cri silencieux d’un Dieu qui, ayant voulu tout partager de notre condition humaine, se laisse aussi traverser par cette soif. Un Dieu qui n’a pas honte de mendier une gorgée, car dans ce geste, il nous dit que l’amour, pour être vrai, doit aussi apprendre à demander et pas seulement à donner.

J’ai soif, dit Jésus, et c’est ainsi qu’il manifeste son humanité et la nôtre. Aucun de nous ne peut se suffire à soi-même. Personne ne peut se sauver seul. La vie “s’accomplit” non pas lorsque nous sommes forts, mais lorsque nous apprenons à recevoir. Et c’est précisément à ce moment-là, après avoir reçu des mains étrangères une éponge imbibée de vinaigre, que Jésus proclame : Tout est accompli. L’amour s’est fait nécessiteux, et c’est précisément pour cela qu’il a accompli son œuvre.

C’est là le paradoxe chrétien : Dieu sauve non pas en agissant, mais en se laissant faire. Non pas en vainquant le mal par la force, mais en acceptant jusqu’au fond la faiblesse de l’amour. Sur la croix, Jésus nous enseigne que l’homme ne se réalise pas dans le pouvoir, mais dans l’ouverture confiante à l’autre, même lorsqu’il nous est hostile et ennemi. Le salut ne réside pas dans l’autonomie, mais de reconnaitre avec humilité son propre besoin et de savoir l’exprimer librement.

L’accomplissement de notre humanité dans le dessein de Dieu n’est pas un acte de puissance, mais un geste de confiance. Jésus ne sauve pas par un coup de théâtre, mais en demandant quelque chose qu’il ne peut se donner à lui-même. Et c’est là que s’ouvre une porte sur la véritable espérance : si même le Fils de Dieu a choisi de ne pas se suffire à lui-même, alors notre soif – d’amour, de sens, de justice – n’est pas un signe d’échec, mais de vérité.

Cette vérité, apparemment si simple, est difficile à accepter. Nous vivons à une époque qui récompense l’autosuffisance, l’efficacité, la performance. Pourtant, l’Évangile nous montre que la mesure de notre humanité n’est pas donnée par ce que nous pouvons conquérir, mais par notre capacité à nous laisser aimer et, quand cela est nécessaire, aussi aider.

Jésus nous sauve en nous montrant que demander n’est pas indigne, mais libérateur. C’est le moyen de sortir de la dissimulation du péché, pour retourner dans l’espace de la communion. Dès le départ, le péché a engendré la honte. Mais le pardon, le vrai, naît lorsque nous pouvons regarder en face notre besoin et ne plus craindre d’être rejetés.

La soif de Jésus sur la croix est donc aussi la nôtre. C’est le cri de l’humanité blessée qui cherche encore l’eau vive. Et cette soif ne nous éloigne pas de Dieu, elle nous unit plutôt à Lui. Si nous avons le courage de la reconnaître, nous pouvons découvrir que notre fragilité est aussi un pont vers le ciel. C’est précisément en demandant – et non en possédant – que s’ouvre une voie de liberté, car nous cessons de prétendre nous suffire à nous-mêmes.

Dans la fraternité, dans la vie simple, dans l’art de demander sans honte et de donner sans calcul, se cache une joie que le monde ne connaît pas. Une joie qui nous ramène à la vérité originelle de notre être : nous sommes des créatures faites pour donner et recevoir de l’amour.

Chers frères et sœurs, dans la soif du Christ, nous pouvons reconnaître toute notre soif. Et apprendre qu’il n’y a rien de plus humain, rien de plus divin, que de savoir dire : j’ai besoin. N’ayons pas peur de demander, surtout quand nous pensons ne pas le mériter. N’ayons pas honte de tendre la main. C’est précisément là, dans ce geste humble, que se cache le salut.

* * *

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus du Luxembourg et de France. Frères et sœurs, apprenons l’art de demander sans honte et d’offrir sans calcul, nous construirons ainsi des relations fraternelles, vraies et authentiques porteuses d’une joie que le monde ne connaît pas.

Que Dieu vous bénisse et vos familles.

APPEL

Des nouvelles dramatiques nous parviennent du Soudan, en particulier du Darfour. À El Fasher, de nombreux civils sont pris au piège dans la ville, victimes de la famine et des violences. À Tarasin, un glissement de terrain dévastateur a fait de très nombreux morts, laissant derrière lui douleur et désespoir.

Et comme si cela ne suffisait pas, la propagation du choléra menace des centaines de milliers de personnes déjà épuisées. Je suis plus que jamais proche de la population soudanaise, en particulier des familles, des enfants et des personnes déplacées. Je prie pour toutes les victimes.

Je lance un appel pressant aux responsables et à la communauté internationale afin que des couloirs humanitaires soient garantis et qu’une réponse coordonnée soit mise en œuvre pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire. Il est temps d’entamer un dialogue sérieux, sincère et inclusif entre les parties afin de mettre fin au conflit et de redonner espérance, dignité et paix au peuple du Soudan.

Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Parmi ses dernières paroles sur la croix, Jésus a dit “j’ai soif ”. Il ne se présente pas comme un héros victorieux, mais comme un mendiant d’amour. La soif du Crucifié est avant tout l’expression d’un désir profond : celui d’amour, de relation, de communion.

Par ce geste, Dieu nous dit que, pour être véritable, l’amour doit aussi apprendre à demander et pas seulement à donner. Sur la croix, Jésus nous enseigne que l’homme ne se réalise pas dans le pouvoir, mais dans l’ouverture confiante à l’autre, même lorsqu’il est hostile.

Le salut ne réside pas dans l’autonomie, mais dans la reconnaissance humble de son propre besoin et dans la capacité à l’exprimer librement. L’accomplissement de notre humanité dans le dessein de Dieu n’est pas un acte de force, mais un geste de confiance. Et c’est là qu’une porte s’ouvre sur la véritable espérance : notre soif – d’amour, de sens, de justice – n’est pas un signe d’échec, mais de vérité.

À une époque qui récompense l’autosuffisance, l’efficacité, la performance, l’Évangile nous montre que la mesure de notre humanité n’est pas donnée par ce que nous pouvons conquérir, mais par notre capacité à nous laisser aimer. La soif de Jésus sur la croix est le cri de l’humanité blessée qui cherche encore l’eau vive. C’est précisément en demandant – et non en possédant – qu’une voie de liberté s’ouvre, car nous cessons de prétendre nous suffire à nous-mêmes.

 

 

Neuvaine à la Nativité de Marie 6

Nativité de Marie – Sixième jour de la neuvaine – Sainte Marie, redoutable Combattante

Vierge à l'Enfant terrassant le serpent - biscuit de Boizot fin XVIIIe siècle
Vierge à l’Enfant terrassant le serpent – biscuit de Boizot fin XVIIIe siècle

Nous vous saluons, redoutable combattante, qui, comme une armée rangée en bataille, avez seule mis en fuite l’enfer tout entier.

De l’évangile (apocryphe) de la nativité de Sainte Marie :

Lorsque le terme de trois ans fut révolu et que le temps de la sevrer fut accompli, Anne et Joachim, les parents amenèrent au temple du Seigneur cette Vierge avec des offrandes. Or, il y avait autour du temple quinze marches à monter, selon les quinze Psaumes des degrés. Car, parce que le temple était bâti sur une montagne, il fallait monter des marches pour aller à l’autel de l’holocauste qui était au dehors.

Les parents placèrent donc la petite bienheureuse Vierge Marie sur la première marche. Comme ils quittaient les habits qu’ils avaient eus en chemin, et qu’ils en mettaient de plus beaux et de plus propres selon l’usage, la Vierge du Seigneur monta toutes les marches, une à une, sans qu’on lui donnât la main pour la conduire ou la soutenir, de manière qu’en cela seul on eût pensé qu’elle était déjà d’un âge parfait.

Car le Seigneur, dès l’enfance de sa Vierge, opérait déjà quelque chose de grand et faisait voir d’avance par ce miracle quelle serait la sublimité des merveilles futures. Ayant donc célébré le sacrifice selon la coutume de la loi, et accompli leur vœu, ils l’amenèrent dans l’enclos du temple pour y être élevée avec les autres Vierges et ils retournèrent à leur maison.

Évangile (apocryphe) de la nativité de Sainte Marie ch. VI

Homélie de Saint Jean Damascène

« Venez, toutes les nations ; venez, hommes de toute race, de toute langue, de tout âge, de toute dignité. Avec allégresse, fêtons la nativité de l’allégresse du monde entier ! Si même les païens honorent l’anniversaire de leur roi, que devrions-nous faire, nous, pour honorer celui de la Mère de Dieu, par qui toute l’humanité a été transformée, par qui la peine d’Eve, notre première mère, a été changée en joie ? Eve, en effet, a entendu la sentence de Dieu : « Tu enfanteras dans la peine » (Gn 3,16) ; et Marie : « Réjouis-toi, toi qui es pleine de grâce… Le Seigneur est avec toi » (Lc 1,28).

Prières quotidiennes 

saint Moïse, législateur et prophète

saint Moïse, législateur et prophète

04 septembre

Au XIV siècle avant Jésus-Christ, sauvé des eaux et élevé auprès du pharaon, Moïse est choisi par Dieu pour libérer le peuple d’Israël; ses exploits sont racontés dans le Pentateuque. Par lui, Dieu donne aux Hébreux la Loi et les guide vers la Terre Promise. Il meurt à 120 ans.

L’histoire de Moïse est racontée dans les quatre derniers livres du Pentateuque, c’est-à-dire les livres qui commencent l’Ancien Testament.

Précisément, dans l’Exode on raconte la libération des Hébreux de l’esclavage des Égyptiens et la fuite dans le désert; dans le Lévitique on parle de Moïse comme guide du peuple élu; dans le Livre des Nombres c’est la dernière partie des quarante années passées dans le désert, en voyage vers la Terre Promise; dans le Deutéronome nous trouvons Moïse sur le point de mourir, selon la tradition à l’âge de 120 ans.

Moïse, de héros à prophète

La racine du nom Moïse signifie «sauvé des eaux», mais selon d’autres chercheurs, il signifie aussi «celui qui sauve» son peuple. De toutes façons, dans le nom du plus grand prophète de tous les temps, considéré Saint par l’Église catholique, il y a ses origines et son destin.

Moïse est Hébreu de naissance, de la tribu de Levi, mais à l’époque du pharaon Thoutmosis III tous les premiers nés hébreux devaient être jetés dans le Nil pour empêcher que ce peuple devienne plus nombreux et puissant que les Égyptiens. Moïse, cependant, a la vie sauve parce retiré des eaux par la fille même du pharaon qui l’élève comme son propre fils. A la cour, il reçoit la meilleure éducation.

Chez lui, une idée claire de justice fait son chemin; il défend toujours le plus faible au point qu’il n’hésite pas à tuer un Égyptien qui est en train de maltraiter un hébreu. C’est pour cela, à cause d’une condamnation du pharaon, il est contraint à prendre la fuite et à se réfugier au désert.

La fuite dans le désert et le buisson ardent

Moïse erre dans le désert du Sinaï, il est fatigué et éprouvé; mais la solitude lui fait comprendre sa petitesse face à la Nature et la méditation le rapproche toujours davantage à Dieu.

C’est ainsi qu’un jour Dieu lui parle ouvertement, en lui apparaissant sous la forme d’un buisson ardent qui ne se consume jamais; «Je suis celui qui suis», répond Dieu à la demande de Moïse, et lui donne l’ordre de retourner chez le pharaon pour lui demander la libération des Israélites de l’esclavage et les conduire, donc, vers la Terre Promise.

Pour l’aider Dieu donne à Moïse un bâton capable de faire des prodiges et le fait seconder par son frère Aaron, plus habile dans l’art oratoire. Les deux, donc, se mettent en chemin, accompagnés de Séphora, la fille du roi d’une tribu nomade que Moïse avait rencontrée dans le désert et épousée.

Le retour d’auprès du pharaon et les plaies

Dieu, comme dit la Bible, «avait endurci le cœur du pharaon»: ainsi face à lui Moïse et Aaron n’ont pas la tâche facile. Le bâton transformé en serpent ne sert à rien ainsi que l’eau du Nil changée en sang: les mages de la cour en font autant.

Alors Dieu envoie en Égypte les fameuses plaies: le Pays est envahi par les grenouilles, puis par des moustiques et les taons, ensuite une peste très grave s’abat sur le bétail qui miraculeusement épargne les animaux des Hébreux, ensuite arrive la grêle qui détruit lin et orge mais laisse intacts le froment et l’épeautre, enfin voici les sauterelles et les ténèbres pendant des jours.

Le pharaon promet, mais à peine Dieu fait cesser la plaie, voilà qu’il revient sur ses positions. A la fin Dieu envoie la plus terrible des plaies; au cours d’une nuit il fera mourir tous les premiers-nés de sexe masculin des Égyptiens, y compris le fils du Pharaon.

C’est aussi le jour de l’institution de la fête de Pessah, la Pâque que les Hébreux commémoreront chaque année avec le sacrifice d’un agneau, en mangeant du pain non fermenté en raison de la hâte de la fuite et les herbes amères comme symbole de la condition d’esclaves.

Alors, seulement, le pharaon permet de libérer les Hébreux, mais quand ceux-ci arrivent à la mer Rouge il s’en repent déjà; c’est pour cela qu’à peine passé le peuple d’Israël, Dieu fait refluer les eaux sur les soldats que le Pharaon avait envoyés.

Début voyage

Les Hébreux se mettent officiellement en voyage vers la Terre Promise, en direction de Canaan. Dans le désert Dieu les protège par des prodiges qu’il fait réaliser par Moïse; avec son bâton il fait jaillir l’eau du rocher pour étancher leur soif, et pour les nourrir, il leur envoie des cailles et la manne, cette nourriture particulière qui se présente comme de petits grains à la saveur de galette de miel.

Le voyage est long et nombreux sont les pièges que le désert cache, comme les peuples contre lesquels on devra se battre, mais Dieu est avec son peuple et chaque fois que Moïse prie en levant les bras et en tenant le bâton pointé vers le ciel, Israël en sort victorieux.

Les tables de la loi sur le Mont Sinaï

Pendant l’exode, le peuple hébreu arrive au pied du Mont Sinaï. Ici, Dieu avertit Moïse qu’il va se montrer au peuple pour lui communiquer sa volonté. Les Hébreux, alors, se préparent en trois jours de purifications; mais en voyant la montagne se transformer en fournaise, ils en ont peur et envoient Moïse tout seul.

Le prophète reste sur le Sinaï pendant quarante jours et y reçoit les Tables de la Loi, les Dix Commandements gravés dans la pierre directement de la main de Dieu.

Lorsque Moïse revient au campement il trouve une situation terrible: le peuple, fatigué et incrédule, s’était fabriqué un veau d’or et était tombé dans l’idolâtrie. Moïse, à la tête d’un peuple pas toujours facile, devra dépasser cette épreuve et beaucoup d’autres, et importante et intense sera son œuvre de «médiateur» entre son peuple et Dieu.

Toujours en voyage et la succession de Josué

Moïse et son peuple se remettent en voyage, mais les problèmes ne sont pas encore finis. Maintenant les représentants des Douze tribus d’Israël envoyés en reconnaissance vers Canaan reviennent avec de mauvaises nouvelles; d’après eux, il est impossible de s’établir là-bas. Tout le monde est découragé, le vase est plein!

Moïse réussit avec peine à calmer la colère de Dieu et à obtenir que ce soit seulement la génération suivante, indemne des fautes des pères, qui fera la conquête de la Terre Promise. Les Hébreux passeront, ainsi, encore quarante ans dans le désert et Moïse lui, mourra sans entrer dans la Terre Promise qu’il ne pourra apercevoir que de loin, depuis son refuge sur le Mont Nébo.

A la mort de Moïse, c’est Josué qui lui succède à la tête d’Israël.


Présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse
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