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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

La dévotion de Vincent de Paul envers la sainte Mère de Dieu

Vincent de Paul vitrail de l’église de Chatillon-sur-Chalaronne – D.R.

Comment se sont exprimées la dévotion et la piété de Vincent de Paul envers la sainte Mère de Dieu ? Voici ce qu’en dit Abelly, son premier biographe :

En premier lieu, parmi les règlements qu’il a donnés à sa Congrégation, il a mis celui-ci comme l’un des principaux, et dont il recommandait fort particulièrement l’observance aux siens.

“Nous tâcherons, tous et un chacun, de nous acquitter parfaitement, Dieu aidant, du culte particulier que nous devons à la très sainte et très heureuse Vierge Marie, Mère de Dieu :

• En rendant tous les jours, et avec une dévotion particulière, quelques services à cette très digne Mère de Dieu, notre très pieuse dame et maîtresse ;

• En imitant autant que nous le pourrons ses vertus, et particulièrement son humilité et sa pureté ;

• En exhortant ardemment les autres, toutes les fois que nous en aurons la commodité et le pouvoir, à ce qu’ils lui rendent toujours un grand honneur et le service qu’elle mérite.”

Il a toujours recommandé et conseillé à un chacun d’avoir une spéciale dévotion à cette Reine du ciel. La dévotion de ce saint homme envers la Mère de Dieu a paru aussi grandement par les prédications qu’il a faites en son honneur dans les missions où il a travaillé, et par la pratique qu’il a introduite parmi les siens de faire de même, et d’instruire soigneusement le peuple des obligations particulières que les chrétiens ont d’honorer, servir et invoquer cette très sainte Mère de Dieu, et de recourir à elle en leurs besoins et nécessités.

Enfin, le grand nombre des confréries qu’il a établies et fait établir de tous côtés pour honorer Notre-Seigneur par l’exercice de la charité envers les pauvres, et qu’il a mises sous la protection spéciale de sa très sainte Mère, aussi bien que toutes les autres compagnies et assemblées de piété dont il a été l’auteur, sont des marques bien expresses, non seulement de sa dévotion envers la très sainte Vierge, mais aussi de l’affection et du zèle qu’il avait de la répandre dans tous les cœurs. ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Le sens de l’Assomption de la Vierge Marie

Le sens de l’Assomption de la Vierge Marie

miniature de l’école lombarde XIVe siècle
miniature de l’école lombarde XIVe siècle

Chaque soir, l’office de Vêpres se termine sur une prière en l’honneur de la Bienheureuse Vierge Marie: le Salve Regina. C’est un chant que nous aimons, mais dont nous parlent moins les images de la terre comme d’un exil et d’une vallée de larmes. Elles nous rappellent toutefois que notre vraie patrie est au-delà.

C’est ce que nous signifie surtout l’Assomption, la grande fête que l’on ne saurait passer sous silence! Le Christ n’est-il pas ressuscité pour cette victoire-là? «S’il n’y a pas de résurrection des morts, dit saint Paul, le Christ non plus n’est pas ressuscité.» (1 Corinthiens 15, 13-19).

C’est pour nous communiquer cette glorification et cette vie éternelle que le Seigneur sort du tombeau, désormais en mesure de «transformer notre corps de misère en un corps semblable à son corps de gloire, par la puissance qui le rend capable même de s’assujettir l’univers» (Philippiens 3, 21).

Le triomphe de Marie est donc le nôtre : elle le préfigure d’autant plus que nous sommes solidaires. Car elle est de notre lignage, et sa glorification témoigne de celle qui nous est promise et elle la prépare.

Marie est notre mère en effet, comment séparerait-elle son sort de celui de ses enfants? Jésus disait à ses disciples au moment de mourir : «Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.» (Jean 14, 3)

À l’œuvre de son Fils, la Vierge n’a cessé de collaborer. Elle était au pied de la croix, par son union aux souffrances de Jésus, elle a mérité de nous recevoir tous comme ses enfants.

Elle est donc par là même associée au rayonnement de grâce, de vie et de gloire du Christ ressuscité, et d’autant plus efficacement qu’entrée dans le ciel, c’est-à-dire dans l’éternel et l’omniprésent, elle peut désormais, comme Dieu, être partout avec nous, en mère attentive.■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Marie, digne de tout hommage

Marie, digne de tout hommage

Le culte de Marie est profondément chrétien. Car il entre dans l’essence même du christianisme, puisqu’on ne peut admettre que le Verbe de Dieu s’est fait homme en la sainte Vierge ou qu’elle est la mère de Jésus Christ, sans admettre par là même que l’honorer est un devoir pour tout chrétien.

Catacombes romaines
Catacombes romaines

La gloire de Jésus Christ rejaillit essentiellement sur sa Mère, la couvre de ses splendeurs et la rend par là même digne de tout hommage : y manquer, c’est manquer à Jésus Christ même, c’est le blesser dans son affection de Fils ; c’est nous priver nous-mêmes de toutes les grâces qu’une telle Mère peut mieux que tout autre obtenir d’un tel Fils.

Aussi l’Évangile nous présente-t-il comme premiers modèles de ce culte tout ce qu’il y a de plus vénérable. C’est l’archange Gabriel dont nous empruntons les propres paroles pour en faire l’expression de nos hommages : «Je vous salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes».

C’est sainte Élisabeth qui, inspirée par l’Esprit divin, répète la louange descendue du Ciel : «Vous êtes bénie entre toutes les femmes», en y ajoutant cet autre éloge : «Le fruit de vos entrailles est béni.» C’est Jésus Christ lui-même qui a rendu à Marie pendant trente ans un culte filial de confiance et de tendresse, de soumission et d’obéissance, sans oublier Joseph : «et il leur était soumis».

Aussi voyons-nous le culte de Marie en honneur dès les temps apostoliques. Les découvertes faites aux Catacombes romaines (photo D.R.) nous montrent à côté du portrait de Jésus Christ le portrait de la Sainte Vierge ; preuve que dès lors on l’honorait dans les exercices religieux.

À toutes les époques et dans tous les lieux, son culte a été si populaire ; c’est un culte qui va au cœur, qui repose l’âme fatiguée, qui console le cœur affligé, qui rassérène l’esprit désolé, qui fait du bien à tous.■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse