Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La Mère du Rédempteur

La Mère du Rédempteur

Marie Mère du Rédempteur monastère de sainte Catherine au Mont Sinaï
Marie Mère du Rédempteur monastère de sainte Catherine au Mont Sinaï

Dans le système dogmatique de l’Église catholique, la Mère du Christ apparaît à côté du Christ, le nouvel Adam, non seulement en tant que terre vivante, dont il est formé, mais elle entre également au premier plan en tant que nouvelle Ève, c’est-à-dire comme personne liée au Christ par la communication la plus intime et la plus vivante, et qui, en et par lui, préside l’univers tout entier, comme Ève avec Adam a présidé le monde terrestre.

Avec le Christ, elle constitue la pierre angulaire, la racine ainsi que la couronne de l’ordre surnaturel et, par son activité, elle participe pleinement à son œuvre de rédemption… La mère du Rédempteur est le premier et le plus parfait fruit de la rédemption, à travers la richesse personnelle de sa vie surnaturelle et à travers son activité.

En ce qui concerne sa dignité, sa vertu et son activité, elle préfigure la grâce de rédemption, qui sera distribuée à tous les autres rachetés. En d’autres termes, Marie, la mère spirituelle de chaque âme rachetée et de l’Église dans son ensemble, est à la fois le modèle de la filiation divine de la grâce des rachetés et de la maternité céleste de l’Église…

À propos de la place de Marie dans le plan divin du monde, notons ce que dit saint Bernard :
D’une manière substantielle, le Christ effectua le salut au centre de la terre, nommément en la Vierge Marie, appelée centre de la terre en raison de ses caractéristiques extraordinaires.

Car, vers elle, regardent, comme le centre, comme l’autel de Dieu, comme la cause des choses, et comme l’économie des siècles, ceux qui sont au paradis, ceux qui sont en enfer et ceux qui nous ont précédés, et ceux qui sont maintenant et ceux qui suivront : ceux qui sont dans les cieux pour être restaurés, ceux qui sont en enfer afin qu’ils soient libérés ; ceux qui sont passés avant nous pour être trouvés fidèles, et ceux qui suivent pour être glorifiés.

Toutes les générations appelleront bienheureuse la Mère de Dieu, la Maîtresse du Monde, la Reine du Ciel qui a donné vie et gloire à toutes les générations. Car en elle les anges trouvent la joie, la juste grâce et les pécheurs le pardon. À bon droit, les yeux de toutes les créatures se tournent vers elle, car en elle et par elle la main bénigne de Dieu a recréé ce qu’il avait créé.

Matthias Joseph Scheeben

 

Prière de Sainte Louise de Marillac

Sainte Louise de Marillac
Sainte Louise de Marillac

Je suis à vous, Sainte Vierge, pour être plus parfaitement à Dieu. Vous appartenant, apprenez-moi à imiter votre sainte vie, par l’exécution de ce que Dieu demande de moi.

Je requiers en tout humilité votre assistance ; vous connaissez ma faiblesse, vous voyez mon cœur. Faites, s’il vous plaît, par vos prières, ce que je laisse par mon impuissance et négligence.

Puisque c’est de votre cher Fils, mon Rédempteur, que vous avez pris les héroïques vertus que vous avez pratiquées sur la terre, unissez l’esprit de mes actions à sa sainte présence pour la gloire de son saint Amour.

Que toute créature honore vos grandeurs, vous regarde comme assuré moyen pour aller à Dieu, vous aime par préférence à toute autre pure créature, que chacune vous rende la gloire que vous méritez comme fille bien aimée du Père, mère du Fils et digne épouse du Saint Esprit.

Saint Louise de Marillac – Écrits spirituels p. 693

Chercher, trouver et se dépenser pour des perles précieuses

Chercher, trouver et se dépenser pour des perles précieuses

Quelques jours avant de se rendre à Lisbonne au Portugal pour les JMJ, le Pape François a animé la prière mariale de l’Angélus sur la Place Saint Pierre. En commentant l’évangile du 17ème dimanche du temps ordinaire, qui rapporte la parabole des perles précieuses, le Saint-Père invite à ne pas «s’enfermer dans l’habitude, dans la médiocrité, mais à raviver le désir, à cultiver des rêves, à chercher la nouveauté du Seigneur».

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 30 juillet 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, l’Évangile raconte la parabole d’un marchand à la recherche de perles précieuses. Celui-ci, dit Jésus, « ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède et l’achète » (Mt 13, 46). Arrêtons-nous un instant sur les gestes de ce marchand, qui d’abord cherche, puis trouve et enfin achète.

Première étape : regarder. C’est un marchand entreprenant qui ne reste pas immobile mais quitte sa maison et part à la recherche de perles précieuses. Il ne dit pas : « Celles que j’ai me suffisent », il en cherche de plus belles.

Et c’est pour nous une invitation à ne pas nous enfermer dans la routine, dans la médiocrité de ceux qui sont satisfaits, mais à raviver le désir, pour que le désir de chercher, d’avancer ne meure pas ; cultiver des rêves de bien, rechercher la nouveauté du Seigneur, car le Seigneur n’est pas répétitif, il apporte toujours de la nouveauté, la nouveauté de l’Esprit, il renouvelle toujours les réalités de la vie (voir Ap 21, 5). Et nous devons avoir cette attitude : chercher.

Le deuxième geste du marchand est de trouver. C’est une personne avisée, qui « a de l’œil » et sait reconnaître une perle de grande valeur. Ce n’est pas facile. On pense, par exemple, aux fascinants bazars orientaux, où les étals, pleins de marchandises, s’entassent le long des murs des rues pleines de monde ; ou à certains étals que l’on voit dans de nombreuses villes, remplis de livres et d’objets divers.

Parfois dans ces marchés, si l’on s’arrête et regarde bien, on peut découvrir des trésors : des choses précieuses, des volumes rares qui, mêlés à tout le reste, ne se remarquent pas au premier coup d’œil. Mais le marchand de la parabole a l’œil attentif et sait trouver, sait « discerner » pour trouver la perle.

Cela aussi est une leçon pour nous : chaque jour, à la maison, dans la rue, au travail, en vacances, nous avons l’occasion de voir de bonnes choses. Et il est important de savoir trouver ce qui compte : s’entraîner à reconnaître les perles précieuses de la vie et à les distinguer du bric-à-brac.

Ne perdons pas de temps et de liberté sur des choses anodines, des passe-temps qui nous laissent vides à l’intérieur, alors que la vie nous offre chaque jour la perle précieuse d’une rencontre avec Dieu et avec les autres ! Il faut savoir le reconnaître : discerner pour le trouver.

Et le dernier geste du marchand : acheter la perle. Se rendant compte de son immense valeur, il vend tout, sacrifie tout pour l’avoir. Changez radicalement l’inventaire de votre entrepôt; il ne reste plus que cette perle : c’est sa seule richesse, le sens de son présent et de son avenir. C’est aussi une invitation pour nous. Mais quelle est cette perle pour laquelle on peut tout renoncer, celle dont le Seigneur nous parle ?

Cette perle c’est Lui-même, c’est le Seigneur ! Cherchez le Seigneur et trouvez le Seigneur, rencontrez le Seigneur, vivez avec le Seigneur. La perle, c’est Jésus : Il est la perle précieuse de la vie, à chercher, à trouver et à s’approprier. Cela vaut la peine de tout investir en lui car la vie change quand on rencontre le Christ. Si vous rencontrez Christ, cela change votre vie.

Revenons donc aux trois gestes du commerçant – chercher, trouver, acheter – et posons-nous quelques questions.

Recherche : suis-je, dans ma vie, en recherche ? Est-ce que je me sens à l’aise, suis-je arrivé, suis-je satisfait ou est-ce que j’entraîne mon désir de bien ? Suis-je en « retraite spirituelle » ? Combien de jeunes sont à la retraite !

Deuxième geste, trouver : est-ce que je m’exerce à discerner ce qui est bon et vient de Dieu, sachant renoncer à ce qui au contraire me laisse peu ou rien ?

Enfin, acheter : puis-je me dépenser pour Jésus ? Il vient en premier pour moi, est-il le plus grand bien de la vie ? Ce serait bien de lui dire aujourd’hui : « Jésus, tu es mon plus grand atout ».

Que chacun le dise maintenant dans son cœur : « Jésus, tu es mon plus grand bien ». Marie aide-nous à chercher, trouver et embrasser Jésus de tout nous-mêmes.
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Après l’angélus

Chers frères et sœurs !

Aujourd’hui, nous célébrons deux Journées mondiales organisées par l’ONU : la Journée de l’amitié et la Journée contre la traite des êtres humains. Le premier promeut l’amitié entre les peuples et les cultures ; le second combat le crime qui fait de l’homme une marchandise.

La traite est une réalité terrible, qui touche trop de personnes : enfants, femmes, travailleurs…, beaucoup de personnes exploitées ; tous vivent dans des conditions inhumaines et souffrent de l’indifférence et du rejet de la société. Il y a beaucoup de trafic dans le monde aujourd’hui. Que Dieu bénisse ceux qui se sont engagés à lutter contre la traite.

Ne cessons de prier pour l’Ukraine meurtrie, où la guerre détruit tout, même le grain. C’est une grave offense à Dieu, car le blé est son don pour nourrir l’humanité ; et le cri de millions de frères et sœurs souffrant de la faim monte jusqu’au Ciel. J’en appelle à mes frères, les autorités de la Fédération de Russie pour que l’initiative de la mer Noire reprenne et que le grain puisse être transporté en toute sécurité.

Le 4 août prochain marquera le troisième anniversaire de l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth. Je renouvelle mes prières pour les victimes et leurs familles, qui sont en quête de vérité et de justice, et j’espère que la crise complexe au Liban trouvera une solution digne de l’histoire et des valeurs de ce peuple. N’oublions pas que le Liban est aussi un message.

Je vous demande de m’envoyer vos prières pour mon voyage au Portugal, que j’effectuerai à partir de mercredi prochain, à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse.

De nombreux jeunes, de tous les continents, connaîtront la joie de rencontrer Dieu et leurs frères, guidés par la Vierge Marie, qui après l’Annonciation « se leva et partit en hâte » (Lc 1, 39). A elle, étoile brillante du cheminement chrétien, si vénérée au Portugal, je confie les pèlerins des JMJ et tous les jeunes du monde.

Et maintenant je vous salue, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreux pays. En particulier, je salue le chœur d’enfants de Veliko Tarnovo, en Bulgarie, et le groupe de jeunes mexicains ; ainsi que les adolescents de Biadene et Caonada. Et je salue les garçons de l’Immaculée Conception.

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Marie, secours face à la misère religieuse

Marie, secours face à la misère religieuse

Marie, la Mère de Jésus
Marie, la Mère de Jésus

La doctrine de la coopération nous montre logiquement en Marie le plus puissant des secours dont la foi en détresse puisse disposer, la seule défense victorieuse contre la régression religieuse. Ce n’est pas un hasard si de nos jours ceux que l’Église a mis sur ses autels se tournent si souvent vers Marie; ce n’est pas un hasard si aujourd’hui toute la théologie s’efforce de mettre au point le dogme de Marie, médiatrice de toute grâce.

La Litanie de Lorette affirme déjà ce dogme quand elle appelle Marie «Reine des Anges», c’est-à-dire aussi «Reine de saint Michel au combat», quand elle la proclame «Reine des Apôtres» — sans Marie la prédication apostolique n’eût pas eu d’objet; — quand elle l’invoque enfin comme «Reine du Saint Rosaire» — la prière n’existe pas si le cœur humain n’est pas disponible et consentant. Le dogme marial n’évoque pas seulement la coopération de la créature accomplie en Marie, mais, en Marie, la coopération de toutes les créatures.

La misère religieuse entraîne toujours de plus amples misères. Sans doute notre époque ne croit-elle plus que le châtiment suit de près le rejet de Dieu, elle a oublié ce simple truisme suivant lequel un trouble au cœur de l’organisme dérègle fatalement toutes les fonctions extérieures; elle s’en est pourtant vu administrer les preuves les plus grandioses et les plus terribles qui aient jamais été fournies au monde.

La foi en Marie triomphatrice de l’impiété couronne ainsi la foi en Marie «perpétuel secours». La femme nous a, au sens le plus fort du mot, «porté» le salut; vraie sur le plan religieux, et parce qu’elle est vraie sur ce plan, cette proposition vaut également partout. Les peuples et les États, pour s’épanouir, ont besoin de vraies mères…

Cette idée ne correspond pas seulement à la vérité biologique immédiate, elle correspond aussi à cette vérité plus profonde que le monde spirituel lui-même ne se contente pas d’hommes aux vues droites, il réclame aussi la Mère.

Ici, les chemins se croisent. Si d’un côté la création a possibilité de collaborer à la Rédemption, elle a prétendu se l’approprier. Notre époque sécularisée a commis la folie masculine de se fier à soi-même pour son salut, comme si nous étions nos propres créateurs ; cette folie explique tous ses échecs. La créature n’est jamais rédemptrice, mais elle doit prendre part à la Rédemption.

L’activité créatrice ne peut échoir à l’être créé qu’à la faveur d’une « conception ». Car l’homme lui aussi, quand son esprit conçoit quelque étincelle créatrice, il l’accueille sous le signe de Marie, dans l’humilité et le don de soi, — ou bien il ne conçoit rien du tout; tout au plus conçoit-il un esprit «qu’il peut comprendre» et incapable lui-même d’aucune compréhension profonde.

Le monde est bien mû par la force virile, mais il ne peut être fécondé, au sens profond du terme, que sous le signe de la femme. La créature ne jouit absolument que d’une seule faculté : s’offrir à Dieu; seule l’Ancilla Domini [Servante du Seigneur] est la Regina Coeli [Reine du Ciel].

Partout où la créature collabore en toute sincérité, on voit poindre la «mère du Créateur», la «mère du bon conseil». Partout où la créature s’arrache à elle-même, la «mère tout aimable», la « mère du bel amour », se porte au secours du monde blessé. Partout où les peuples sont de bonne volonté, la «reine de la paix » intercède pour eux.

Gertrude von Le Fort