Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

la Pâque, cœur du mystère chrétien

Il y a dix ans exactement, le Pape émérite Benoît XVI méditait sur la Pâque du Christ, lors de son Audience générale. Nous vous proposons  un extrait de sa méditation.

Christ ressuscité en mandorle -N.-D. du Marillais 49
Christ ressuscité en mandorle -N.-D. du Marillais 49

Chers frères et sœurs,

Je voudrais aujourd’hui réfléchir avec vous brièvement sur la Pâque, cœur du mystère chrétien. Tout, en effet, part de là: le Christ ressuscité d’entre les morts est le fondement de notre foi. A partir de la Pâque rayonne, comme d’un centre lumineux, incandescent, toute la liturgie de l’Église, tirant d’elle son contenu et sa signification.

La célébration liturgique de la mort et de la résurrection du Christ n’est pas une simple commémoration de cet événement, mais elle est son actualisation dans le mystère, pour la vie de chaque chrétien et de toute communauté ecclésiale, pour notre vie.

En effet, la foi dans le Christ ressuscité transforme l’existence, en opérant en nous une résurrection continuelle, comme l’écrivait saint Paul aux premiers croyants: «Jadis vous étiez ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur; conduisez-vous en enfants de lumière; car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité» (Ep 5, 8-9).

Comment pouvons-nous alors faire devenir «vie» la Pâque ? Comment toute notre existence intérieure et extérieure peut-elle assumer une «forme» pascale? Nous devons partir de la compréhension authentique de la résurrection de Jésus: un tel événement n’est pas un simple retour à la vie précédente, comme il le fut pour Lazare, pour la fille de Jaïre ou pour le jeune de Naïm, mais c’est quelque chose de complètement nouveau et différent.

La résurrection du Christ est l’accès vers une vie non plus soumise à la caducité du temps, une vie plongée dans l’éternité de Dieu. Dans la résurrection de Jésus commence une nouvelle condition du fait d’être hommes, qui éclaire et transforme notre chemin de chaque jour et ouvre un avenir qualitativement différent et nouveau pour toute l’humanité.

C’est pourquoi saint Paul non seulement relie de manière inséparable la résurrection des chrétiens à celle de Jésus (cf. 1 Co 15, 16.20), mais il indique également comment on doit vivre le mystère pascal dans le quotidien de notre vie…

Chers amis, Oui, le Christ est vraiment ressuscité! Nous ne pouvons pas garder uniquement pour nous la vie et la joie qu’Il nous a données dans sa Pâque, mais nous devons les donner à ceux que nous approchons. Tel est notre devoir et notre mission: faire renaître dans le cœur du prochain l’espérance là où il y a le désespoir, la joie là où il y a la tristesse, la vie là où il y a la mort.

Témoigner chaque jour de la joie du Seigneur ressuscité signifie vivre toujours de «façon pascale» et faire retentir l’annonce joyeuse que le Christ n’est pas une idée ou un souvenir du passé, mais une Personne qui vit avec nous, pour nous et en nous, et avec Lui, pour Lui et en Lui, nous pouvons faire l’univers nouveau (cf. Ap. 21, 5).

* * *

Puissiez-vous être le ferment nouveau de notre monde, en apportant à tous les hommes la lumière de la Résurrection du Christ, qui est un message de vérité et de vie ! Bonne fête de Pâques à tous!

BENOÎT XVI AUDIENCE GÉNÉRALE Place Saint-Pierre mercredi 27 avril 2011

© Copyright 2011 – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

le Bon Pasteur défend, connaît et aime chacun de nous

le Bon Pasteur défend, connaît et aime chacun de nous

Juste avant de réciter l’antienne mariale de ce temps pascal depuis les fenêtres des appartements pontificaux, le Pape a médité en cette journée mondiale de prière pour les vocations sur la figure du Bon Pasteur qu’incarne Jésus, Lui qui défend, connaît et aime ses brebis.

PAPE FRANÇOIS

REGINA COELI

Place Saint Pierre
Dimanche, 25 avril 2021

Chers frères et sœurs, bonjour!

En ce quatrième dimanche de Pâques, dit dimanche du Bon Pasteur, l’Évangile (Jn 10, 11-18) présente Jésus comme le vrai berger, qui défend, connaît et aime ses brebis.

Lui, le Bon Pasteur, est opposé au « mercenaire », qui ne se soucie pas des brebis, parce qu’elles ne sont pas à lui. Il ne fait ce travail que contre rémunération, et il ne prend pas la peine de les défendre: quand le loup arrive, il s’enfuit et les abandonne (cf. vv. 12-13).

Jésus, en revanche, véritable berger, nous défend toujours, nous sauve dans de nombreuses situations difficiles, des situations dangereuses, à la lumière de sa parole et de la force de sa présence, que nous expérimentons toujours et, si nous voulons écouter, tous les jours.

Le deuxième aspect est que Jésus, le bon berger, sait – le premier aspect: il défend, le second: il sait – ses brebis et les brebis le connaissent (v. 14). Qu’il est beau et réconfortant de savoir que Jésus nous connaît un à un, que nous ne lui sommes pas anonymes, que notre nom lui est connu! Pour lui, nous ne sommes pas «masse», «multitude», non.

Nous sommes des gens uniques, chacun avec sa propre histoire, [et Il] nous connaît chacun avec sa propre histoire, chacun avec sa propre valeur, à la fois en tant que créature et en tant que racheté par le Christ. Chacun de nous peut dire: Jésus me connaît! C’est vrai, c’est ça: il nous connaît comme personne d’autre. Lui seul sait ce qu’il y a dans notre cœur, les intentions, les sentiments les plus cachés.

Jésus connaît nos forces et nos défauts, et est toujours prêt à prendre soin de nous, à guérir les blessures de nos erreurs avec l’abondance de sa miséricorde. En lui, l’image du berger du peuple de Dieu, que les prophètes avaient esquissée, se réalise pleinement: Jésus prend soin de ses brebis, les rassemble, enveloppe cette blessure, guérit le malade. Ainsi, nous pouvons le lire dans le livre du prophète Ézéchiel (cf. 34: 11-16).

Par conséquent, Jésus le Bon Pasteur défend, connaît et aime par-dessus tout ses brebis. Et pour cela, il donne sa vie pour elles (cf. Jn 10, 15). L’amour pour les brebis, c’est-à-dire pour chacun de nous, le conduit à mourir sur la croix, car c’est la volonté du Père, que personne ne se perde. L’amour du Christ n’est pas sélectif, il embrasse tout le monde.

Il nous le rappelle lui-même dans l’Évangile d’aujourd’hui, quand il dit: «Et j’ai d’autres brebis qui ne viennent pas de cette enceinte: celles-là aussi je dois les conduire. Elles écouteront ma voix et deviendront un seul troupeau, [pour] un seul berger »(Jn 10, 16). Ces paroles témoignent de son inquiétude universelle: il est le berger de tous. Jésus veut que chacun puisse recevoir l’amour du Père et rencontrer Dieu.

Et l’Église est appelée à accomplir cette mission du Christ. En plus de ceux qui fréquentent nos communautés, il y a beaucoup de gens, la majorité, qui ne le font que dans des cas particuliers ou jamais. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas enfants de Dieu: le Père confie chacun à Jésus le Bon Pasteur, qui a donné sa vie pour tous.

Frères et sœurs, Jésus nous défend, nous connaît et nous aime tous. Que Marie Très Sainte nous aide à être les premiers à accueillir et à suivre le Bon Pasteur, à coopérer avec joie dans sa mission.

Après le Regina Coeli

Chers frères et sœurs!

Vendredi dernier, José María Gran Cirera et neuf compagnons martyrs ont été béatifiés à Santa Cruz del Quiché, au Guatemala. Ce sont trois prêtres et sept laïcs de la Congrégation des Missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus, tués entre 1980 et 1991, une époque de persécution contre l’Église catholique engagée dans la défense des pauvres.

Animés par la foi au Christ, ils étaient des témoins héroïques de justice et d’amour. Puisse leur exemple nous rendre plus généreux et courageux dans la vie de l’Évangile. Et une salve d’applaudissements pour les nouveaux bienheureux!

J’exprime ma proximité avec la population des îles de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, où une éruption volcanique cause de graves dommages et désagréments. Je vous assure de mes prières et je bénis ceux qui apportent aide et assistance.

Et je suis également proche des victimes de l’incendie d’un hôpital pour patients Covid à Bagdad. Quatre-vingt-deux sont morts à ce jour. Nous prions pour tout le monde.

Je vous avoue que je suis très attristé par la tragédie qui s’est à nouveau produite en Méditerranée ces derniers jours. Cent trente migrants sont morts en mer. Ce sont des gens, ce sont des vies humaines, qui pendant deux jours entiers ont demandé en vain de l’aide, une aide qui n’est pas arrivée. Frères et sœurs, interrogeons-nous tous sur cette énième tragédie. C’est le temps de la honte.

Prions pour ces frères et sœurs et pour les nombreuses personnes qui continuent de mourir au cours de ces voyages dramatiques. Nous prions également pour ceux qui peuvent aider mais qui préfèrent détourner le regard. Nous prions silencieusement pour eux.

Aujourd’hui, la Journée mondiale de prière pour les vocations est célébrée dans toute l’Église, qui a pour thème « Saint Joseph: le rêve de la vocation ». Nous remercions le Seigneur parce qu’il continue à élever dans l’Église des personnes qui, par amour pour lui, se consacrent à l’annonce de l’Évangile et au service des frères.

Et aujourd’hui, en particulier, nous remercions pour les nouveaux prêtres que j’ai ordonnés il y a peu de temps dans la basilique Saint-Pierre … Je ne sais pas s’ils sont ici … Et nous demandons au Seigneur d’envoyer de bons ouvriers travailler dans son domaine et multiplier les vocations à la vie consacrée.

Et maintenant, je vous salue tous cordialement, Romains et pèlerins. En particulier, je salue les parents et amis des nouveaux prêtres; ainsi que la communauté du Collège Pontifical Germanique Hongrois, qui a fait ce matin le traditionnel pèlerinage des Sept Églises. Je souhaite à tous un bon dimanche. Et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

La vie humaine demande un principe maternel

La vie humaine demande un principe maternel

icône monastère de l'Emmanuel Bethléem
icône monastère de l’Emmanuel Bethléem

Le christianisme est une vie nouvelle, la vie éternelle, apportée aux hommes, et ils naissent à cette vie tout le temps de leur existence ici-bas. Mais, puisqu’elle est leur vie, elle est une vie humaine, et la vie humaine, par essence, demande un principe maternel en même temps qu’un principe paternel.

C’est pour cela que, dans sa création, Dieu a fait cette merveille d’entre les merveilles qui est le cœur des mères. II y a mis un amour profond, obstiné, déraisonnable dirait-on, un amour prêt à tous les sacrifices, à tous les dévouements, à toutes les partialités.

Hélas ! que deviendraient les pauvres êtres que nous sommes, si ne se penchait, sur leurs années d’impuissance et de misères, quelqu’un « qui est fait pour les aimer », et s’ils ne portaient, ancré dans leur sang, la certitude d’être précieux pour quelqu’un ?…

Dieu n’a pas voulu que la vie surnaturelle fût moins humaine que la vie naturelle, au contraire, ni que les enfants qu’il adopte en son Fils fussent à moitié orphelins.

Et il a fait la Vierge.

Lui qui met au cœur des mères ordinaires des merveilles de tendresse, que ne mettra-t-il au cœur de la mère par excellence, dont l’amour pour son Fils Unique et pour ses fils d’adoption doit être en quelque manière le pendant du sien ? — Ce seront des combles, des miracles d’affection et de douceur, quelque chose de mystérieux comme la vie de la grâce à laquelle ils correspondent et comme l’incarnation qui est leur raison d’être.

Car, encore une fois, il n’y a que l’incarnation ; mais elle montre sa totalité en donnant aux hommes, comme mère, par une surnaturelle maternité, la mère de Dieu.

Si Dieu même fait qu’une Vierge soit mère, s’il fait qu’étant mère d’un Homme-Dieu elle soit mère de tout le genre humain, il ne lui inspirera pas seulement des sentiments maternels tièdes et réservés dont une mère ordinaire ne se contenterait pas.

La maternité divine, comme saint Thomas le dit, est de l’ordre des choses infinies, et elle l’est en tant que maternité ; c’est donc en un amour maternel en quelque sorte infini qu’elle va s’exprimer. Mère de l’Infini, mère dans laquelle cet Infini devient la vie de l’humanité entière, elle sera en quelque sorte infiniment mère, et Dieu lui fera le cœur assez grand pour aimer en conséquence. Il y va du sérieux, de la sincérité, du réalisme de l’incarnation…

Il y a, dans le plan providentiel, un aspect de l’amour du Christ que les hommes ne voient bien qu’en regardant sa mère, comme il y a un aspect de l’amour de Dieu que les hommes ne voient bien qu’en regardant l’Homme-Dieu…

Là où n’est pas cette douce mère de grâce… Dieu même n’apparaît plus aussi bien comme un père, le Christ n’est plus aussi proche, l’Église n’est plus aussi familiale, le christianisme perd de son attrait accueillant. Il devient comme un temple …  sans présence vivante et sans autel ; un système ordonné mais froid : il n’y a plus de mère dans la maison. En refusant une partie du don de Dieu, c’est toute sa bonté que l’on a mise en doute, et tout le réalisme de l’incarnation.

ÉMILE MERSCH

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse