Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

trouver le visage de Jésus

Le Pape François a célébré, en petit comité du fait de la pandémie, ce mercredi matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe une messe à l’occasion du septième anniversaire de sa visite sur l’île italienne de Lampedusa, symbole des migrations en Méditerranée depuis plusieurs années.

L'île de Lampedusa
L’île de Lampedusa

Dans son homélie, il a établi un parallèle entre le peuple d’Israël qui recherchait Dieu dans le désert et les hommes d’aujourd’hui qui peuvent trouver le visage de Dieu dans les plus faibles et les exclus.

Pandémie de Covid-19 oblige, le Pape a célébré cette messe anniversaire en présence des membres de la section «migrants et réfugiés» du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral. Pas de migrants, cette fois, comme l’an passé, autour du Pape François pour commémorer une visite qui fut la première hors de Rome pour celui qui avait été élu Pape quelques mois auparavant.

En 2013, Lampedusa était perçue comme la «porte de l’Europe» pour des dizaines de milliers de personnes en quête d’une vie meilleure sur le Vieux Continent. Sept ans plus tard, si la situation sur place s’est améliorée et que les tentatives de traversées de la Méditerranée ont diminué, pas question pour le Pape d’oublier.

Il nous rappelle encore la nécessité de s’engager pour ne pas abandonner toutes ces personnes qui, au péril de leur vie, espèrent approcher des côtes européennes. Il rappelle à chacun que rechercher le visage de Dieu, c’est savoir le voir dans «le visage des pauvres, des malades, des abandonnés et des étrangers que Dieu met sur notre chemin.»

Les chrétiens comme Israël dans le désert

Dans son homélie, le Pape rappelle que «le visage de Dieu est notre but et aussi notre étoile polaire, qui nous permet de ne pas perdre le chemin». Or, les chrétiens d’aujourd’hui sont comme le peuple d’Israël dont parle le prophète Osée, dans la première lecture. Ils ne sont pas immunisés contre «la prospérité et l’abondante richesse» qui les ont éloignés du Seigneur et ont rempli leur cœur «de fausseté et d’injustice».

Le prophète exhorte donc à se convertir et «à tourner nos regards vers le Seigneur pour apercevoir sa face». Cette «recherche du visage de Dieu est motivée par un désir de rencontre personnelle avec le Seigneur, avec son immense amour et sa puissance salvifique». Comme les douze apôtres ont pu regarder Jésus dans les yeux, nous pouvons nous aussi, «disciples du troisième millénaire», le rencontrer aujourd’hui.

Le visage de Jésus est dans celui de l’étranger

«Cette rencontre devient aussi pour nous un temps de grâce et de salut, en nous investissant de la même mission confiée aux Apôtres». Citant ce qu’il avait dit en février dernier lors de la rencontre de Bari “Libérés de la peur”, il rappelle que c’est Jésus qui «frappe à notre porte affamé, assoiffé, étranger, nu, malade et prisonnier, en demandant qu’on le rencontre et qu’on l’assiste».

«En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40) : «Cet avertissement est aujourd’hui d’une brûlante actualité. Nous devrions tous l’utiliser comme un point fondamental de notre examen de conscience quotidien».

Et de penser à «la Libye, aux camps de détentions, aux abus et aux violences dont sont victimes les migrants, aux voyages d’espérance, aux sauvetages et aux refoulements». «Vous ne pouvez pas imaginer l’enfer dans lequel on vit dans ces camps» Le Pape se rappelle sa rencontre avec ces naufragés. L’interprète ne lui avait alors traduit que le quart des récits de torture qu’un homme lui avait confié.

C’est en souvenir de cette rencontre à Lampedusa que le Pape prie la Vierge Marie, Solacium migrantium (Réconfort des migrants, nouvelle invocation des litanies de Lorette) pour qu’elle nous aide «à découvrir le visage de son Fils dans tous les frères et sœurs contraints à fuir leur terre à cause de tant d’injustices dont notre monde est encore affligé».

Miséricorde et Justice à la lumière de l’Écriture Sainte

La justice et la miséricorde sont deux dimensions du mystère d’amour de Dieu. Elles ne se comprennent bien qu’à la lumière de l’Écriture sainte, notamment de la figure du Christ. Le Dieu de l’Ancien Testament défend la cause et le droit des pauvres qu’il veut sauver, car il est un Dieu juste qui accomplit sa promesse.

Cependant, Dieu juge aussi le péché, mais avec miséricorde ; et le pécheur repenti sait qu’il peut compter sur la justice miséricordieuse du Seigneur. Pareillement, le Christ, qui est venu non pour juger mais pour sauver le monde (Jn. 3,17), exercera son jugement sur les vivants et les morts, avec justice et miséricorde. Ceux qui refusent le salut offert par Dieu et sa grâce miséricordieuse se condamnent eux-mêmes.

Lorsque, dans la prière du Notre Père, nous demandons à Dieu, de nous pardonner nos offenses, nous confessons à la fois notre misère et la miséricorde de Dieu ; nous faisons ainsi car Jésus nous a appris que l’on n’accède à ce Dieu juste et miséricordieux qu’à travers l’expérience du pardon envers notre prochain.

JEAN-PAUL II, AUDIENCE GÉNÉRALE, mercredi 7 Juillet 1999

Quand il propose une réflexion sur la miséricorde, le Pape François pour sa part fait souvent référence à l’Écriture Sainte.

Dans l’Écriture Sainte, affirmait-il le 27 janvier 2016, «la miséricorde de Dieu est présente au cours de toute l’histoire du peuple d’Israël. Avec sa miséricorde, le Seigneur accompagne le chemin des patriarches, il leur donne des enfants malgré leur condition de stérilité, il les conduit sur les sentiers de la grâce et de la réconciliation.»

Dans le judaïsme, Miséricorde et Fidélité sont étroitement liées, mais aussi, dans une optique particulièrement chère au Pape François : Miséricorde et Justice.


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La vraie sagesse vient du cœur

La vraie sagesse vient du cœur

Lors de la prière de l’Angélus du dimanche 5 juillet, le Saint-Père a commenté en trois parties l’évangile du jour tirée du chapitre 11 de saint Matthieu : tout d’abord, Jésus élève un hymne de bénédiction et d’action de grâce au Père, puis il révèle le rapport entre Lui et le Père et enfin invite à le suivre pour trouver le réconfort.

PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 5 juin 2020

Chers frères et sœurs, bonjour!

Le passage évangélique de ce dimanche (cf. Mt 11,25-30) est divisé en trois parties: tout d’abord, Jésus suscite un hymne de bénédiction et d’action de grâce au Père, parce qu’il a révélé aux pauvres et aux simples le mystère du Royaume des cieux; puis il révèle la relation intime et singulière qui existe entre lui et le Père; et invite enfin à aller vers lui et à le suivre pour trouver un soulagement.

En premier lieu, Jésus loue le Père parce qu’il a caché les secrets de son Royaume, de sa vérité, « aux sages et aux savants » (v. 25). Il les appelle ainsi avec un voile d’ironie, parce qu’ils prétendent être sages, savants, et donc avoir le cœur fermé, plusieurs fois. La vraie sagesse vient aussi du cœur, ce n’est pas seulement la compréhension des idées: la vraie sagesse entre aussi dans le cœur.

Et si vous savez beaucoup de choses mais que vous avez le cœur fermé, vous n’êtes pas sage. Les mystères de son Père, Jésus les dit révélés aux «petits», à tous ceux qui s’ouvrent avec confiance à sa Parole de salut, ouvrent leur cœur à la Parole de salut, ressentent le besoin de lui et attendent tout de lui. confiant envers le Seigneur.

Ensuite, Jésus explique qu’il a tout reçu du Père, et l’appelle « mon Père », pour affirmer l’unicité de sa relation avec lui. En effet, ce n’est qu’entre le Fils et le Père qu’il y a réciprocité totale: celui qui connaît le l’autre vit l’un dans l’autre.

Mais cette communion unique est comme une fleur épanouie, pour révéler gratuitement sa beauté et sa bonté. Et voici l’invitation de Jésus: « Viens à moi … » (v. 28). Il veut donner ce qu’il tire du Père. Il veut nous donner la vérité, et la vérité de Jésus est toujours gratuite: c’est un don, c’est le Saint-Esprit, la Vérité.

Tout comme le Père a une préférence pour les « petits », Jésus s’adresse aussi aux « fatigués et opprimés ». En effet, il se place parmi eux, car il est «doux et humble de cœur» (v. 29), comme il le prétend. Comme dans les première et troisième béatitudes, celle des humbles ou des pauvres d’esprit; et celle des mythes (cf. Mt 5,3.5): la douceur de Jésus.

Ainsi Jésus, « doux et humble », n’est pas un modèle pour le résigné ni simplement une victime, mais c’est l’Homme qui vit « de bon cœur » cette condition en toute transparence à l’amour du Père, c’est-à-dire au Saint-Esprit. Il est le modèle des «pauvres d’esprit» et de tous les autres «bienheureux» de l’Évangile, qui font la volonté de Dieu et témoignent de son Royaume.

Et puis, Jésus dit que si nous allons vers lui, nous trouverons un rafraîchissement: le « rafraîchissement » que le Christ offre aux fatigués et aux opprimés n’est pas seulement un soulagement psychologique ou une distribution, mais la joie des pauvres d’être évangélisés et des bâtisseurs de la nouvelle humanité. C’est le soulagement: la joie, la joie que Jésus nous donne, c’est unique, c’est la joie qu’Il a lui-même.

C’est un message pour nous tous, pour tous les hommes de bonne volonté, auquel Jésus s’adresse encore aujourd’hui dans le monde, qui exalte ceux qui se font riches et puissants. Combien de fois disons-nous: « Ah, je voudrais être comme ça, comme ça, qui est riche, a tellement de pouvoir, rien ne manque! »

Le monde exalte les riches et les puissants, quels que soient les moyens, et piétine parfois la personne humaine et sa dignité. Et nous le voyons tous les jours, les pauvres piétinés. Et c’est un message pour l’Église, appelée à vivre les œuvres de miséricorde et à évangéliser les pauvres, à être doux, humbles. Donc, le Seigneur veut que ce soit son Église, c’est nous.

Marie, la plus humble et la plus élevée des créatures, implore pour nous la sagesse du cœur de Dieu, afin que nous puissions discerner ses signes dans notre vie et faire partie de ces mystères qui, cachés aux orgueilleux, se révèlent aux humbles.

Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Cette semaine, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution qui prépare certaines mesures pour faire face aux conséquences dévastatrices du virus Covid-19, en particulier pour les zones déjà en conflit. La demande d’un cessez-le-feu mondial et immédiat, qui permettrait la paix et la sécurité nécessaires pour fournir l’aide humanitaire dont nous avons un besoin urgent, est louable.

J’espère que cette décision sera mise en œuvre efficacement et rapidement pour le bien de nombreuses personnes qui souffrent. Puisse cette résolution du Conseil de sécurité devenir un premier pas audacieux vers un avenir pacifique.

Et je souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!


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