message du Pape pour le pèlerinage à Fatima

Notre Dame de Fatima (détail)

Deux jours avant de partir pour le Sanctuaire marial de Fatima, au Portugal, le Pape envoie ce mercredi 10 mai au soir un message aux pèlerins qui souhaitent prendre part à ce temps fort de la vie de l’Église locale et universelle. Il les invite tous à venir «aux pieds de la Vierge Mère» où il se rend «dans (ses) vêtements de pasteur universel».

Là, il promet de les confier à la protection de la Vierge, en lui demandant de murmurer à chacun: «mon cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira à Dieu.» Ce temps de conversion agrandira nos cœurs,  et les préparera à recevoir les dons de Dieu. Le Pape François remercie enfin les pèlerins de le soutenir par leurs prières.

message intégral du Pape 

«Cher peuple portugais,

Il ne manque que quelques jours à mon et votre pèlerinage jusqu’à la Vierge de Fatima. J’attends avec joie notre rencontre à la maison de la Mère. Je sais bien que nombre d’entre vous souhaiteriez me voir venir également dans vos maisons et vos communautés, dans vos villages et dans vos villes. L’invitation m’est parvenue. J’aimerais tant pouvoir dire que je l’accepte, mais cela ne m’est pas possible. Dès maintenant, je remercie la compréhension dont ont fait preuve diverses autorités quant à ma décision de circonscrire ma visite aux moments et aux événements propres au pèlerinage dans le Sanctuaire de Fatima, où je donne rendez-vous, à tous, aux pieds de la Vierge Mère.

En effet, c’est dans mes vêtements de pasteur universel que je m’apprête à me présenter devant elle, lui offrant un bouquet des plus belles fleurs que Jésus a confié à mes soins (cf. Jean 21, 15-17), c’est-à-dire mes frères et mes sœurs du monde entier, rachetés par son sang, sans exclure personne. Vous le voyez ? J’ai besoin de vous avoir avec moi ; j’ai besoin de votre union (physique ou spirituelle, l’important est que cela vienne du cœur) pour mon bouquet de fleurs, ma «rose d’or». Devenant avec vous «un seul cœur et une seule âme» (Actes 4,32) , je vous confierai tous à la Vierge, en lui demandant de murmurer à chacun : «mon cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira à Dieur». (Apparition de juin 1917).

«Avec Marie, pèlerin dans l’espérance et la paix» : tel est la devise de ce pèlerinage, tout un programme de conversion. Je suis heureux de savoir qu’en priant intensément vous préparez ce moment béni qui porte à un point culminant le centenaire des moments bénis. Cela agrandit nos cœurs et les prépare à recevoir les dons de Dieu. Je vous remercie pour les prières et les sacrifices que vous offrez pour moi tous les jours et dont j’ai tant besoin, parce que je suis un pécheur parmi les pécheurs, «un homme aux lèvres impures, qui demeure au milieu d’un peuple aux lèvres impures» (cf Esaïe 6 :5). Que la prière illumine mes yeux pour savoir regarder les autres comme Dieu les voit, pour aimer les autres comme Lui les aime.

En son nom, je viens à vous dans la joie de partager avec vous l’Évangile de l’espérance et de la paix. Que le Seigneur vous bénisse et la Vierge Marie vous protège !»

Marie, Mère de l’espérance

Blason de la ville de Fatima

«Pèlerins d’espérance et de paix : que vos mains unies en prière continuent de soutenir mes prières».

Place Saint-Pierre, ce mercredi 10 mai 2017, le Pape demande aux fidèles de langue portugaise de s’unir à lui. Vendredi et samedi, il se rendra en pèlerinage à Fatima, au Portugal «pour confier à la Vierge les sorts temporel et éternel de l’humanité et implorer, par son intercession, les bénédictions du Ciel.» Il prie pour que «la plus grande et la meilleure des Mères veille sur chacun, tous les jours jusqu’à l’éternité.»

Deux jours avant son déplacement dans le sanctuaire marial portugais, le Pape a dédié sa catéchèse, lors de l’audience générale et dans le cadre de son cycle sur l’espérance chrétienne, à la figure de Marie, la Mère de l’espérance. «Elle nous enseigne la vertu de l’attente confiante, même quand tout est privé de sens.»

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 10 mai 2017


 Frères et sœurs, dans notre itinéraire de catéchèse sur l’espérance chrétienne, aujourd’hui, nous regardons Marie, Mère de l’espérance. Marie a connu plus d’une nuit sur son chemin de mère.

Dès sa première apparition dans l’histoire des Évangiles, sa figure se profile comme celle d’un personnage de drame. Il était simple de répondre par « oui » à l’invitation de l’ange: mais elle, femme encore dans la fleur de la jeunesse, répond avec courage,  ne sachant rien du destin qui l’attendait.

Marie, en cet instant, nous apparaît comme une de toutes ces mères du monde, courageuses jusqu’à l’extrême quand il s’agit d’accueillir en elle l’histoire d’un homme nouveau qui naît.

Marie n’est pas une femme qui déprime face aux incertitudes de la vie, en particulier quand tout semble aller de travers. Ce n’est pas non plus une femme qui proteste avec violence, qui fulmine contre le destin de la vie quand il prend un tour hostile.

C’est une femme qui médite chaque parole et chaque évènement dans son cœur, qui écoute et qui accueille l’existence telle qu’elle se livre, avec ses jours heureux et avec ses drames.

Et, à l’heure de la nuit la plus extrême, quand son Fils est cloué sur le bois de la croix, les évangiles nous disent qu’elle « restait » là, au pied de la croix, par fidélité au projet de Dieu dont elle s’est proclamée la servante et avec son amour de mère qui souffre.

Elle est là encore pour accompagner les premiers pas de l’Église, dans la lumière de la Résurrection, au milieu des disciples tellement fragiles. C’est pour tout cela que nous l’aimons comme Mère, parce qu’elle nous enseigne la vertu de l’attente confiante, même quand tout semble privé de sens.

Que Marie, la Mère de l’espérance que Jésus nous a donnée à tous, puisse toujours soutenir nos pas, dans les moments difficiles. Qu’elle nous aide à garder confiance dans l’amour de Dieu, aux jours heureux comme aux jours plus douloureux et qu’elle puisse toujours s’adresser à nos cœurs en disant : lève-toi et regarde devant toi, regarde l’horizon. Que Dieu vous bénisse !


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À Antioche les premiers chrétiens dociles à l’Esprit Saint

Ce furent les laïcs, «dispersés par la persécution déchaînée après le martyre d’Étienne», qui apportèrent «la parole aux païens d’Antioche», où «pour la première fois ils furent appelés ‘chrétiens’», obtenant ensuite la voie libre et l’encouragement de la communauté des apôtres de Jérusalem à travers Barnabé.

Sainte Louise de Marillac , fondatrice avec Saint Vincent de Paul des Filles de la Charité

Et le secret de cette première évangélisation extraordinaire a été «la docilité à l’Esprit Saint pour accueillir et annoncer la parole», a dit le Pape lors de la Messe dans la matinée du mardi 9 mai, en invitant à prier aujourd’hui aussi précisément «pour Antioche»(Syrie).

Il a offert la célébration «pour les sœurs de la Maison Sainte-Marthe» — les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul — qui rappellent «le jour de leur fondatrice, sainte Louise de Marillac.»

Une persécution, donc, après «le martyre d’Étienne» qui «a reproché tant de fois — tant de fois! — leur dureté de cœur aux chefs, aux docteurs de la loi.» Et «la parole la plus forte» qu’Étienne «répétait sans cesse» était précisément: «Vous avez résisté à l’Esprit Saint»: commis le péché, en somme, de «résister à l’Esprit Saint, de faire résistance à l’Esprit Saint.»

«Aujourd’hui les lectures nous parlent d’une autre attitude, une attitude contraire: la docilité à l’Esprit Saint, qui est l’attitude des chrétiens.» Et ainsi, d’après les Actes des apôtres, «je me demande: est-ce que ces personnes qui ont été jusqu’en Phénicie, à Chypre, à Antioche, “ne proclamaient la parole à personne en dehors des juifs”» parce qu’elles «avaient encore cette mentalité, que le salut était pour les juifs?»

On lit cependant dans le texte: «Mais certains d’entre eux, des gens de Chypre et de Cyrène, arrivés à Antioche, commencèrent à parler aussi aux Grecs, en annonçant que Jésus est le Seigneur. Et la main du Seigneur — l’Esprit du Seigneur — était avec eux». Et ainsi «un grand nombre crut et se convertit au Seigneur», comme le rapportent les Actes.

Ces chrétiens «ont fait le pas d’annoncer Jésus Christ aux païens avec naturel, parce qu’ils sentaient que l’Esprit poussait à cela: ils ont été dociles». Donc «ce sont des laïcs qui ont apporté la parole, après la persécution, parce qu’ils avaient cette docilité à l’Esprit Saint.»

A cet égard «je voudrais aujourd’hui dire quelque chose sur cette docilité». L’apôtre Jacques, «dans le premier chapitre de sa lettre, nous conseille d’accueillir avec docilité la parole, de la recevoir comme elle vient: la parole qui apporte l’Esprit». Ouvrir son cœur, la recevoir, la laisser entrer comme la semence qui ensuite germera.»

Une fois la parole accueillie, «on l’approfondit un peu» et «le deuxième pas est de connaître la parole: connaître la parole et connaître Jésus.» «Ils me connaissent et me suivent» dit le Seigneur, comme on le lit dans l’Évangile de Jean (10, 22-30) proposé par la liturgie.

«Et ensuite, un troisième pas est la familiarité avec la parole.» Il est en effet important «d’apporter toujours avec nous la parole, de la lire, d’ouvrir notre cœur à la parole, d’ouvrir le cœur à l’Esprit qui est celui qui nous fait comprendre la parole.»

La bonne voie est donc «de recevoir avec docilité la parole, de connaître la parole et de demander à l’Esprit la grâce de la faire connaître». Et «ensuite de faire place pour que cette semence germe et grandisse dans des attitudes de bonté, de douceur, de bienveillance, de paix, de charité, de maîtrise de soi: tout ce qui fait le style chrétien.»

Les Actes des apôtres nous disent que «quand la nouvelle de ces gens qui, venus de Chypre et de Cyrène, annonçaient la parole aux païens, parvint à Jérusalem, eux aussi eurent un peu peur et ils envoyèrent Barnabé à Antioche. Quand celui-ci arriva et vit la grâce de Dieu, il se réjouit et exhortait tout le monde à rester, d’un cœur résolu, fidèle au Seigneur.»

Barnabé, rapportent encore les Actes, était «un ‘homme vertueux et rempli d’Esprit Saint’.» Ainsi, «il y a l’Esprit qui nous guide pour ne pas nous tromper, à accueillir avec docilité l’Esprit, à connaître l’Esprit dans la parole et à vivre selon l’Esprit.»

Il convient de nous demander «si nous résistons à l’Esprit», si «nous lui faisons résistance ou si nous l’accueillons avec docilité, tel est le terme de Jacques: ‘accueillir avec docilité’.» On pourrait dire, en synthèse, «résistance contre docilité»  en demandant la grâce d’être dociles. «Cela s’est précisément passé dans la ville d’Antioche, où on nous a donné notre nom: c’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés ‘chrétiens’. C’est beau, mais prions pour Antioche.»

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