L’Église compte cinq nouveaux saints

Ce dimanche 13 octobre, Place Saint-Pierre à Rome, le Saint-Père a célébré la messe incluant le rite de canonisation de cinq bienheureux, parmi lesquels le cardinal John Henry Newman. Dans son homélie, le Pape a commenté l’évangile du jour pour décrire les trois étapes du «chemin de la foi» : invoquer, marcher, remercier. Trois étapes parcourues par ces saints, par qui le Seigneur a fait briller Sa lumière «dans les obscurités du monde».

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 13 octobre 2019

Chers frères et sœurs,

Avant de conclure cette célébration eucharistique, je souhaite vous saluer et vous remercier tous. Je remercie les frères cardinaux et les évêques, ainsi que les prêtres, les religieux et les hommes du monde entier, en particulier ceux qui appartiennent aux familles spirituelles des nouveaux saints. Je salue tous les fidèles laïcs qui se sont rassemblés ici.

Je salue les délégations officielles de divers pays, en particulier le président de la République italienne et Son Altesse le prince de Galles. En effet, avec leur témoignage évangélique, ces saints ont favorisé la croissance spirituelle et sociale dans leurs pays respectifs.

J’adresse une pensée spéciale aux délégués de la Communion anglicane, avec une profonde gratitude pour leur présence et, je vous souhaite également la bienvenue, cher frère, nouvel évêque ici à Rome.

Je vous salue tous, chers pèlerins, ainsi que ceux qui ont suivi cette messe à la radio et à la télévision. Un salut particulier va aux fidèles de la Pologne, qui célèbrent aujourd’hui le jour du pape: je les remercie pour leurs prières et leur affection constante.

Et mes pensées vont encore une fois au Moyen-Orient. En particulier, la Syrie bien-aimée et tourmentée d’où des informations dramatiques viennent à nouveau sur le sort des populations du nord-est du pays, forcées d’abandonner leurs maisons à cause d’actions militaires: parmi ces populations se trouvent également de nombreuses familles chrétiennes. A tous les acteurs impliqués ainsi qu’à la communauté internationale; Je vous prie de renouveler mon appel à engager sincèrement, honnêtement et de manière transparente sur la voie du dialogue afin de rechercher des solutions efficaces.

Avec tous les membres du Synode des évêques de la région panamazonienne, en particulier ceux de l’Équateur, je suis préoccupé par ce qui s’est passé ces dernières semaines dans ce pays. Je le confie à la prière commune et à l’intercession des nouveaux saints, et je me joins à la souffrance pour les morts, les blessés et les disparus. Je vous encourage à rechercher la paix sociale, en accordant une attention particulière aux populations les plus vulnérables, aux pauvres et aux droits de l’homme.

Et maintenant, nous nous tournons vers la Vierge Marie, modèle de perfection évangélique, pour nous aider à suivre l’exemple des nouveaux saints.

Angelus Domini nuntiavit Mariae, et concepit de Spiritu Sancto…
L’Ange du Seigneur porta l’annonce à Marie, et elle conçut du Saint Esprit…

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Le Christ convertit nos cœurs à l’amour des autres

Le Christ convertit nos cœurs à l’amour des autres

Dans sa catéchèse à l’audience générale de ce mercredi, le pape François a expliqué comment Dieu a converti le cœur de Saul, le persécuteur des chrétiens, et l’a transformé en un prédicateur intrépide que nous connaissons sous le nom de saint Paul

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 9 octobre 2019


Frères et sœurs, le récit de la lapidation d’Étienne fait apparaître la figure d’un « jeune appelé Saul » qui deviendra l’instrument choisi de Dieu pour annoncer l’Évangile aux nations. Il est décrit comme une personne intransigeante, intolérante, voulant alors détruire l’Église.

Mais le Seigneur veut toucher son cœur et le convertir. Sur le chemin de Damas, où il faisait la chasse aux chrétiens, le Ressuscité lui demande de rendre compte de sa rage fratricide : « Pourquoi me persécutes-tu? » lui faisant comprendre que frapper un membre de l’Église, c’est le frapper lui-même.

La lumière du Christ l’a aveuglé, d’homme fort et dominant l’a rendu faible et dépendant des autres. Paul vit alors sa Pâque personnelle, son passage de la mort à la vie. Tout ce qui auparavant était une gloire devient déchet à rejeter afin de gagner le Christ et la véritable vie en lui.

Il retrouve la vue lorsqu’il reçoit l’« illumination » du Baptême avec la mission de porter le nom du Seigneur aux Nations.  Il deviendra un instrument choisi par Dieu pour annoncer l’Évangile.

Vous, qui venez de certains peuples qui ont été persécutés par les dictatures, vous comprenez bien ce que signifie donner la chasse aux gens et les capturer.

C’est ce que faisait Paul, un intransigeant, c’est-à-dire quelqu’un qui manifeste de l’intolérance envers celui qui pense différemment de lui, qui absolutise sa propre identité politique ou religieuse et réduit l’autre à un ennemi potentiel à combattre, pensant ainsi servir la Loi du Seigneur.

Paul a vécu une Pâque personnelle, passant de la mort à la vie. Son Baptême, et pour chacun de nous aussi,  est le commencement d’une vie nouvelle, accompagné d’un regard nouveau sur Dieu, sur nous-mêmes et sur les autres qui, d’ennemis, deviennent des frères dans le Christ.

Comment est-ce que moi, je vis ma vie de foi ? Est-ce que je vais à la rencontre des autres ou est-ce que je suis contre les autres ? Est-ce que j’appartiens à l’Église universelle ou est-ce que j’ai une idéologie sélective.

Demandons au Père, à la suite de Paul, de nous apprendre à ne plus combattre les personnes mais le mal qui les inspire, à ne plus aller contre les autres mais à leur rencontre. Que Dieu vous bénisse !


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attention à ne pas préférer l’idéologie à la foi

attention à ne pas préférer «l’idéologie à la foi»

Au cours de l’homélie de la messe célébrée ce mardi matin, le Pape a dénoncé les conditions que mettent certains chrétiens dans leur vie de foi. Parlant de ceux qui jugent «à partir de la petitesse de leur cœur», il a rappelé que le Seigneur s’approche avec miséricorde de toutes les réalités humaines, parce qu’Il est venu pour sauver et non pour condamner.

 

Jonas devant Ninive
Jonas devant Ninive

La première lecture du jour, tirée du livre du prophète Jonas, fait suite à celle commencée hier, qui décrit la relation conflictuelle entre Dieu et Jonas lui-même. Dieu parle à nouveau à Jonas, et cette fois-ci ce dernier obéit: il se rend à Ninive, les habitants croient en sa parole et veulent se convertir, à tel point que Dieu «se repent du mal qu’il a menacé de leur faire, et ne l’a pas fait».

«Le Jonas têtu, parce que c’est l’histoire d’un Jonas têtu, le Jonas têtu a bien fait son travail, puis il est parti». Mais Jonas blâme le Seigneur, parce qu’Il lui semble trop miséricordieux: Dieu a accompli le contraire de ce qu’Il avait menacé de faire par la bouche même du prophète.

Un cœur endurci face à la Miséricorde de Dieu

Alors Jonas sort de la ville, construit une hutte et attend de voir ce que fera le Seigneur. Le prophète espérait que Dieu détruirait la ville. Le Seigneur fait alors pousser une plante de ricin près de lui, pour lui faire de l’ombre. Puis Il fait en sorte que ce ricin sèche et meure.

Jonas est alors à nouveau indigné contre Dieu. «Toi, tu as pitié de ce ricin, qui ne t’a coûté aucun travail et que tu n’as pas fait grandir, qui a poussé en une nuit, et en une nuit a disparu. Et moi, comment n’aurais-je pas pitié de Ninive, la grande ville (…) ?»,fait alors remarquer le Seigneur. On assiste à un dialogue «entre deux obstinés».

«Jonas est obstiné, car convaincu de par sa foi, et le Seigneur est obstiné dans sa miséricorde: Il ne nous quitte jamais, Il frappe à la porte de notre cœur jusqu’au bout, il est là. Jonas est têtu parce qu’il conçoit sa foi avec des conditions; Jonas est le modèle de ces chrétiens “à condition que”, des chrétiens avec des conditions».

«“Non, non, ces changements ne sont pas chrétiens”, “C’est une hérésie”, “Ça, ça ne va pas”… Des chrétiens qui conditionnent Dieu, qui conditionnent la foi et l’action de Dieu.»

Une étroitesse qui conduit à l’idéologie

Bien de chrétiens «s’enferment dans leurs propres idées et finissent dans l’idéologie: c’est le mauvais chemin, qui va de la foi à l’idéologie.» «Et aujourd’hui il y en a tant»  qui ont peur «de grandir, des défis de la vie, des défis du Seigneur, des défis de l’Histoire», attachés à «leurs convictions, dans leurs premières convictions, dans leurs propres idéologies». Ils «préfèrent l’idéologie à la foi» et s’éloignent de la communauté, ils «ont peur de se mettre entre les mains de Dieu et préfèrent tout juger, mais à partir de la petitesse de leur cœur.»

Enfin «les deux figures de l’Église, aujourd’hui: l’Église des idéologues qui s’accroupissent dans leurs propres idéologies, là, et l’Église qui montre le Seigneur s’approchant de toutes les réalités, qui n’est pas dégoûté: les choses ne dégoûtent pas le Seigneur, nos péchés ne le dégoûtent pas, Il se fait proche comme Il s’est approché pour caresser les lépreux, les malades». « Il est venu pour guérir, Il est venu pour sauver, et non pour condamner.»

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