Commémoration des défunts dans les Catacombes de Priscille à Rome

Commémoration des défunts: les Béatitudes ouvrent au chrétien la voie du Ciel

Le Pape François a célébré la messe de Commémoration des fidèles défunts, en ce samedi 2 novembre, dans les Catacombes de Priscille, à Rome, l’un des plus vastes lieux de sépulture des premiers chrétiens, parmi lesquels figurent plusieurs Papes.

 

Il a souligné qu’il se rendait pour la première fois dans des catacombes, et qu’il était ému de «penser à la vie de ces gens, qui devaient se cacher, qui avaient cette culture d’enterrer les morts et de célébrer l’eucharistie ici, à l’intérieur.» «Aujourd’hui aussi il y en a beaucoup, de nombreuses catacombes dans d’autres pays où ils doivent faire semblant d’organiser une fête ou un anniversaire pour célébrer l’eucharistie.»

Les chrétiens persécutés sont plus nombreux aujourd’hui qu’aux premiers siècles. L’identité des chrétiens ne doit pas se baser sur des critères extérieurs mais sur la cohérence avec les Béatitudes, ainsi qu’avec les exigences décrites dans le 25e chapitre de l’Évangile selon saint Matthieu.

La «carte d’identité» du chrétien se construit sur les Béatitudes, et non pas sur une appartenance à tel ou tel mouvement, à telle ou telle association. L’Évangile nous dit sur quel «protocole» nous serons jugés. Suivons cette invitation à voir Jésus dans la personne malade ou le prisonnier à visiter pour être chrétiens sans notre identité et notre place au Ciel.

La place du chrétien est dans les mains de Dieu

Le Pape a relié l’histoire des premiers chrétiens de Rome dans les catacombes avec celle d’une religieuse, en Albanie, qui, dans un camp de rééducation à l’époque de la dictature communiste, en l’absence de prêtres, procédait à des baptêmes clandestins. «Les chrétiens savaient qu’elle baptisait, et les mamans se rapprochaient avec l’enfant.» Cette religieuse, sans verre dans lequel mettre de l’eau, baptisait les enfants en prenant l’eau du fleuve dans ses chaussures.

Cette histoire montre que même dans les situations les plus extrêmes et inconfortables, les chrétiens doivent comprendre que leur place est là où Jésus intercède pour nous auprès du Père. «Les âmes des justes sont dans les mains de Dieu», même et surtout dans la persécution et sur la croix. Il faut se comporter en «hommes et femmes d’espérance.»

Bien s’agripper à la corde

Sur cette espérance, le Pape a évoqué l’extrait de la Lettre de saint Paul aux Corinthiens (1 Co 15, 51-57), avec «cette vision finale où tout est refait, où tout est recréé, cette Patrie où nous irons tous. Pour y entrer, il n’y pas besoin de choses étranges ou d’attitudes sophistiquées: seulement de faire voir la carte d’identité. “Tout est en place, avance…” Notre espérance est dans le Ciel (…) et nous, avec la corde en main, nous nous soutenons en regardant cette rive du fleuve que nous devons traverser.»

Nous devons toujours rester «bien agrippés à la corde». «Souvent nous verrons seulement la corde et pas encore l’autre rive. Mais toi, agrippe-toi à la corde, et tu arriveras en sécurité».

Après cette visite, de retour au Vatican, le Pape François s’est rendu à la crypte vaticane pour prier, en privé, sur les tombes de ses prédécesseurs, comme c’est la tradition chaque 2 novembre.

Tout vivre avec amour, c’est le chemin de la sainteté

Tout vivre avec amour, c’est le chemin de la sainteté

Lors de l’Angélus de ce vendredi 1er novembre 2019, en la Solennité de la Toussaint, le Pape François a souligné que chacun est appelé à la sainteté, y compris dans les actes les plus ordinaires du quotidien.
La Toussaint
La Toussaint

«La solennité de la Toussaint nous rappelle que nous sommes tous appelés à la sainteté. Les saints de tous les temps, que nous célébrons tous ensemble aujourd’hui, ne sont pas simplement des symboles, des êtres humains distants et inaccessibles. Au contraire, ce sont des gens qui ont vécu les pieds sur terre ; ils ont fait l’expérience du labeur quotidien de l’existence avec ses succès et ses échecs, trouvant dans le Seigneur la force de ressusciter encore et encore et de continuer sur le chemin.»

La sainteté ne peut donc pas être seulement atteinte «par ses propres forces» mais elle est «le fruit de la grâce de Dieu et de notre libre réponse à celle-ci. La sainteté est donc un don et un appel.»

C’est une grâce de Dieu que «nous ne pouvons ni acheter ni troquer, mais que nous accueillons, participant ainsi à la même vie divine par l’Esprit Saint qui demeure en nous depuis le jour de notre Baptême.»

La sainteté est «une réponse au don de Dieu, parce qu’elle se manifeste comme une prise de responsabilité. Dans cette perspective, il est important de prendre un engagement sérieux et quotidien à la sanctification dans les conditions, les devoirs et les circonstances de notre vie, en essayant de vivre tout avec amour, avec charité.»

Même dans les fatigues du chemin de la vie dans la «cité terrestre», nous devons continuer à regarder avec espérance vers «la Cité sainte», c’est-à-dire vers les saints qui nous ont précédé dans le Royaume.

Ce ne sont pas des êtres lointains dont les vies seraient des légendes abstraites, mais nos frères et sœurs, des témoins d’une sainteté «de la porte d’à côté, de ceux qui vivent près de nous et qui sont le reflet de la présence de Dieu» ( mots contenus dans l’Exhortation apostolique Gaudete et exsultate).

«La mémoire des saints nous conduit à lever les yeux au ciel : ne pas oublier les réalités de la terre, mais les affronter avec plus de courage et d’espérance.»

Honorer nos défunts avec respect et fidélité

Après la récitation de la prière de l’Angélus, l’évêque de Rome a remercié «tous ceux qui, dans les paroisses et les communautés, font la promotion d’initiatives de prière en ces jours pour célébrer la Toussaint et commémorer les morts. Ces deux fêtes chrétiennes nous rappellent le lien qui existe entre l’Église de la terre et celle du ciel, entre nous et nos proches qui sont passés dans l’autre vie.»

Il a annoncé qu’il irait célébrer ce samedi 2 novembre une messe dans les Catacombes de Priscille, «un des lieux de sépulture des premiers chrétiens de Rome.»

«En ces jours où, malheureusement, il y a aussi des messages de culture négative sur la mort et les morts, je vous invite à ne pas négliger, si possible, une visite et une prière au cimetière.» «Je vous souhaite à tous une bonne fête en la compagnie spirituelle des saints.»

l’Amour du Christ n’est pas celui d’un téléroman.

L’Amour du Christ n’est pas celui d’un téléroman.

Lors de la messe de ce  matin, jeudi 31 octobre, à la Maison Sainte Marthe, le Pape nous a demandé de comprendre la tendresse de l’amour de Dieu en Jésus pour chacun de nous : ce n’est qu’ainsi que nous pouvons vraiment comprendre l’amour du Christ.

Puisse le Saint-Esprit nous faire comprendre « l’amour du Christ pour nous » et préparer nos cœurs à « se laisser aimer » par le Seigneur. Telle est la recommandation du pape François, en se concentrant sur la première lecture d’aujourd’hui, extraite de la lettre de Saint Paul aux Romains.

Dans l’homélie, le pape explique comment l’apôtre des gentils pouvait même paraître « un peu fier», « trop ​​confiant » en affirmant que même « la tribulation, l’angoisse, la persécution, la faim, la nudité , le danger, l’épée ne parviendront à nous séparer de l’amour du Christ.  »

L’amour d’une mère

Et pourtant, d’après Saint Paul, « nous sommes plus que des gagnants » avec l’amour du Seigneur. C’est parce que, à partir du moment où « le Seigneur l’a appelé sur le chemin de Damas, Saint Paul a commencé à comprendre le mystère du Christ » : « il était tombé amoureux du Christ » pris par « un amour fort  » , « grand « , pas un « sujet » de « téléroman». Un amour « sérieux», au point de « sentir que le Seigneur l’a toujours accompagné dans de belles et de mauvaises choses. »

« Il a ressenti cela avec amour. Et je me demande: est-ce que j’aime le Seigneur comme ça? Quand les temps difficiles arrivent, combien de fois ressent-on le désir de dire: « Le Seigneur m’a abandonné, il ne m’aime plus » et on aimerait quitter le Seigneur. Mais Paul était sûr que le Seigneur n’abandonne jamais. Il a compris l’amour du Christ dans sa propre vie. C’est la route qui nous fait voir Paul: la route de l’amour, toujours, dans le bien et le mal, toujours et en avant. C’est la grandeur de Paul. »

Donner sa vie pour l’autre

L’amour du Christ, « ne peut être décrit« , c’est quelque chose de grand.

« Il est celui qui a été envoyé par le Père pour nous sauver et il l’a fait avec amour, il a donné sa vie pour moi: il n’y a pas de plus grand amour de donner sa vie pour un autre. Nous pensons à une mère, l’amour d’une mère, par exemple, qui donne sa vie pour son enfant, l’accompagne toujours dans la vie, dans les moments difficiles mais c’est encore peu … C’est un amour proche de nous, ce n’est pas un amour abstrait l’amour de Jésus, c’est un amour je-toi, je-toi, chacun de nous, avec nom et prénom. »

Il a pleuré pour chacun de nous

Dans l’évangile de Luc, le Pape note « quelque chose de l’amour concret de Jésus« . En parlant de Jérusalem, Jésus a rappelé les moments où il avait essayé de rassembler ses enfants, « comme une poule, ses poussins sous ses ailes», et il a été empêché. Puis il a « pleuré».

« L’amour du Christ l’amène aux larmes, aux larmes pour chacun de nous. La tendresse dans cette expression. Jésus pourrait condamner Jérusalem, dire de mauvaises choses … Et il se plaint parce qu’on ne se laisse pas aimer comme les poussins. Cette tendresse de l’amour de Dieu en Jésus, cela a été compris par Paul. »

« Si nous ne venons pas à ressentir, à comprendre la tendresse de l’amour de Dieu en Jésus pour chacun de nous, nous ne pourrons jamais comprendre ce qu’est l’amour du Christ. C’est un amour comme celui-ci, qui attend patiemment, l’amour qui joue cette dernière carte avec Judas: « Ami», lui donne le moyen de sortir, jusqu’au bout. »

« Même avec les grands pécheurs, jusqu’à la fin, il aime avec cette tendresse. Je ne sais pas si nous pensons à Jésus si tendre, Jésus qui pleure, comment il a pleuré devant le tombeau de Lazare, comment il a pleuré ici, en regardant Jérusalem. »

Un amour qui devient larmes

Le Pape François nous presse donc instamment à nous demander si Jésus pleure pour nous, lui qui nous a donné « beaucoup de choses » alors que nous choisissons souvent de partir « pour un autre chemin». L’amour de Dieu « devient larme, on fait des larmes, des larmes de tendresse en Jésus». Pour cette raison, Saint Paul « était tombé amoureux du Christ et rien ne pouvait le séparer de lui».

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