Jésus cherche des témoins de sa vie

Solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul

Martyres de Jésus, de saint Pierre et saint Paul - vitrail du chœur église Saint Pierre et saint Paul Ivry-sur-Seine 94
Martyres de Jésus, de saint Pierre et saint Paul – vitrail du chœur église Saint Pierre et saint Paul Ivry-sur-Seine 94

Le Pape François invite les fidèles à renouveler tous les jours la rencontre avec Jésus, présent et avenir, suivant en cela l’exemple des apôtres Pierre et Paul  qui sont des témoins à trois titres : témoins de vie, témoins de pardon et témoins de Jésus.

Dans son homélie prononcée lors de la messe et la bénédiction des palliums pour les nouveaux métropolites en la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul, en la basilique Saint-Pierre, ce samedi matin, le Pape François a explicité ces trois dimensions des saints patrons de la ville de Rome et de l’Église catholique.

témoins de vie

«Leurs vies n’ont pas été nettes et linéaires.» Malgré leurs défauts, «Jésus les appela par leurs noms et changea leur vie. Et après toutes ces aventures, il leur fit confiance, il fit confiance à deux pécheurs repentis.»

«Le point de départ de la vie chrétienne n’est pas le fait d’être digne. Quand nous nous considérons meilleurs que les autres, c’est le début de la fin. Le Seigneur n’accomplit pas des prodiges avec celui qui se croit juste.»

Le Seigneur «cherche des personnes […]qui sont disposées à lui ouvrir leur cœur». Pierre et Paul «ont conservé cette humilité jusqu’à la fin», car «la sainteté n’est pas dans l’élévation de soi, mais dans l’abaissement de soi.»

témoins de pardon

Seul le pardon de Dieu peut nous aider. Les deux apôtres sont ainsi des témoins du pardon. «Ils ont rencontré un amour plus grand que leurs défaillances, un pardon si fort qu’il guérit même leurs sentiments de culpabilité.»

Mais ils furent surtout des témoins de Jésus. Pierre le reconnut comme le Christ, le Messie. «Jésus n’est pas le passé, mais le présent et l’avenir». «Le témoin n’est pas celui qui connaît l’histoire de Jésus mais celui qui vit une histoire d’amour avec Jésus.» Il annonce que «Jésus est vivant et qu’il est le secret de la vie». Et ce «témoignage naît de la rencontre avec Jésus vivant.»

témoins de Jésus

Le Christ «ne veut pas de ‘reporter’ de l’esprit, encore moins des chrétiens de couverture. Il cherche des témoins qui chaque jour disent : ‘Seigneur, tu es ma vie’.»

Pierre et Paul «ont assumé l’unique mesure possible pour celui qui suit Jésus : celle d’un amour sans mesure.»  «retrouvons dans le rapport quotidien avec Jésus et dans la force de son pardon nos racines.»

les palliums

Lors de cette messe, les palliums, ensuite remis aux archevêques métropolitains nommés dans l’année écoulée, ont été bénis. Cette pièce d’étoffe «rappelle la brebis que le Pasteur est appelé à porter sur les épaules». C’est le signe aussi que pour posséder la vie, il faut la perdre et la donner.

Présente comme de coutume, une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople a été saluée par le Pape qui a rappelé que catholiques et orthodoxes sont appelés à être témoins de Jésus par leur vie.

Angélus

Après avoir célébré la messe en la basilique Saint-Pierre à l’occasion de la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul, le Pape François a récité la prière de l’angélus ce samedi midi. Il a rappelé que l’Église était l’épouse du Christ, pas une organisation religieuse. Il a exhorté les fidèles à reconnaitre les dons des autres sans malice et sans envie.

«Jésus ne parle de l’Église comme d’une réalité extérieure mais exprime le grand amour qu’il a pour elle : mon Église, il nous aime». «Nous ne sommes pas un groupe de croyants ou une organisation religieuse, nous sommes son épouse.» Et nous le disons «avec un amour inclusif».

Pierre et Paul étaient très différents l’un de l’autre mais cela ne les a pas empêchés d’être unis par un amour plus grand et devenir frères dans la foi. Les fidèles ont à suivre leur exemple et à «apprécier les qualités des autres», à «reconnaître les dons des autres sans malice et sans envie», car l’envie est du «vinaigre versé sur le cœur» qui rend «la vie amère».  «Nous appartenons les uns aux autres : c’est le splendide mystère de notre Église.»

« Que Notre-Dame, qui a instauré l’harmonie entre les apôtres et prié avec eux (cf. Ac 1, 14), nous protège en tant que frères et sœurs dans l’Église ! »

Persévérer dans l’enseignement des Apôtres et dans la communion

Catéchèse sur les Actes des Apôtres: 4. « Persévérer dans l’enseignement des Apôtres et dans la communion, dans la fraction du pain et dans les prières » (Actes 2, 42). La vie de la communauté primitive entre l’amour pour Dieu et l’amour pour les frères: l’Église est cette communauté qui peut partager la Parole de Dieu mais aussi le pain. Le choix de la communion et de l’attention aux pauvres fait que l’Église peut vivre une authentique vie liturgique.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 26 juin 2019


Frères et sœurs, avec la puissante effusion de l’Esprit Saint sur la première communauté chrétienne, environ trois mille personnes sont entrées dans cette fraternité, habitat des croyants et ferment ecclésial de l’œuvre d’évangélisation.

Ainsi, leur vie quotidienne, par la chaleur de la foi et le don de l’Esprit, est devenue l’espace de la manifestation du Christ vivant, à travers des signes et des prodiges avec l’aide des Apôtres. L’évangéliste Luc nous le raconte, en nous présentant l’Église de Jérusalem comme le paradigme de toute communauté chrétienne, l’icône d’une fraternité qui séduit et attire, et cela sans qu’elle ne soit idéalisée ni minimisée.

A l’inverse de la société humaine, la communauté des croyants bannit l’individualisme pour favoriser le partage et la solidarité. Car la grâce baptismale révèle le lien intime entre les frères en Christ, appelés à partager, à donner selon les besoins de chacun. L’Église est donc cette communauté capable de partager avec les autres non seulement la Parole de Dieu mais aussi le pain.

Et le choix de la voie de la communion et de l’attention aux pauvres fait que l’Église, cette fraternité, peut vivre une authentique vie liturgique. C’est ce que nous montre saint Luc dans le récit des Actes : une liturgie vécue, où le croyant apprend à se connaître en vérité, d’une manière pascale, comme fils de Dieu qui porte la vie au monde.

Demandons à l’Esprit Saint de nous aider à faire de nos communautés des lieux où la vie nouvelle en Christ est accueillie et pratiquée par le partage et la solidarité. Qu’il nous aide aussi à vivre dans nos communautés des liturgies qui soient une vraie rencontre avec Dieu et une source de communion entre frères et sœurs. Que Dieu vous bénisse !


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La fête du Corps et du Sang du Christ renouvelle notre émerveillement en l’Eucharistie.

La fête du Corps et du Sang du Christ renouvelle notre émerveillement dans l’Eucharistie. Lors de la prière  de l’Angélus, ce dimanche sur la place Saint-Pierre, le Pape François a médité sur la solennité et invité les chrétiens à  partager entre eux cet émerveillement.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 23 juin 2019

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, en Italie et dans d’autres pays [comme en France}, est célébrée la solennité du corps et du sang du Christ. L’Évangile présente l’épisode du miracle des pains (voir Lc 9,11-17) qui se déroule sur les rives du lac de Galilée. Jésus a l’intention de parler à des milliers de personnes et de guérir.

Puissance  et compassion

À la tombée de la nuit, les disciples s’approchent du Seigneur et lui disent: « « Renvoie cette foule :
qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ; » (v. 12). Même les disciples étaient fatigués. En fait, ils se trouvaient dans un endroit isolé et les gens devaient marcher et aller dans les villages pour acheter de la nourriture.

Et Jésus le vit et répondit :  » Donnez-leur vous-mêmes à manger. » (v. 13). Ces mots provoquent l’étonnement des disciples. Ils n’ont pas compris, ils étaient peut-être aussi en colère et ils ont répondu: «Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons. À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple.» (ibid.).

Au lieu de cela, Jésus invite ses disciples à faire une véritable conversion de la logique du « chacun pour soi » à celle du partage, à partir du peu que la Providence met à notre disposition. Et il montre immédiatement qu’il sait ce qu’il veut faire. Il leur dit:  » Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. » (v. 14).

Puis il prend dans ses mains les cinq pains et les deux poissons, se tourne vers le Père céleste et prononce la prière de bénédiction. Ensuite, il commence à rompre les pains, à partager le poisson et à les donner aux disciples, qui le distribuent à la foule. Et cette nourriture ne prit fin que lorsque tout le monde fut satisfait.

Le miracle des pains, anticipation de la Passion

Ce miracle – très important, si vrai qu’il a été raconté par tous les évangélistes – manifeste le pouvoir du Messie et, en même temps, sa compassion : Jésus a compassion des gens.

Ce geste prodigieux reste non seulement un des grands signes de la vie publique de Jésus, mais anticipe ce qui sera finalement le mémorial de son sacrifice, c’est-à-dire l’Eucharistie, le sacrement de son corps et de son sang donnés pour le salut de monde.

L’Eucharistie est la synthèse de toute l’existence de Jésus, qui était un acte d’amour unique pour le Père et ses frères. Là aussi, comme dans le miracle de la multiplication des pains, Jésus prit le pain entre ses mains, éleva la prière de bénédiction au Père, rompit le pain et le donna aux disciples; et il fit la même chose avec la coupe de vin.

Mais à ce moment-là, à la veille de sa Passion, il a voulu laisser dans ce geste le Testament de la nouvelle et éternelle Alliance, mémorial perpétuel de sa Pâque, de sa mort et de sa résurrection. Chaque année, la fête du Corps du Christ nous invite à renouveler l’émerveillement et la joie de ce merveilleux cadeau du Seigneur qu’est l’Eucharistie.

Ne jamais « s’habituer » à communier

Accueillons-la avec gratitude, non pas de manière passive et habituelle. Nous ne devons pas nous habituer à l’Eucharistie et aller communier par habitude : non! Chaque fois que nous nous approchons de l’autel pour recevoir l’Eucharistie, nous devons véritablement renouveler notre « amen » au Corps du Christ.

Quand le prêtre nous dit « le Corps du Christ », nous disons « amen »: mais que ce soit un « amen » qui vient du cœur, convaincu. C’est Jésus, c’est Jésus qui m’a sauvé, c’est Jésus qui vient me donner la force de vivre. C’est Jésus, Jésus vivant. Mais il ne faut pas s’y habituer: à chaque fois, il faut faire comme s’il s’agissait de la première communion.

Les processions du Corps du Christ

L’expression de la foi eucharistique du saint peuple de Dieu est constituée par les processions du Saint-Sacrement qui ont lieu partout dans l’Église catholique en cette solennité. Ce soir, dans le quartier de Casal Bertone à Rome, je célébrerai la messe, suivie d’une procession.

J’invite tout le monde à y participer, même spirituellement. Que Notre-Dame nous aide à suivre avec foi et amour Jésus , que nous adorons dans l’Eucharistie.

 

Après l’Angélus, foi héroïque

Chers frères et sœurs,

hier, à Madrid, Maria Carmen Lacaba Andía et 13 sœurs de l’ordre des Franciscains de l’Immaculée Conception ont été proclamées bienheureuses; ayant été tuées sous l’emprise de la haine contre la foi lors des persécutions religieuses entre 1936 et 1939.

Ces religieuses cloîtrées, comme les Vierges prudentes,  attendaient l’arrivée de l’époux divin avec une foi héroïque. Leur martyre est une invitation pour nous tous à être forts et persévérants, en particulier au moment du procès. Nous saluons ces nouveaux Bienheureux avec des applaudissements!

Salut final

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!


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