Dans le Notre Père, nous prions pour les besoins de tous

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 mars 2019


Catéchèse sur le Notre Père : 11. « Donne-nous notre pain de ce jour »

Frères et sœurs, nous en venons aujourd’hui à la seconde partie du « Notre Père » dans laquelle nous présentons à Dieu nos besoins. Jésus nous enseigne à demander au Père le pain quotidien, en nous invitant à partir de cette évidence que nous ne sommes pas des créatures auto-suffisantes.

Il nous enseigne à le faire, unis à tant d’hommes et de femmes pour qui cette prière est un cri qui accompagne l’inquiétude de chaque jour. C’est à ce niveau que commence la prière chrétienne : elle part de la réalité, du cœur et de la chair des personnes qui sont dans le besoin, ou de celles qui partagent leur condition.

C’est pourquoi Jésus nous enseigne à demander ce pain, non pas seulement pour nous-mêmes, mais pour toute la fraternité humaine. Ainsi cette prière comprend une attitude de compassion et de solidarité. Et Jésus éduque son Église à porter à Dieu les besoins de tous.

Car le pain que nous demandons au Seigneur a été offert pour l’humanité et il est destiné à être partagé. C’est ce que souligne le récit de la multiplication des pains, où le vrai miracle accompli par Jésus est celui du partage. Ainsi, l’enfant qui a offert ses cinq pains et ses deux poissons a compris la leçon du Notre Père, à savoir que la nourriture est un don de la providence à partager, avec la grâce de Dieu.

Que la prière du Notre Père nous aide à demander le pain quotidien pour tous. Et que dans la recherche du pain quotidien, nous puissions témoigner que seule l’Eucharistie est susceptible de rassasier la faim d’infini et le désir de Dieu présents en chaque homme. Que Dieu vous bénisse !

L’hommage du Pape aux missionnaires

Au terme de l’audience, le Pape François a tenu à faire applaudir une religieuse italienne de 85 ans, sœur Maria Concetta Esu, qui est missionnaire depuis près de 60 ans en Centrafrique, où elle a aidé à faire naître des milliers d’enfants. «Quelle merveille !», s’est exclamé le Pape, qui lui a remis une médaille «comme signe de notre affection et de notre “merci”» pour son travail accompli «au milieu des sœurs et des frères africains, au service de la vie, des enfants, des mamans et des familles.»

«Avec ce geste qui t’est dédié, j’entends aussi exprimer ma reconnaissance aussi à tous les missionnaires, prêtres, religieux et laïcs, qui répandent la semence du Royaume de Dieu dans toutes les parties du monde.»

«Le cardinal Hummes, qui est le délégué de l’épiscopat brésilien pour toute l’Amazonie, va souvent visiter les villes et les villages de l’Amazonie. Et chaque fois qu’il arrive là-bas, il va au cimetière visiter les tombes des missionnaires, tant de jeunes morts à cause des maladies à cause des maladies contre lesquelles ils n’ont pas les anticorps. Et lui il m’a dit : “Tous ceux-ci méritent d’être canonisés”, parce qu’ils ont brûlé leur vie dans le service. »

Le Pape a invité à ce que «l’exemple  de sœur Maria Concetta nous aide tous à vivre l’Évangile là où nous sommes». «Merci, ma sœur ! Que le Seigneur te bénisse et que la sainte Vierge te protège.»


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Une porte ouverte : le pardon

pardon et guérison de l'aveugle vitrail allemand du 19e siècle
pardon et guérison de l’aveugle vitrail allemand du 19e siècle

« Demander pardon n’est pas simplement présenter ses excuses ». Ce n’est pas facile, de même qu’il «n’est pas facile de recevoir le pardon de Dieu : non pas parce qu’il ne veut pas nous le donner, mais parce que nous fermons la porte en ne pardonnant pas» les autres.

Un élément supplémentaire a été ajouté à la réflexion sur le chemin pénitentiel qui caractérise le carême : le thème du pardon. La réflexion est partie du passage de la première lecture, tirée du Livre du prophète Daniel (3, 25.34-43), dans lequel on lit que le prophète Azaria «était dans l’épreuve et rappela l’épreuve de son peuple, qui était esclave».

Mais le peuple «n’était pas esclave par hasard : il était esclave parce qu’il avait abandonné la loi du Seigneur, parce qu’il avait péché». Azaria ne dit pas au Seigneur : «Excuse-moi, nous nous sommes trompés». En effet, «demander pardon est une autre chose, c’est autre chose que de présenter ses excuses.»

Il s’agit de deux attitudes différentes : la première se limite à la présentation d’excuses, la deuxième implique de reconnaître avoir péché. Le péché, en effet, «n’est pas une simple erreur. Le péché est idolâtrie», c’est adorer les «nombreuses idoles que nous avons» : l’orgueil, la vanité, l’argent, le «moi-même», le bien-être.

Voilà pourquoi Azaria ne présente pas simplement ses excuses, mais «demande pardon». Le passage liturgique de l’Évangile de Matthieu (18, 21-35) a donc conduit à affronter l’autre face du pardon: du pardon demandé à Dieu au pardon donné à nos frères. Dans tous les cas, «rares sont les moments où l’on demande pardon.»

Mais dans le passage proposé par la liturgie, Pierre demande au Seigneur quelle doit être la mesure de notre pardon : «Sept fois, seulement?» À l’apôtre «Jésus répond par un jeu de mots qui signifie “toujours” : soixante-dix fois sept, c’est-à-dire, tu dois pardonner toujours.»

Ici, on parle de «pardonner», pas simplement de s’excuser pour une erreur commise : pardonner «à celui qui m’a offensé, qui m’a fait du mal, à celui qui par sa malveillance a blessé ma vie, mon cœur.» Voilà alors ma question pour chacun de nous : «Quelle est la mesure de mon pardon?»

«Si je ne suis pas capable de pardonner, je ne suis pas capable de demander pardon.» C’est pourquoi «Jésus nous enseigne à prier ainsi, le Père : ‘Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés’». Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

On peut imaginer le dialogue suivant avec un pénitent : «Mais, père, je me confesse, je vais me confesser… — Et que fais-tu avant de te confesser ? Eh bien, je pense aux mauvaises choses que j’ai faites — C’est bien — Puis je demande pardon au Seigneur et je promets de ne plus en faire…. — Bien. Et après, tu vas voir le prêtre?»

Mais avant «il te manque une chose: tu as pardonné à ceux qui t’ont fait du mal?» Si la prière qui nous a été suggérée est «Pardonne-nous nos offenses comme nous les pardonnons aux autres», nous savons que «le pardon que Dieu te donnera» exige «le pardon que tu donnes aux autres».

En conclusion, avant tout, «demander pardon n’est pas simplement présenter ses excuses », mais «c’est être conscients du péché, de l’idolâtrie que j’ai faite, des nombreuses idolâtries» ; dans un deuxième temps, «Dieu pardonne toujours, toujours», mais demande aussi que je le pardonne, parce que «si je ne pardonne pas», dans un certain sens, c’est comme si je fermais «la porte au pardon de Dieu».

Une porte que nous devons en revanche maintenir ouverte: laissons entrer le pardon de Dieu afin que nous puissions pardonner les autres.

PAPE FRANÇOIS – MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA  MAISON SAINTE-MARTHE
Mardi 10 mars 2015

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Le Pape François à Notre-Dame de Lorette

 La Vierge Marie, reine des vocations

Notre Dame de Lorette
Notre Dame de Lorette

Lors de son déplacement au sanctuaire de Lorette, ce lundi 25 mars, jour de l’Annonciation, le Pape François a tenu un discours tout marial relié aux fruits du Synode sur les jeunes d’octobre dernier. Il y a officiellement signé l’exhortation apostolique issue de ce Synode.

En la mémoire de l’Annonciation, le Pape a rappelé combien les paroles de l’ange Gabriel à Marie, «Réjouis-toi, pleine de grâce» (Lc 1,28), résonnaient en ce sanctuaire, «lieu privilégié pour contempler le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu».

Une oasis de silence et de piété

Dans «cette oasis de silence et de piété»,  des personnes du monde entier cherchent force et espoir, en particulier jeunes, familles et malades, a dit le Pape  François dans la lignée des cinquante papes qui ont déjà visité le sanctuaire qui abrite la Sainte Maison de la Vierge. Il a tenu à signer en ce lieu précis l’exhortation apostolique «Christus vivit – Le Christ est vivant», fruit du synode dédié aux jeunes.

L’écoute, le discernement, la décision

Dans l’événement de l’Annonciation apparaît la dynamique de la vocation, exprimée dans les trois moments qui ont marqué le Synode, souligne d’emblée le Saint-Père: l’écoute de la Parole – projet de Dieu; le discernement et la décision.

Le premier moment, celui de l’écoute, détaille le Souverain pontife, nous devons être prêts et disposés à écouter et à accueillir la voix de Dieu, «qui ne se reconnaît pas dans le bruit ou l’agitation».

Le deuxième moment typique de chaque vocation est le discernement. Lors de l’Annonciation, Marie n’a pas douté, elle a exprimé son propre désir de découvrir les «surprises» de Dieu. «En elle, il y a une disposition à l’accueil de toutes les exigences du plan de Dieu. Telle est l’attitude propre du disciple.»

Enfin, «la décision» est la troisième étape caractérisant toute vocation chrétienne, et rendue explicite par la réponse de Marie à l’ange: «Qu’il me soit pour moi selon ta parole» (v. 38). Son «oui» au plan de salut de Dieu, mis en œuvre par l’Incarnation, est la remise à Lui de toute sa vie.

Marie inspire les vocations

«Marie est le modèle de toute vocation et l’inspiratrice de toute pastorale des vocations: les jeunes qui cherchent ou s’interrogent sur leur avenir peuvent trouver en Marie Celle qui les aide à discerner le projet de Dieu sur eux-mêmes et celle qui leur donne la force d’y adhérer.» Lorette, «l’école de Marie», est «un lieu privilégié où les jeunes peuvent venir chercher leur vocation».

Lorette, maison des familles

«Le Sanctuaire de la Sainte Maison de Lorette, également en raison de sa situation géographique au centre de la péninsule, se prête à devenir, pour l’Église qui est en Italie, un lieu de proposition pour la suite des rencontres mondiales des jeunes et de la famille».

La Maison de Marie est aussi la maison de la famille fondée sur le mariage qui revêt une importance et une mission essentielles. «Ne tombez pas dans cette culture du gaspillage proposée par les multiples colonisations idéologiques qui nous attaquent aujourd’hui».

Il faut donc redécouvrir le projet dessiné par Dieu pour la famille, «réaffirmer sa grandeur et son irremplaçabilité au service de la vie et de la société. C’est pourquoi chaque famille, dans ses différentes composantes, trouve ici l’inspiration pour vivre sa propre identité». 

Lorette, maison des malades

Enfin, la Maison de Marie est la maison des malades. «Ici sont accueillis ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit, et le sanctuaire de la Sainte Maison est aussi le symbole de tout foyer accueillant et sanctuaire des malades. Votre souffrance peut devenir une collaboration décisive pour la venue du Royaume de Dieu».

Avant de réciter la prière de l’Angélus en cette fête de l’Annonciation, le Pape a invoqué la Vierge: «étoile brillante de joie et de sérénité, donne aux familles, sanctuaires d’amour, la bénédiction et la joie de vivre. Que Marie, source de toute consolation, apporte aide et réconforte tous ceux qui sont dans l’épreuve.»

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