JMJ : Le chemin de croix de Jésus continue aujourd’hui

Ce vendredi soir, la bande côtière de Panama City a accueilli de nouveau plusieurs dizaines de milliers de jeunes qui ont participé à la Via Crucis avec le Pape François. «Le chemin de croix de Jésus se poursuit encore de nos jours» a dit le Saint-Père avant d’indiquer la Vierge Marie comme modèle à suivre pour répondre aux souffrances du monde.

 

La célébration s’est tenue au bord du Pacifique, alors que la nuit tombait lentement sur la capitale panaméenne. Toutes les stations étaient consacrées à des thèmes aussi variés que la corruption, les droits de l’homme, les violences faites aux femmes, les mères, l’avortement, le terrorisme, la protection de la maison commune, la question des migrants et réfugiés, ou encore les peuples autochtones.

A chacune d’elle, de jeunes Cubains, Honduriens, Guatémaltèques, Salvadoriens, Vénézuéliens, Mexicains ou Haïtiens se sont relayés pour lire les méditations ou porter la croix. Le Pape a clos la célébration par une longue et intense prière, empreinte de gravité.

De nos jours, le Seigneur «marche et souffre» dans tant de visages victimes de «l’indifférence (…) de notre société qui consomme et se consume, qui ignore et néglige la douleur de ses frères».

Nous aussi, nous avons été parfois touchés par cette indifférence et ce conformisme paralysants, gagnés par cette tentation de se ranger du côté des vainqueurs, de tomber dans la culture du harcèlement.

«Il a été difficile de te reconnaître dans le frère souffrant: nous avons détourné le regard, pour ne pas le voir; nous avons trouvé refuge dans le bruit, pour ne pas l’entendre; nous avons fermé la bouche, pour ne pas crier».

«Pour toi ce n’est pas comme ça, Seigneur», a poursuivi le Saint-Père, qui rappelle que Jésus, Lui, l’Agneau immolé, a voulu au contraire s’identifier à toutes nos souffrances, «rejoindre le chemin de croix de chaque jeune et le transformer en chemin de résurrection».

Face aux maux du monde, «Seigneur, que faisons-nous ?»

La marche de Jésus au Calvaire se prolonge encore aujourd’hui dans nombre de blessures et de maux contemporains:
– le cri étouffé des enfants à naitre, et ceux que l’on prive d’éducation et de famille;
– la maltraitance et l’exploitation des femmes, privées de dignité;
– le drame de ces jeunes victimes de personnes sans scrupules, -dont certaines prétendent servir le Seigneur;
– les ravages de la drogue, de la violence et de la prostitution sur les jeunes et leurs familles;
– l’ennui, la résignation qui happent les jeunes, étouffant leur capacité de rêver;
– l’exclusion; la solitude des personnes âgées;
– la souffrance des peuples autochtones privés de leur terre et de leur culture;
– le cri de la terre, blessée et avilie par une consommation frénétique et irraisonnée;
– l’insensibilité d’une société incapable de s’émouvoir de la détresse d’autrui.

Face à cette douloureuse litanie, «Seigneur, que faisons-nous ?» «Consolons-nous et accompagnons-nous le Seigneur, abandonné et souffrant, dans les plus petits et les plus délaissés? L’aidons-nous à porter le poids de la croix, comme le Cyrénéen, en étant acteurs de paix, créateurs d’alliances, ferments de fraternité? Restons-nous au pied de la croix comme Marie?»

Marie, gardienne de l’espérance

Madone des JMJ 2019 - Panama
Madone des JMJ 2019 – Panama

Et le Pape a évoqué la mère de Dieu, «femme forte du ‘oui’» et a invité à la contempler, elle, «grande gardienne de l’espérance» qui est restée debout auprès de la croix de son fils, «sans dérobades et sans illusions», le soutenant sans faille dans son regard, et le protégeant avec le cœur. Marie, qui soutient et accompagne, est le modèle à suivre et à imiter, pour l’Église et les croyants.

C’est d’elle que nous apprenons à dire «oui» à la patience constante de ces parents inquiets pour leurs enfants «qui ne prennent pas la bonne direction», «oui» à la persévérance de ceux qui n’ont pas peur de toujours recommencer même si tout semble perdu, de ceux qui ne se taisent pas devant la «culture de la maltraitance et de l’abus».

Avec la mère de Dieu et à son école, le Pape plaide pour une Église «qui favorise une culture qui sait accueillir, protéger, promouvoir et intégrer (…) qui ne généralise pas, par la condamnation la plus absurde et la plus irresponsable, en identifiant tout migrant comme porteur de mal social» ; une Église qui accompagne avec miséricorde, une Église «de la mémoire» qui respecte les anciens.

PRIÈRE DU PAPE FRANÇOIS (texte complet)

Dieu ne voit pas des étiquettes et des condamnations, mais des enfants

centre de protection pour enfants de Pacora
centre de protection pour mineurs de Pacora

Des prières, des réflexions, des chants, des émotions intenses et les paroles du Pape François ont accompagné l’un des événements les plus émouvants du voyage apostolique au Panama: la rencontre avec de jeunes prisonniers dans la prison pour mineurs Las Garzas de Pacora. Après l’homélie, le Pape a confessé cinq jeunes.

Pour la première fois, la liturgie traditionnelle pénitentielle des JMJ a été célébrée dans une prison. La rencontre des jeunes prisonniers avec le Pape, dans le pénitencier pour mineurs de Pacora, s’est ouverte par un croisement de regards.

Croisement de regards

Le regard paternel et affectueux de François s’est croisé avec ceux émus de jeunes privés de liberté mais pas d’espoir. Au gris sombre de la prison et aux ombres qui s’étendent au passé, une nouvelle lumière s’est superposée, celle de la réconciliation. Les regards des jeunes prisonniers, renouvelés par la joie du pardon, sont une icône emblématique des JMJ, le témoignage de l’étreinte miséricordieuse de Dieu.

Regards lointains

La nature de la réunion dans la prison de Pacora est également comprise à travers d’autres regards. Ce sont eux qui ponctuent l’Évangile de Saint Luc, dans lequel les pharisiens et les scribes sont scandalisés par le comportement de Jésus.

Commentant ce passage de l’Évangile, le Pape François a rappelé dans son homélie que « ceux-là ne se limite qu’au murmure »,  « ceux-ci sont des pécheurs et il mange avec eux « . Ce sont deux perspectives différentes qui s’opposent: « un regard stérile – celui du murmure et des commérages – et un autre appelant à la transformation et à la conversion: celui du Seigneur ».

Murs et Étiquettes

Le choix de Jésus consiste à « rester proche et à offrir de nouvelles opportunités ». Il semble plus facile « de donner des titres et des labels qui gèlent et stigmatisent non seulement le passé, mais également le présent et l’avenir des personnes ».

« Des étiquettes qui ne produisent finalement que des divisions: ici le bien, au-delà du mal; ici les justes, au-delà des pécheurs « . Mais chacun de nous « est bien plus que ses étiquettes ». « Cette attitude pollue tout parce qu’elle élève un mur invisible qui suggère que la marginalisation, la séparation et l’isolement résoudront tous les problèmes de façon magique ». « Cela nous fascine d’adjectiver les gens ». Mais cette culture de l’adjectif discrédite la personne.

Regard de conversion

D’autre part, tout l’Évangile est marqué par un autre regard, lequel est « né du cœur de Dieu ». Dieu n’abandonne jamais et l’amour du Seigneur est un amour qui « prend en charge la complexité de la vie et de chaque situation ». Un amour « capable d’offrir des chemins et des opportunités d’intégration et de transformation, de guérison et de pardon, des chemins de salut ».

Jésus brise également « le murmure intérieur qui émerge chez ceux qui, après avoir pleuré leur propre péché et conscients de leur erreur, ne croient pas qu’ils peuvent changer ». « Ouvrez la fenêtre du cœur et regardez ».

Sociétés malades et sociétés fécondes

Enfin le murmure et la condamnation doivent être mis en contraste avec les voies de l’inclusion et de l’intégration: « Une société tombe malade quand elle ne peut pas célébrer la transformation de ses enfants; une communauté tombe malade quand le murmure écrase et condamne, sans sensibilité.

Une société est féconde lorsqu’elle sait créer une dynamique capable d’inclure et d’intégrer, de prendre en charge et de lutter pour créer des opportunités et des alternatives offrant de nouvelles possibilités à ses enfants, lorsqu’elle est déterminée à créer un avenir fondé sur la communauté, l’éducation et le travail « .

Témoignage d’un jeune reclus

Les paroles du Pape François ont été précédées par le témoignage d’un jeune prisonnier arrêté en avril 2016: « Une nuit, alors que je méditais, je me suis dit que tout n’était pas fini parce que mon but était bien. mon père, Dieu, était à côté de moi « .

« Je suis reconnaissant à Christ, parce qu’il a mis ces personnes sur mon chemin pour m’aider à terminer le secondaire et obtenir ce changement dans ma vie. » « Il n’y a pas de mots pour décrire la liberté que je ressens en ce moment ».

Salutations du directeur de la prison de Pacora

Le directeur de la prison pour mineurs a remercié le Pape et a rappelé que lors de l’annonce de la visite du Pape François dans la prison, les jeunes « étaient remplis d’émotion, de désirs et d’espoir et se sentaient bénis ». « Merci – a-t-il conclu – pour leur avoir confirmé que Dieu les aime et qu’un avenir sans violence ni transgression est possible. Merci de nous faire savoir que nous sommes tous pareils « .

UNITÉ 2019 : 8 LE SEIGNEUR EST MA LUMIÈRE ET MON SALUT

25 JANVIER

LE SEIGNEUR EST MA LUMIÈRE ET MON SALUT

Lectures bibliques

Psaume 27,1-4 : Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? Si des méchants s’avancent contre moi pour me déchirer, ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires, qui perdent pied et succombent. Qu’une armée se déploie devant moi, mon cœur est sans crainte ; que la bataille s’engage contre moi, je garde confiance. J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie,  pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m’attacher à son temple.

Jean 8,12-20 : Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. » Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

Réflexion

Tout au long des huit jours de cette Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens, les réflexions quotidiennes ont porté sur un certain nombre de situations difficiles auxquelles le monde est actuellement confronté, telles que la cupidité, la violence, l’exclusion, l’exploitation, la pauvreté, la pollution, la faim et le trafic en tous genres.

Les Églises d’Indonésie prennent aussi ces questions pour des défis auxquels tous les chrétiens sont confrontés. Elles reconnaissent et confessent que certains de ces péchés ont aussi entaché la vie de leurs Églises, ce qui a blessé leur unité et amoindri leur témoignage envers le monde. En même temps, elles conviennent aussi des nombreux exemples prometteurs donnés par les Églises qui se rassemblent pour témoigner de leur unité dans le Christ.

Les chrétiens d’autres parties du monde peuvent citer beaucoup d’autres exemples à partir de leur propre situation. Jour après jour, année après année, et particulièrement en cette Semaine de Prière pour l’Unité, des chrétiens se réunissent pour prier ensemble, en professant leur foi baptismale commune, en écoutant la voix de Dieu dans les Écritures, et en priant les uns avec les autres pour l’unité du corps du Christ.

Ce faisant, ils reconnaissent que la Sainte Trinité est la source de toute unité, et que Jésus est la lumière du monde qui promet la lumière de la vie à ceux qui le suivent. Ils sont souvent attristés ou contrariés par les nombreuses injustices du monde. Mais ils ne perdent pas l’espérance, ils se mettent à agir. Puisque le Seigneur est leur lumière, leur salut et la citadelle de leur vie, ils n’ont pas de crainte

Prière

Dieu notre Soutien, nous te louons pour ton amour bienveillant, pour ton appui dans les moments d’épreuve, pour la lumière que tu nous manifestes aux moments de ténèbres. Aide-nous à vivre l’unité dans la diversité pour témoigner de notre communion avec toi, Toi qui es Père, Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

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